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EXORDIUM.

Allongée sur les couvertures de son lit, Elzévir observait inlassablement le plafond de sa chaumière. Les derniers rayons de soleil disparaissaient et la nuit venait de tomber, enveloppant le village dans son manteau de ténèbres. Plongée dans l’obscurité, la jeune femme redoutait de sombrer dans le sommeil, craignant d’être emportée dans le tourbillon de ses cauchemars. Le repos, l’artisan l’avait perdu il y a des années, le jour où elle avait envoyé sa mère rejoindre le royaume de la déesse Hel. Ce jour-là, Elzévir avait abandonné une partie de son âme, abandon que les dieux s’amusaient à lui rappeler chaque nuit. La simple idée de fermer les yeux terrifiait la si grande combattante Elzévir Kirkja. La peur, la jeune femme avait appris à la maîtriser. Avec le temps, l’artisan avait compris que la terreur lui prodiguait la force de vivre. Seulement, il lui arrivait de perdre le contrôle et de se délestait de toutes ses croyances pour se laisser submerger par l’angoisse.

Et cette nuit-là faisait partie de ces moments où la jeune dame s’égarait dans le labyrinthe de son esprit, fuyant continuellement ses plus grandes inquiétudes. Mue par le désespoir, Elzévir s’extirpa des fourrures et noua rapidement ses cheveux en une tresse longue et ébouriffée. Elle enfila sa robe de lin et s’emmitoufla dans son long manteau. La jeune femme se glissa à l’extérieur, se délectant de la fraîcheur nocturne et du vent mordant qui effleurait ses joues. Elle traversa le village endormi, appréciant le silence qui planait dans le lieu, profitant de la quiétude qui rassérénait son esprit. Son regard survolait avec nonchalance les différentes chaumières, pour la plupart éteintes. Un sourire se dessina sur son visage tandis qu’Elzévir imaginait ce qu’était une existence sans supplice, dénué de toutes souffrances. L’espoir de vivre un jour ainsi ne quittait jamais l’esprit de l’artisan. Cet espoir lui rappelait qu’elle ne pouvait se détourner de ses obligations. L’espoir d’un avenir meilleur. La promesse d'une paix éternelle.

Ses pas la menèrent jusqu’à la place de la ville, où se dressait dans le coin une tour dont l'apparence lui était devenue presque familière. Le soulagement traversa son corps lorsque ses yeux aperçurent les lumières qui s’échappaient du bâtiment. La jeune dame s’approcha de la grande porte de bois et poussa doucement celle-ci, pénétrant lentement à l’intérieur du corridor principal. “ Ulter ? ”demanda-t-elle, scrutant les environs dans l’espoir d’apercevoir l’archiviste. La jeune femme se rapprocha d’une étagère, une étincelle de curiosité luisant dans ses yeux sombres. Elle caressa du bout des doigts quelques parchemins, se questionnant sur les secrets que renfermaient l’encre et ses symboles. Ce n’était pas la première fois qu’Elzévir rejoignait les archives, mais elle ne pouvait s’empêcher d’être admirative face à tout ce travail qui lui paraissait monstrueux.

Finalement, la silhouette de l’archiviste s’esquissa dans son champ de vision et la jeune femme s’en approcha, ne lâchant pas du regard les innombrables étagères qui l’entouraient. “ Bonsoir, j’ose espérer que je ne vous dérange pas à cette heure si tardive.”

Knowledge is a commodity to be shared@Elzévir Kirkja x Ulter Hërling

Ce soir encore les heures s'étaient délitées, effritées en un magmas informe dans lequel baignait Ulter – sans aucune conscience du temps, valeur immatérielle dont il ne sentait rien du passage. Il restait à sa table de travail, avec la compagnie d'un rouleau sous ses yeux, de son ombre projetée sur les murs tapissés de rayonnages, d'une chandelle rapetissant à mesure qu'il lisait sans qu'il y prît garde. L'archiviste venait d'achever un minutieux ouvrage de copiste : des dizaines de parchemins noircis et enluminés de sa main, au fil de ce jour, séchaient dans un coin – et à présent il restait absorbé par la découverte d'un traité de physique qu'il s'était récemment fait ramener de Rome.
Pline y dissertait des différentes espèces du règne animal, du moyen le plus efficace pour les classer et en comprendre au mieux les fonctionnements et dysfonctionnements, de la chaîne hiérarchique maintenant l'ensemble en un tout orchestré qui formait l'ordre naturel. Ulter retenait le nom savant des bêtes, les axiomes, suivait les cheminements logiques, en même temps qu'il entretenait sa connaissance du latin. Toute ennemie qu'était Rome pour Yggradsil, il fallait reconnaître que bon nombre d'esprits au fil des siècles y avaient produit pour les uns du concept d'une grande pertinence, pour les autres du lyrisme dont la beauté marquerait l'histoire. L'archiviste n'était pas dupe quant à la part de promotion de l'Empire que comportaient ceux-ci, mais, sachant s'extraire de cela, mettait un point d'honneur à connaître ce que l'adversaire faisait de meilleur et à s'en nourrir.
Le travail de compilation titanesque qu'avait mené Pline mériterait des dizaines de nuits pour être dévoré. Ulter y apprenait de nombreux nouveaux théorèmes mathématiques ou zoologiques. Mais il lui arrivait aussi de grommeler à la lecture de certains passages, comme ceux portant sur les êtres prétendument hybrides – dont le savant ne savait expliquer les difformités corporelles, préférant donc les taxer de mélanges entre espèce ou de prodiges des dieux ou des démons. Pour le coup, il lui semblait qu'Yggradsil avait une approche bien différente de la nature et des règnes, ainsi que de la diversité des créatures, et qu'en l'occurrence ce pourrait être Rome qui trouverait à y apprendre.

Le grincement sonore de la lourde porte en bois le tira brusquement des arborescences géologiques, qui commençaient à pousser en beaucoup trop de directions sous son crâne en ébullition. Il lui fallut deux secondes d'apathie, ses yeux d'un bleu profond perdus en l'air, pour reprendre contact avec le réel tangible. Il prit conscience du ciel noir d'encre, du village endormi, d'une chouette hululant pour l'informer que chez les Hërling, on avait dû une énième fois pester contre son absence avant d'aller se mettre au lit. Depuis le temps, Ulter n'en devait même plus avoir les oreilles sifflantes. Résonna soudain une voix bien connue qui l'appelait. Un sourire étira les lèvres de l'archiviste. Il s'accrocha à la table pour décoller de sa chaise et observer en contrebas : Elzévir avançait au côté d'une étagère, sa main voguant sur des rouleaux de runes que le jeune homme avait rénovés le mois dernier en ajoutant aux marges moult notes mettant à jour les découvertes – car l'Histoire devait sans cesse s'ajourner. À l'instar du Verbe, elle lui apparaissait comme un être vivant. Un organisme en mutation, guère si éloigné de ceux dont Pline étudiait l'évolution des corps au fil des âges.
Mais avant de retomber dans le puits de ses associations d'idées, Ulter empoigna ses béquilles et se releva. Son pas lourd, au traînement métallique des attelles d'acier où étaient harnachées ses jambes désossées, résonna à travers les marches au bout desquelles il approcha enfin de l'invitée nocturne. Leurs silhouettes se découpaient sur la quasi pénombre. Le déranger si tardivement ? Oh, ceci était devenu entre eux une formule canonique, de politesse rituelle. Depuis le temps, l'archiviste connaissait l'aînée des Kirkja. Ses insomnies. Ses marches sur les routes noires d'une cité endormie. Ses visites céans. Un peu comme si le sommeil était devenu une chose trop banale pour cette femme qui en avait tant vu, qui avait épuisé tant de chemins et que tant d'événements avaient en retour abîmée. Trop banale ? Ou au contraire trop inaccessibles à quelqu'un que tourments, aventures et colères hantaient sans cesse – à tel point qu'ils ne laissaient nulle place au si simple plaisir de clore ses paupières. Dur de s'abandonner quand corps et esprit étaient lourds. Dans un autre genre... Ulter en savait quelque chose. Aussi s'étaient-ils sentis tout indiqués lui pour la recevoir, elle pour venir.
À la demande d'Elzévir, Ulter ne répondit que d'un amical haussement de sourcil et d'un sourire en coin faussement blasé. Eux aussi, depuis le temps, signifiaient ce que l'un et l'autre savaient : non, vous ne me dérangez jamais. Mais chacune de vos venues signifie que j'ai encore perdu pied, que demain ça va encore râler chez les Hërling, et que perdu pour perdu eh bien discutons cette nuit encore ! Ils se connaissaient assez dans ces moments rituels que ces choses-là n'étaient plus nécessaires à dire. Des gestes d'accueil suffisaient amplement : la solide silhouette d'Ulter tangua au rythme de sa démarche lourde, puis il traîna un siège – et un autre, invitant Elzévir à s'installer. Ses prunelles revinrent croiser les grands yeux de l'invitée, cette nuit encore luisants d'un sommeil qui ne venait pas et peut-être de quelque démons parmi ses nombreux.
Ulter frotta ses mains noires d'encre séchée et passa un geste réflexe dans sa chevelure capricieuse. « Excusez la tenue déplorable, j'ai terminé de copier un nouveau rouleau d'Histoire il y a seulement... euh... » Il y avait combien de temps ? Ulter ne sut pas depuis quand il était plongé dans Pline. « J'ai terminé. » rembobina-t-il sa phrase pour la clore là-dessus, penaud. La politesse eut voulu qu'il prenne des nouvelles mais le banal Comment allez-vous ? manquait souvent à ses us d'ours. C'était plutôt d'un bref haussement de menton qu'il marquait sa curiosité à entendre quelqu'un.
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EXORDIUM.

Ulter était un homme que la jeune dame appréciait. Loin de correspondre aux moeurs de leur peuple, loin de correspondre à la classique stature d’un guerrier, Ulter était...différent. Mais ce n’était pas son handicapé qui attirait la sympathie d’Elzévir. Non, c’était l’immensité de son esprit, comme dépourvu de toutes limites, que la dame ne pouvait qu’admirer. Rares étaient les hommes qui possédaient ces mêmes capacités intellectuelles, ces connaissances, et partageaient cet avis concernant les œuvres romaines. Elzévir avait appris à faire des archives son refuge, un lieu où la jeune dame pouvait venir en paix et abandonner le temps d’une nuit tous ses démons. Si le jeune archiviste ne s’était pas montré aussi accueillant, peut-être aurait-elle trouvé refuge ailleurs.

Mais à chaque nouvelle rencontre, Ulter se montrait maladroit mais intéressant. Leurs conversations, à la lueur d’une bougie, étaient ce qui influençait l’artisan à revenir dès que son esprit était en proie à de nombreux cauchemars. Peut-être devrait-elle plutôt affronter ses peurs, affronter les images écœurantes qui submergent son esprit à la tombée de la nuit. Mais Elzévir n’en avait pas la force. Ni l’énergie. Elle qui affrontait vent et mares, ployait face à ses craintes et ses terreurs. L’artisan choisissait l’option de facilité et le temps d’une nuit, Elzévir s’efforçait d’accepter cet échec. La jeune dame se retrouvait à la merci de son esprit dès que la nuit déposait son voile ténébreux sur le village. Comme une enfant, elle se laissait avaler par les ténèbres, se noyant dans cet océan d’obscurité, incapable de remonter à la surface. La remarque du jeune archiviste lui arracha un faible sourire. Elle s’installa sur le siège avec une certaine légèreté, comme si Elzévir n’osait pas faire le moindre bruit. Son regard parcourut les nombreux ouvrages étalés sur la table. “ Vous devriez savoir maintenant que votre tenue m’importe peu…”fit-elle remarquer, sur un ton calme, dénué de dénué de toute méchanceté. Mais c’était l’entière vérité. Le jeune homme pouvait plonger son visage dans la poussière, que cela lui importerait peu. “ Sur quoi travaillez-vous ?”demanda-t-elle, tandis que ses yeux furent traversés par un éclat de curiosité.

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Elzévir avait ce visage neigeux aux traits anguleux, que beaucoup trouvaient aussi coupant que son regard à l'acier de lames. Tantôt froide, tantôt pleine d'une dangerosité prête à siffler : ainsi était-elle perçue par ceux d'Yggradsil qui la côtoyaient de loin. Ulter lui-même s'était naguère senti intimidé en présence de l'aînée des Kirkja – elle qui, si jeune déjà, paraissait habitée par bien plus de démons que tant d'autres vies n'en pourraient supporter. Taiseuse et pourtant tranchante, discrète et pourtant pleine d'une force vibrante dans le maniement des armes où elle se donnait à corps perdu... elle était de ces gens qui, sortant de l'ordinaire, n'en avaient que davantage de choses à raconter. Ulter lui aussi fut souvent un esseulé. Son infirmité l'empêchait de participer aux activités collectives de chasses, courses, batailles si chères à Yggradsil, qu'il avait grandi loin des bandes de son âge – et épousé sa passion dévorante pour les choses de l'esprit. Oh certes savait-il combattre un minimum ! Tout natif de cette cité qui se respectait apprenait les armes. Le fils Hërling était loin d'être mauvais à la hachette ni dépourvu de forces dans les bras – toutefois il restait différent et en avait conçu une timidité certaine. Ce ne fut qu'en prenant la tête des archives, rasséréné de la fierté, du prestige de ce poste, qu'Ulter s'était réconcilié avec lui-même, trouvant aussi l'assurance de la conversation avec des pairs – y compris ceux envers lesquels il nourrissait depuis toujours une grande curiosité allant parfois jusqu'à l'admiration sincère. Elzévir était de ces personnes. La tour, gorgée d'ouvrages promettant des voyages jusqu'au bout de mille nuits, offrit le prétexte à des rencontres devenues usuelles. Avec beaucoup d'autres personnes, d'ailleurs, le dialogue s'était noué grâce aux fonctions et compétences dont Ulter faisait sa vie. On venait chercher près de lui moult renseignements... et parfois de longues conversations quand un sujet éveillait une curiosité partagée.

L'archiviste laissa Elzévir s'installer et disposa les bougies auprès de leurs sièges. Il prit place et lâcha un petit rire à la remarque que lui adressait la jeune femme dans un léger sourire. Ulter haussa les épaules. C'était une de ces politesses qu'il disait par mécanisme – comme lorsqu'il présentait ses excuses pour un énième retard suite à une lecture prenante... tout en sachant qu'il recommencerait ! Mais en effet, c'en était presque stupide puisque l'aînée des Kirkja ne se montrait en rien regardante de son allure de rat de bibliothèques. Il déposa ses béquilles et se frotta les mains par réflexe.
Les yeux d'abord en l'air, comme saisis encore par les nombreuses gravures tournoyant devant eux et sous son crâne, il répondit : « Pour moi, en ce moment je travaille à mémoriser les classifications des types biologiques établies par Pline – et à saisir ses hypothèses sur les différents natures, les changements qui ont pu mener d'un type à un autre. Il bataille beaucoup avec les hybrides... et je me demande aussi comment il considérerait ceux d'entre nous capables de changer de forme ou dotés d'autres caractéristiques... hors normes ! » Cela, c'était pour lui – des recherches qui n'avaient rien à voir avec son office mais qu'il effectuait pour l'unique plaisir de nouveaux champs à explorer. Tantôt sciences naturelles, tantôt littérature, ou des traités de stratégie, de navigation, d'algèbre... dans le désordre et avec pour seul guide l'opportunité des ouvrages qu'il pouvait se procurer sur le moment. Ces heures supplémentaires passées le nez dans les rouleaux, il ne les sentait même pas comme du travail. Il baissa le menton, son regard revint se couler dans celui de l'invitée nocturne.
« Pour les archives, je mets au propre dans un codex la montagne de notes qu'avait laissées le sage Örwäld – les Dieux aient son âme – et qu'il n'a malheureusement pas eu le temps de formaliser. » Sa voix se peignait d'admiration à la mention du vieil homme, le précédent archiviste, qui lui avait tout appris. Sage, avait-on commencé à le nommer quand son âge fut assez canonique. Encore plein d'humilité à son souvenir, Ulter n'avait pas conscience que dans quelques décennies, lui aussi recevrait cette appellation et la déférence qui l'accompagnait. Pourtant, il se plaisait déjà à instruire un tout jeune apprenti quelques heures par semaines. En échange, il était alors ses jambes, lancées à pleine course à travers la tour à la recherche de tel ou tel volume. « Il décrit par le menu les deux dernières décennies de son vivant, avec sa diplomatie... plus ou moins tendue... avec Rome. Voilà bien un étrange cycle où les empereurs tantôt nous fichent relativement la paix, tantôt ont des nostalgies de purge. Peut-être que certains événements vous parleraient bien plus vivement qu'à moi ! » nota-t-il, conscient qu'âgée de trente ans, huit de plus que lui, Elzévir avait dû directement vivre les répercussions de certaines affaires qui pour Ulter relevaient du savoir transmis. « Je me demande toujours au bout de combien de temps l'on a assez de recul sur l'Histoire pour lui trouver sens ! ...Si tant est qu'elle en ait un et ne soit pas condamnée à rester une série de cycles ? Oh, et je découvre ou redécouvre aussi un certain nombre d'événements à avoir jalonné l'histoire du village. »
Des événements qui pouvaient aller de la formation d'une nouvelle sorcière au règlement d'une affaire en justice, en passant les mariages et les décès. Décès qui, sur le papier, n'étaient que des noms... mais lesquels prenaient chair dans l'esprit d'Ulter lorsque couraient des informations sur les familles qu'il connaissait – même de loin. Ainsi avait-il eu le cœur serré en croisant sur le papier la pauvre mère d'Elzévir et Ñolofinwë, emportée par une maladie... mais peut-être, en vérité, par bien d'autres douleurs supplémentaires. Par un de ces drames qui secouaient une famille dans le secret de quatre murs, et dont les registres ne pouvaient rendre compte. Le devaient-ils, d'ailleurs ? Il arrivait souvent à la conscience professionnelle d'Ulter de s'interroger quant au degré d'intrusion à ne pas franchir lorsqu'il recensait les événements. L'archiviste sentait chez Elzévir un poids bien trop fort, depuis la disparition de sa mère, pour que cela ne fut que le résultat d'une maladie. Quelque chose devant la hanter – quelque chose que la fièvre des armes n'avait jamais terrassé.
« Quand tout sera au propre, je vais essayer d'enluminer un peu ces volumes de notre histoire. Enfin, essayer. » ajouta-t-il avec un regard entendu vers l'artisan : Ulter était loin d'être certain qu'il posséderait même le quart de son sens artistique. Les courbes, les couleurs, le bon équilibre de la composition, tels étaient les domaines d'Elzévir, chaque jour mis au service des sculptures et bijoux qu'elle vendait. Faute de grand art, il aimerait au moins produire quelques pages de manuscrit agréables à l'œil. « Comment vont vos activités, d'ailleurs ? De nouvelles inspirations ? »
:copyright:️ DABEILLE

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LUNA NERA

Ñolofinwë Kirkja

Ulter Hërling

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