Il n'est pas aisé de retenir l'appel du coeur [Opsia et Skot]

Mon cœur bat à toute allure. Azura m'a indiqué garder Opsia à l'abri dans sa maison familiale, une maison que je connais bien pour avoir été rendre régulièrement visite à son père régulièrement, parlant de mes voyages avec lui, et ses frères. J'avoue ne pas avoir beaucoup attendu, j'ai laissé mon amie vaquer à son marché, après l'avoir rassurée sur la bonne santé de son meilleur ami. Me voilà devant la demeure, frappant à la porte. Non longtemps après la maîtresse de maison m'ouvre.

« Bonjour Morwenna. Comment allez-vous ? »

Elle m'accueille surprise, son sourire apparaissant un peu après, avant de me répondre.

« Oh qui voilà ? Ça fait longtemps qu'on ne t'avait pas vu dans le coin mon garçon. Si tu viens voir Lycanos et les garçons, ils ne sont pas là aujourd'hui. »

Je hoche la tête avec un petit sourire affectueux. Puis je demande presque à voix basse.

« Je reviendrais les voir un autre jour, je viens voir Opsia, est-ce qu'elle est là ? Azura m'a dit que je pourrais la trouver ici. »

Je retiens mon souffle. Je sens le cœur battre à mes tempes. Je meurs d'envie de la retrouver, de la serrer dans mes bras, mais...saurais-je l'étreindre sans la briser ? Pourrais-je me retenir devant Morwenna ? Cette dernière semble réfléchir un instant. Elle me jauge. Je vois dans son regard qu'elle se demande si c'est une bonne idée. Le mien exprime l'espoir. Elle finit par lâcher.

« Elle n'est pas ici. »

Mon visage se déconfit brutalement. Je m'apprête à faire demi-tour, les épaules abattues, mais elle ajoute.

« Elle est partie au Guet du Cygne pour se promener. »

« Merci Morwenna ! »

« Fais attention mon garçon. T'attacher à ce genre de femme est dangereux. »

Je la regarde sans comprendre. Évoque-t-elle la différence de classe sociale ? Le fait qu'elle soit une sorcière ? Rien de tout cela ne m'empêchera de l'aimer. J'adresse un sourire et un hochement de tête à la mère d'Azura avant de tourner les talons et sauter sur mon cheval. Le guet n'est pas très loin.

Bientôt j'aperçois une silhouette familière qui se déplace gracieusement. Mon cœur cabriole alors que mon regard parcourt les courbes d'Opsia. J'arrête mon cheval, le laisse brouter à sa guise, je sais qu'il ne partira pas. Pour m'avancer en direction de la femme qui me manquait tant. Bien vivante cette fois.

« Opsia... »