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I'm yours [Ulter ¤ Septembre 902]

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Freya Mjolgnürd
Freya Mjolgnürd
sorcière
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☾ pouvoir : Freya est une sorcière possédant un pouvoir basé sur des facultés entièrement psychiques. Elle use de télékinésie, c'est à dire la faculté de bouger les objets par la force de la pensée.
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répondu : I'm yours [Ulter ¤ Septembre 902] EmptyMer 22 Juil - 13:50
I'm yoursFreya était en effervescence. Chaque fibre de son corps semblait être animée d'une énergie propre ! Cela n'avait rien à voir avec ses pouvoirs qui échapperaient à son contrôle. Aucun incident de ce côté ne s'était réitéré depuis la fameuse soirée où l'ont avait fêté l'anniversaire de sa belle-mère. Non. Là, son excitation était d'un tout autre domaine. Ce qu'elle avait en tête, ce qu'elle s'apprêtait à faire relevait de la folie pure. "Pavetta vient par ici s'il te plaît." La servante qui s'occupait de Freya depuis deux ans maintenant, laissa la tâche qu'elle était en train d'accomplir pour s'avancer vers sa maîtresse. "Tiens. Prends ce parchemin et va à la domus du Consul Tiberus. Dirige-toi vers la fenêtre qui donne sur la place, normalement, tu y trouveras l'otage venant d'Yggradsil." L'esclave regarda le bout de parchemin replié en quatre et interrogea du regard sa maîtresse, passablement inquiète de ce qui se tramait. "Mais..." Cependant la romaine l'interrompis et lui saisit les poignets doucement mais suffisamment fermement pour lui faire comprendre combien c'était important. "Ne pose pas de questions Pavetta. S'il te plaît. Trouve Ulter, l'otage et donne lui ce message. Discrètement, cela va de soi. Ne parle à personne, contente-toi de le lui glisser par la fenêtre et rentre immédiatement. Il comprendra. Si par contre tu ne trouves personne à la fenêtre, garde le message et rentre tout de suite. C'est très important Pavetta d'accord ?" La jeune esclave hocha la tête prenant soudainement conscience de l'importance de la mission que lui confiait sa jeune maîtresse.

Pavetta était une jeune esclave venant de Germanie qui avait été acheté par Caecilia Mancini il y a deux ans. Jugée trop gauche et idiote par la comtesse, celle-ci avait été ensuite donnée à Freya. Celle-ci avait fait preuve d'une grande patience à son encontre et de bienveillance. Toujours bien traitée, Pavetta adorait sa maîtresse et c'est pour cela que la patricienne lui faisait confiance. Alors elle remplirait cette tâche au mieux. Pavetta était très jeune, elle ne devait pas avoir plus de quatorze ou quinze ans. Mais elle était discrète et arriverait à se faufiler sans être remarqué jusqu'à la domus du Consul. D'ailleurs, elle partit dans les plus bref délais. Freya la regarda s'éloigner le coeur battant, espérant qu'Ulter recevrait bien son message. Dessus, étaient marqués les mots suivant: - Arrange-toi pour pouvoir aller aux sources chaudes à Subiaco, dans trois jours. Le message était sobre, presque froid et anonyme. Freya ne pouvait se permettre de donner la moindre indications si jamais le message tombait entre de mauvaises mains. Freya comptait sur l'intelligence d'Ulter pour comprendre qu'il s'agissait d'elle. Seule indication, la fragrance discrète de son parfum qui planait sur le parchemin.

Quelle mouche l'avait piqué de prendre autant de risques autant pour lui que pour elle ? L'absence. Cette terrible et intenable absence. Depuis le soir de la fête où ils avaient révélé leurs sentiments l'un pour l'autre, Freya n'avait pas revu l'otage. A peine une entrevue lors des jeux du cirque au Colisée. Entrevue qui avait dû rester froide étant donné la proximité du Consul et des autres prestigieux invités. Depuis...rien. Pas un mot, pas une entrevue même furtive. Jamais Freya n'avait pensé souffrir autant de l'absence de quelqu'un. Elle n'en mangeait presque plus "Allons soeurette, mange un peu ! Tu picores ces derniers temps qu'est-ce qui se passe ? Tu es amoureuse ou quoi ?"l'avait taquiné son grand frère. Il ne pensait pas si bien dire. C'est en quittant la table ce soir-là que la sorcière avait pris sa décision. Elle allait revoir Ulter quoi qu'il en coûte.

Les sources chaudes lui avaient semblé être un bon endroit. Mais pas n'importe lesquelles ! Celles qui se trouvaient à Subiaco ou tout du moins dans ses alentours. Le père de Freya possédait des terres là-bas. Des champs de vignes à perte de vue...bien entendu, le cépage ne produisait plus depuis longtemps car rien ne poussait plus depuis la malédiction jetée par la sorcière Tatiana. Mais combatif et bien décidé à contrer le destin, le père de Freya avait fait des pieds et des mains pour faire perdurer le vignoble qui était dans sa famille depuis des générations. A sa mort, tout a été abandonné néanmoins, Freya y revenait souvent seule. Le restant de sa famille n'y mettait pas les pieds, car ils jugeaient l'endroit comme étant une perte de temps. Il y avait des sources chaudes un peu en amont des cépages et Freya y avait fait aménagé des tonnelles romaines, des plantes grimpantes en pots et pleins de fleurs. C'était son jardin secret dans cet écrin de verdure sauvage. Tout le confort y était pour passer un bon moment. Elle espérait qu'un jour, la malédiction soit levée sur les terres pour qu'ainsi, la vie végétale puisse reprendre naturellement. Trois jours...elle donnait à Ulter trois jours pour pouvoir préparer sa venue à Subiaco.  

Trois jours plus tard, Freya, la boule au ventre, avait fait préparer son cheval, un magnifique Frison noir de jais. C'était un cheval à la fois véloce et robuste qui pouvait parcourir de longues distances, mais également porter de lourdes charges. "Où vas-tu soeurette?"demanda Lucius inquiet. Il n'aimait pas que sa petite soeur profite de l'absence de sa belle-mère pour prendre la poudre d'Escampette. "Je vais à Subiaco, le domaine me manque et je me sens plus proche de père là-bas. Tu sais...il adorait cet endroit." Le jeune homme ricana "Toi et ta nostalgie. Quand accepteras-tu la mort de père ?" Une grimace trahissant un fort ressentiment déforma légèrement les traits de la jeune femme avant qu'elle n'ajoute "Jamais! Vous vous avez tous si bien accepté sa disparition sans vous poser de questions et c'est tant mieux mais, pas moi. Tu savais à quel point nous étions proches et complices lui et moi. Je ne sais pas quand je rentrerais. J'ai pris un garde, Brutus, pour m'escorter rassure-toi." Lucius n'insista pas. Elle savait que parler de leur père à Freya était quelque chose de très délicat. Il laissa sa jeune soeur partir rejoindre le domaine de Subiaco comme elle avait l'habitude de le faire...inutile de l'en empêcher car peut-on arrêter le vent?


Freya avait préparé tout le nécessaire dont elle avait besoin, des vêtements de rechange, serviettes et nourriture de qualité remplissaient les paniers fixés au cheval de Freya. Elle avait également ajouté en secret quelques bouteilles de vin provenant de Toscane...délicieux ainsi que des fruits frais et du jus de fruits. En outre, une bourse pleine de pièce d'or avait été également glissé au fond d'une besace si elle en venait à devoir graisser...quelques pattes. La jeune femme était jolie comme un coeur, cheveux attachés et fixés par des épingles diverses afin de ne pas prendre la poussière soulevée par le trajet. Son coeur battait la chamade...est-ce qu'Ulter serait au rendez-vous ? Est-ce qu'il pourra la rejoindre là-bas ? C'est pleine d'espoir et d'appréhension. Le voyage fut à la fois long et court et lorsqu'elle arriva sur place, il n'y avait personne. "Brutus, tu peux aller te positionner à l'endroit habituel. Normalement, j'attends un invité. Laisse-les passer." Brutus c'était une montagne. Travaillant pour le père de Freya lorsqu'il était encore en vie, la jeune femme ne s'entourait que de personnes ayant été proches de feu le comte, et non des partisans de sa belle-mère...pour des raisons évidentes.

L'endroit n'avait pas été visité depuis des mois et des tapis de feuilles mortes s'amoncelaient un peu partout. Cela donnait une vision tout bonnement pittoresques et mystérieux aux lieux. Il n'y avait personne pour le moment. Bien! Freya pouvait dont rendre tranquillement l'endroit plus présentable. Elle retira les draps qui avaient été placés sur le mobilier de jardin afin de les préserver des intempéries et balaya le sol. L'idée de faire venir ici le jeune homme était complètement folle en y repensant. Mais la sorcière était un électron libre et déterminée. Les sources étaient cachées derrière un muret de vieilles pierres couvert de végétations denses permettant une parfaite intimité. Des fumerolles s'échappaient non loin. Terminant d'installer les victuailles, Freya attendit ensuite nerveusement, donnant du foin à son fidèle destrier.
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Ulter Hërling
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Humain
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répondu : I'm yours [Ulter ¤ Septembre 902] EmptySam 25 Juil - 1:12
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À peine rentré de la fête chez les Mancini – dès le lendemain – Ulter n'avait déjà qu'une chose en tête : tenir sa promesse à Freya. Il lui rédigerait un alphabet runique et les premiers éléments qui lui permettraient d'en commencer l'apprentissage elle-même. Ainsi que la traduction en langue commune, de mémoire, des premiers versets du Livre d'Erda : sous l'égide de la divinité du savoir et mis en forme comme un récit de Genèse, le texte évoquait les origines mythiques des pouvoirs des Sorcières. Son aimée lui manquait chaque jour un peu plus et l'otage n'avait aucune idée de la prochaine occasion à laquelle il pourrait la revoir. Cette soirée en l'honneur de Caeclilia leur avait été bien rude... Mais Tiberius avait fait le nécessaire pour soigner le jeune homme et malgré ces menaces qui l'avaient frappé – littéralement – Ulter voulait surtout retenir ces moments de bonheur auprès de Freya, leur sentiments déclarés, leurs promesses de se rendre l'un l'autre plus forts quel que serait l'avenir. Ce serait donc pour combler tant bien que mal son absence qu'il se donnerait tout entier à la transmission de son savoir. Pour cela toutefois, il fallait du matériel. De l'encre et des feuilles que l'archiviste n'avait pas.
Il détestait agir dans le dos du Consul. Ne put s'empêcher de s'en vouloir en abusant de sa confiance, alors que le noble le traitait honorablement... Cependant sa promesse à sa belle comptait plus que tout et il n'avait guère le choix : on ne laissait à Ulter que des tablettes et un stylet pour dresser les comptes qu'on lui réclamait – matériel que le contremaître récupérait chaque soir. En revanche, il lui était permis de déambuler dans la domus. Ce fut auprès d'un pupitre de Tiberius que lui vint la solution : un petit tas de feuilles froissées, griffonnées, attendait d'être jeté. Des brouillons ou des ratés. Ulter ne prit pas un instant garde aux abréviations et chiffres en vrac : c'étaient les rares endroits du papier encore vierges qui l'intéressaient. Profitant d'un moment de peu de passage, il plia, replia, coupa précautionneusement autant de chutes que possible, tentant de gagner le moindre pouce de place. Les jours suivants, sans relâche, Ulter guetta chaque petit laps de temps où il pourrait sans être vu revenir à cette table utiliser encre et calame. Parfois, cela ne durait que trois minutes. Mais il persévéra. Ainsi les fragments chiffonnés se remplirent-ils, lentement mais sûrement, de ses pattes de mouche les plus économes. Au bout d'un mois de travail secret, l'otage se trouvait ainsi en possession d'un curieux assemblage de morceaux à première vue méprisables, froissés, inégaux, coupés en toutes directions, intégralement noircis du maximum d'informations qu'il était parvenu à caser en cet espace restreint – c'était comme faire entrer le monde dans le réduit d'une prison. L'archiviste releva le défi – seulement interrompu par la semaine où il avait dû garder le lit après la flagellation – et dissimula le tout dans les coutures de son matelas... jusqu'à la prochaine opportunité que les Dieux lui donneraient de retrouver celle à qui tous ces efforts étaient destinés.

Ce matin-là, Ulter était occupé à ses comptes, accoudé à la fenêtre de sa chambrette, lorsque le pas pressé d'une toute jeune femme lui fit lever les yeux au-dehors. Il abandonna aussitôt ses tablettes et se pencha en avant. L'otage venait de reconnaître une des esclaves de la maisonnée Mancini. Oh il ne l'avait qu'aperçue au cours du banquet, mais il jouissait d'une excellente mémoire. À coups sûr, elle venait de la part de Freya pour se diriger ainsi directement vers la fenêtre où ils s'étaient parlé la première fois ! Son cœur battit chamade à ce souvenir. La servante se dirigea immédiatement vers Ulter et lui tendit un très petit billet. Sans un mot. Elle paraissait aussi pressée que nerveuse – ce que l'archiviste comprit aisément : elle accomplissait une mission clandestine pour sa maîtresse. Pour elle, se faire prendre serait épouvantable. L'otage avait entendu parler des tortures réservées aux esclaves... et de la loi romaine selon laquelle l'aveu d'un de ces instruments vivants ne valait que recueilli dans les supplices. Aussi ne la retarda-t-il pas une seconde. Il prit le pli, lui chuchota un « Merci beaucoup. » dans un chaleureux sourire et la laissa filer – lui-même revenant aussitôt à sa place initiale à l'intérieur. Ce n'était pourtant pas l'envie qui lui aurait manqué de poser à l'adolescente de nombreuses questions : comment allait Freya depuis leur entrevue aux arènes ? Ne souffrait-elle pas trop de sa belle-mère ? N'avait-elle pas eu de nouvelles crises relatives à ses pouvoirs ? Demander à la servante de transmettre quelques paroles à son aimée aurait bien aussi tenté Ulter. Toutefois, il était hors de question de mettre cette petite et Freya en danger.
Elle partit aussi vite qu'elle était venue et l'otage consulta le billet. Le parfum de musc confirma qu'il venait de Freya. Rêveur, regard flottant, le jeune homme en apprécia l'odeur avant d'ouvrir la missive. Les mots en étaient concis, directs. Pour des raisons évidentes. Ils furent néanmoins suffisants à le mettre en émoi. Aller à Subiaco ? Qu'avait donc échafaudé Freya ? Sans doute un plan savamment préparé qui lui valut toute la reconnaissance de son aimé : elle avait longuement pensé à lui ! Elle avait organisé une rencontre secrète, dont la venue de l'esclave et cette missive ne devaient être que deux rouages parmi tant d'autres ! ...Pure folie ? Élan du cœur ou raison fort mobilisée ? Allons ! Il fallait faire confiance ! Ulter aimait la jeune sorcière aussi pour sa fougueuse inventivité. Trois jours... Comme ils seraient longs ! Le motif était ingénieux : les sources chaudes de Subiaco, l'érudit en avait croisé la mention dans un ouvrage de géographie. On les prétendait curatives. Un prétexte parfait que la belle lui offrait. L'otage glissa le billet dans sa ceinture. Il lui fut difficile de se re-concentrer sur son travail ! Dans trois jours, il la reverrait. Il lui donnerait ses écrits. Ensemble ils passeraient un autre moment où ne compteraient plus qu'eux et leurs racines.

« Les sources de Subiaco ? » s'étonna Tiberius. « D'où te vient cette idée ? » « Je les ai découvertes en parcourant un atlas. Est-il vrai qu'elles possèdent des vertus thérapeutiques ? » Le Consul arqua un sourcil puis son regard tomba sur les jambes désossées de l'otage : « Ah. Je saisis où tu veux en venir. » Ulter renchérit : « Je ne sais pas ce qui arrive, en ce moment... Elles sont particulièrement raides et je sens des douleurs. Oh, rien de dangereux, mais peut-être que ces eaux sauraient mettre fin à cette... mauvaise passe ? » Le jeune homme détestait mettre en avant son infirmité. Il détestait encore plus l'exagérer et l'utiliser. Sans doute était-ce même la première fois qu'il le faisait... Oh, il ne mentait qu'à moitié : ses crises revenaient depuis qu'il ne recevait plus les soins d'Azura. Elles n'avaient rien de menaçant pour ses jours, seulement l'inconvénient de douleurs régulières – alors que grâce aux traitements de son amie et guérisseuses, il en était presque débarrassé ! Pas une fois cependant Ulter ne s'était plaint à Tiberius. Par fierté d'abord. Et ensuite parce qu'il ne manquerait plus que l'idée lui vienne d'envoyer manu militari chercher Azura pour la retenir avec lui... alors qu'Yggradsil avait besoin de sa soigneuse. « Pourquoi pas. » lâcha le Consul après un temps de réflexion : cela devait être sérieux, il n'avait jamais entendu l'otage évoquer sa santé ni réclamer quoi que ce fut. Or le jeune homme se tenait bien – si l'on omettait l'incident avec Tarquin Valerius – il pouvait faire cela pour lui. « Il n'y a rien à perdre. Je t'y ferai escorter par quatre gardes. Quand en aurais-tu besoin ? Au plus vite je suppose ? » « Oh je ne voudrais pas non plus vous presser... C'est une organisation, et je vous suis déjà si reconnaissant d'accepter l'idée. Dans... trois jours ? » « Je ferai le nécessaire. » « Merci. Merci beaucoup, Consul. » Ulter détourna quelque peu les yeux. Pour la deuxième fois, il l'abusait. ...Et toute sa relation avec Freya risquait de continuer ainsi, et l'otage d'enfiler ruses et mensonges comme des perles. Tiberius heureusement sembla ne pas se formaliser de son regard fuyant, qu'il mettait sur le compte de la honte à avoir dû se plaindre de son infirmité et réclamer. L'otage s'inclina puis se retira, songeur. Dans quoi s'embarquait-il ? C'était donc vrai que l'on devenait fou dans l'amour. Pour tenter de soulager sa conscience, il se ressassa qu'il demeurait une prise de Rome pour faire pression sur les siens ! Qu'il pouvait se permettre quelques ruses pour faire bonne mesure. Cela ne parvenait pas à le convaincre pleinement.

Et le jour fixé arriva. D'abord presque irréel tant Ulter n'avait cessé de se l'imaginer. D'en rêver par avance certains moments... d'en redouter d'autres : qu'arriverait-il si les gardes du Consul ne le lâchaient pas d'une cothurne et découvraient Freya ? Ses nuits précédentes en avaient été troublées. Les assauts de ses espoirs comme de ses craintes n'ayant eu de cesse de le réveiller. Alea Jacta Est ! disait le proverbe. L'otage ne manquerait pour rien au monde cette opportunité et, une fois installé dans l'attelage affrété par Tiberius, pria de toute son âme pour la réussite de l'opération. Il avait bien entendu caché dans sa tunique toutes les chutes de papier noircies de sa main, nouées en une petite liasse qui attendrait tout contre son côté, serrée par sa ceinture, d'être offerte à Freya.
Le véhicule sortit de Rome. Traversa d'immenses champs de vignes asséchés par la malédiction de Tatiana. Ulter regarda le paysage désolé avec un mélange trouble de hargne et de pesanteur. Il comprenait cent fois la vengeance de l'illustre sorcière injustement condamnée. L'Empire ne l'avait pas volé ! Et néanmoins... l'érudit se doutait – et regrettait – que les premiers sur qui tombaient les conséquences de cette sécheresse, comme toujours c'était le bas peuple. Il en voulut à cette noblesse égoïste qui s'accaparait les denrées pour ne rien changer à son mode de vie... alors que les événements pourraient inviter à plus de philosophie. Certains jours, il se rêvait tenter de profiter de sa place dans Rome pour échafauder un plan qui changerait les choses... Aussi fou que soit ce rêve.
On arriva sur la colline où coulaient les sources de Subiaco. De loin, Ulter pouvait déjà deviner des tonnelles, des colonnades usées par le temps et une masse de végétation dont les feuilles volaient pour tresser un écrin à l'endroit mystérieux. Un lieu idyllique à en faire oublier toutes les misères environnantes. L'otage se sentait tout chose. Ses cœur battait tambour. Il dut se canaliser pour s'empêcher de se gratter les peaux des doigts dans un geste nerveux. Où était Freya ? Pourvu qu'elle ait pris toutes les dispositions pour rester en sécurité au cas où la situation ne devait pas tourner au mieux... Maintenant, c'était à lui de jouer. Il sortit de l'attelage, s'appuya sur ses béquilles et tenta sa chance auprès des quatre gardes : « Je pense pouvoir me débrouiller dans les sources. Je ne serai que derrière ces arbres et... » « Deux d'entre nous surveillent l'attelage et les deux autres restent à tes côtés. Ordre du Consul. » l'interrompit la voix sèche d'un des vigiles. Ulter se retint de se pincer la lèvre. Il fallait trouver quelque chose... Gardant un visage neutre, du bout des yeux seulement il se mettait à l'affût d'une prise dans les environs, d'une idée... Il discerna bientôt une silhouette de stentor qui approchait. Elle venait de derrière les arbres. Sûrement un soldat des Mancini.
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répondu : I'm yours [Ulter ¤ Septembre 902] EmptyJeu 6 Aoû - 17:03
I'm yours"Halte-là!" Tonna une voix comme sortie d'outre-tombe. Une montagne avançait vers l'attelage, main sur son glaive et prêt à en découdre si la situation l'exigeait. Brutus avoisinait les deux mètres de haut, pourvu d'une musculature conséquente. Impressionnant bonhomme dont les multiples cicatrices barrant l'épiderme, trahissaient une vie faite de combats. Il avait fait la guerre, avait combattu lors des campagnes de l'empereur et avait terminé comme moins-que-rien. Avoir vu tant d’atrocités avait marqué au fer rouge l'âme de ce guerrier et une fois la "paix" revenue, n'avait su gérer sa violence et sa paranoïa de voir un ennemi le poignarder dans le dos. Écumant les tavernes, Brutus beuglait à qui voulait bien l'entendre, sa gloire passée. Ce fut le comte Mancini qui le ramassa dans une ruelle et qui l'embaucha, lui redonnant par la même occasion un but.

Depuis ce jour et se sentant redevable à vie, il servait la famille Mancini. Il portait à sa ceinture une flasque pleine de vin et une bourse garnie de pièces d'or. Les atouts que Freya comptait employer si les gardes du Consul Tiberus se montraient difficiles à maîtriser. Parce qu'il était hors de question qu'ici la violence soit employée. S'en prendre à la garde du Consul ne serait certainement pas sans conséquences comme pour les gladiateurs lors de la soirée d'anniversaire de dame Caecilia. Freya le savait et avait l'intention d'employer des manières plus fines. "Laisse-nous passer par ordre du Consul Tiberus!" Brutus resta complètement de marbre, imperturbable. "Vous êtes sur le domaine de la famille Mancini. Le Consul Tiberus doit certainement savoir ce que les mots propriété veut dire ? Je suis certaine que dans sa grande sagesse, il n'abuserait pas de son statut pour violer les terres de quelqu'un."

Les intrus se regardèrent, ne sachant que répondre à ces faits. L'un d'entre eu essaya d'intervenir en haussant le ton, mais Brutus donna un coup du plat de la main dans un muret en pierres déjà fragile. Celui-ci céda bien entendu sous l'assaut du colosse ce qui provoqua un mouvement de recul de la part des deux soldats qui eux, ne connaissaient probablement pas l'état dans lequel se trouvait le muret avant leur venue. "J'ai dit ! Personne ne passe." Un peu éberlués, les hommes de la garde du Consul reprirent néanmoins un peu de contenance et pointèrent du doigt le jeune otage. "Nous devons emmener le prisonnier aux sources pour des raisons de santé. Je doute que vous vouliez que le Consul apprenne que l'état de son précieux se soit dégradé à cause de vous !" Brutus leva le nez pour mieux pouvoir apprécier l'état dans lequel se trouvait le gringalet sur ses quatre jambes. "Hum...Et je doute que Tiberus tolère que ces gardes se rincent l'oeil tandis que Dame Mancini effectue ses ablutions." Brutus se rappela alors des paroles de sa jeune maîtresse - Dis que Dame Mancini est présente sur ses terres. On pensera tout de suite à la comtesse et non à moi. Mais en aucun cas, tu dois faire couler le sang. Utilise le vin et l'or dans cette bourse si nécessaire. Je compte sur toi. -

Les deux hommes parurent encore une fois décontenancés. Qu'une dame de la haute société romaine se tienne ici changeait probablement la donne ? Avaient-ils le droit de s'introduire comme cela sur le domaine d'un noble ? Le Consul n'avait donné aucune information concernant ce cas de figure. Brutus ne leur laissa pas le temps de réfléchir et intervint "Lui, il peut passer. Mais pas vous." S'insurgeant, les deux soldats campèrent sur leurs positions, refusant d'abandonner l'idée de ne pas escorter leur otage. Brutus ricana "Et que croyez-vous qu'il va arriver à votre p'tit gars ? Qu'il va en profiter pour s'enfuir en prenant ses jambes à son cou ?" Il se moquait gentiment. "Laissez-le rejoindre les sources, Dame Mancini s'occupera de lui correctement et vous le rendra neuf. On dit que ces sources font des miracles." Brutus pouvait voir dans les yeux des deux hommes que leur volonté commençait à fléchir. C'est à ce moment-là qu'il attrapa la gourde à sa ceinture et en arracha le bouchon avant de prendre une gorgée. "J'ai ce qu'il faut pour rendre votre attente plus agréable."Puis le colosse lança la gourde à l'un des gardes qui l'attrapa au vol. Du vrai vin de qualité et pas du jus de chaussette coupée à l'eau que l'on servait à l'armée romaine ! Il s'agissait d'un vin de qualité. Sans doute l'un des meilleurs que ces deux troufions auraient l'occasion de déguster dans toute leur chienne de vie. L'un se laissa tenté et bu une gorgée et puis une autre, avant de tendre la gourde, ravit, à son comparse. "Vas-y petit. Tu es attendu." Murmura la montagne en laissant passer Ulter. Brutus prit soin de ne pas abuser de la boisson afin de garder l'esprit clair. Il préféra laisser ces deux idiots s'enivrer.

Freya commençait à trouver le temps long. Certes, il était encore tôt cependant, la sorcière espérait qu'Ulter avait pu quitter la domus du Consul pour la rejoindre ici! Elle caressa sa majestueuse monture et celle-ci fit papillonner ses babines sur son bras nu. "Bucéphale, je suis si inquiète...j'espère qu'il pourra se libérer. Que le Consul voudra bien le laisser venir jusqu'ici !" Le cheval poussa un hennissement comme pour répondre à la détresse de sa cavalière. Était-elle folle d'avoir organisé tout cela? Probablement, cependant, Ulter valait qu'elle prenne tout ses risques. On avait tendance à dire "Loin des yeux loin du coeur" cependant, cela avait été tout le contraire pour Freya. Elle se sentait "mourir" à petit feu loin de lui. Sa souffrance était réelle, peut-être était-ce cela trouvé son âme soeur ? Se sentir à tel point lié que l'âme finissait par dépérir loin de celle qui lui était destiné ?
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répondu : I'm yours [Ulter ¤ Septembre 902] EmptyLun 10 Aoû - 12:27
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L'arrivée du colosse impressionna Ulter. Découpée en contre-jour par un rais de lumière, sa massive silhouette n'en devint que plus imposante. Elle semblait ainsi prête à s'abattre sur le petit groupe. À côté d'un tel homme, même l'archiviste qui était pourtant grand et avait développé une certaine musculature du haut du corps, se sentit insignifiant. Avec un garde de cet acabit, les Mancini pouvaient sûrement éloigner de nombreux ennemis ! Avait-il toujours été à leur service ? L'individu disposait d'un physique qui aurait pu lui offrir une brillante carrière aux arènes ou dans l'armée.
Ulter prit soin de baisser humblement les yeux et, sans bouger ni ouvrir la bouche, laissa se dérouler les parlementions entre la montagne et la soldatesque du Consul. Il devait se rappeler n'être qu'un otage. Et que, officiellement, il se trouvait là juste grâce à la générosité de Tiberius : le patricien lui octroyait l'exceptionnelle sortie pour motif de santé. Le captif n'avait qu'à se montrer reconnaissant, aller où on lui disait d'aller, prendre aux sources le temps qu'on lui laissait, ne pas intervenir dans les négociations. Droit, mains serrées à de ses béquilles, Ulter se donnait un air neutre. Mais en vérité son cœur battait fort et il ne ratait rien du dialogue tendu, des précautions des commis envoyés par le Consul, des démonstrations de force du vigile des Mancini. S'entendre nommer « Précieux » de Tiberius lui inspira un début de rire jaune aussitôt ravalé : son visage devait rester fermé. Il y avait de quoi ne pas avoir envie de contrarier le colosse ! Ulter suivit ses gestes avec autant d'intérêt que d’appréhension. La balle se renvoyait. Chacun jouait ses atouts, avançait ses arguments.

L'otage repéra immédiatement l'outre de vin et la bourse de sesterces dont disposait le gardien. Sans doute utiles à persuader les gens d'armes au cas où les discours et politesses ne suffiraient pas. Freya avait pensé à tout. L'opération restait tendue... Dieux, puisse-t-elle aboutir sans encombres ! Dame Mancini aurait gracieusement laissé sa propriété ouverte aux soins de l'archiviste, disait le vigile. Ulter nota la subtilité capable de laisser planer le doute sur l'identité de ladite noble. S'il s'agissait de Caecilia, les soldats n'avaient en effet pas intérêt à se frotter à son autorité. Une vague de dégoût traversa un instant les tripes du captif au souvenir du mal que lui voulait la dragonne. Si elle savait que son identité servait à sa belle-fille, en ce moment, pour rencontrer clandestinement son aimé ! Il aurait volontiers souri à l'habileté de Freya mais garda au fond du cœur son admiration envers la belle sorcière ; envers l'élaboration de ce plan. Pour l'instant. Imaginer du reste les soldats de Tiberius venir incommoder la comtesse dans son petit confort ne lui déplut pas et le tableau l'amusa quelques secondes. L'otage chassa sitôt le détail de son esprit pour conserver son sérieux.
La montagne l'amusa en signifiant par une boutade qu'Ulter ne serait pas en état de prendre la fuite. « L'argument tient debout. » eut-il envie de renchérir. Enfin ! Les vigiles du Consul parurent convaincus et desserrèrent leur cercle autour de l'otage... non sans une mine bougonne de la part d'un des soldats. Sans doute imaginaient-ils que la comtesse avait ses propres soldats, qu'elle avait organisé l'espace pour qu'elle-même fasse ses ablutions de son côté sans être dérangée – et le captif son affaire dans son coin sous surveillance. « Eh bien vas-y. Dépêche. » grommela l'un des hommes d'armes en regardant à peine l'infirme, avant de s'éloigner avec ses pairs. Ulter remercia au passage la montagne, puis se permit de lui adresser un clin d’œil en l'apercevant déboucher sa vinasse – la panacée à toutes les résistances ! Il ne se fit pas prier pour béquiller jusqu'au haut de la colline.

L'otage ne prit même pas garde aux efforts que la montée lui réclamait, à se traîner sur ses cannes à la force des bras le long des marches. Qu'importait ! Ses pensées étaient déjà toutes à son aimée. Il déboucha sur une rangée de colonnes autour desquelles serpentaient des herbes fleuries. Les pétales d'un rouge éclatant recevaient les rais de clarté de ce lieu idyllique. La ramure des arbres distillait sa fraîcheur. Ulter huma le parfum de la nature que rien ici ne contraignait. Quelque peu intimidé, il avança jusqu'à entrer sous la tonnelle. Il y découvrit Freya, murmurant à son superbe frison couleur jais, comme assorti à la chevelure qui cascadait le long de ses courbes.
Qu'elle était belle ! Libre sous cette lumière qui auréolait son visage, loin des lourdes parures qu'il lui fallait porter dans les soirées mondaines ! Les deux amants ne s'étaient vus jusqu'alors qu'à la pénombre d'une ruelle, puis sous la chape oppressante de la fête aristocrate et des arènes, pris en étau par ce monde de pompes... Ulter redécouvrit Freya sous encore un autre jour – celui de sa radieuse indépendance, du charme de son naturel, de la fougue qu'il lui avait fallu pour orchestrer telle rencontre – et aurait passé l'éternité en l'instant qui s'annonçait. La fièvre du bonheur, piquée du léger frisson de la clandestinité, l'irriguait. Elle se tenait encore de dos. Il sourit, puis attira l'attention de sa si chère en annonçant : « Mademoiselle Mancini. » Avec une déférence aussi plaisantine que la révérence dont, du mieux qu'il put, il s'accompagna. Ses yeux se promenèrent une dernière fois avec un éclat contemplatif sur le décor, avant de plonger dans ceux de la jeune femme.

Sans perdre une seconde, il béquilla jusqu'à elle, se plaça contre un muret pour s'y appuyer, abandonner l'une de ses cannes et ainsi avoir tout le loisir d'entourer tendrement un bras autour de sa taille. « Nous deux ici... Si je m'étais attendu. Quelle folie tout de même, mais comme je suis heureux ! » Le ton de sa voix fut plain d'admiration pour cette folie. « Merci. » ajouta-t-il dans un souffle, tout près de la belle. « N'as-tu pas rencontré trop de difficultés pour venir ici sans encombre ni éveiller de soupçon ? »
Détachant brièvement ses prunelles de Freya, il consulta ce qui l'entourait. Son cheval qui agitait la tête au rythme d'un bercement tranquille, poussait parfois quelques petits hennissement. Ulter tendit la main pour lui caresser le chanfrein. Cette belle monture lui rappela les nombreux destriers qui, à Yggradsil, partageaient le quotidien du village. Et la proximité que tous, là-bas, entretenait avec la nature et les animaux. Therel avait même promis à l'archiviste qu'un jour, il essaierait de lui bricoler quelque chose pour lui permettre de monter en selle et découvrir le plaisir de longues promenades à cheval. Derrière la sorcière, Ulter nota du linge de rechange, un panier garni, des bouteilles. « Tu m'accueilles là comme un prince. » laissa-t-il échapper, ému et gêné. Il se souvint alors du fatras de papier froissé, couvert de ses pattes de mouches censées initier Freya aux runes d'Yggradsil, bien caché sous sa ceinture. Il lui offrirait l'humble présent quand il sentirait le moment opportun.
Un peu plus loin derrière eux coulait la source chaude. L'otage suivit des yeux la danse vaporeuse des volutes qui s'en élevaient. Quelle promesse d'un doux moment ! Cela ferait le plus grand bien à ses jambes, mais il ne pensait même pas réellement à cela. Le jeune homme ne voyait que sa belle, que lui avec elle, que l'eau calme et chaleureuse comme confidente de leur amoureux secret.
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Freya Mjolgnürd
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répondu : I'm yours [Ulter ¤ Septembre 902] EmptyMar 11 Aoû - 20:18
I'm yoursEt comme si sa prière avait été entendue par les Dieux, une voix raisonna dans son dos. Cette voix qu'elle aurait reconnue entre mille, n'était autre que celle d'Ulter son bien-aimé, ce mortel pour qui elle avait orchestré tout ceci. Freya se sentait à tel point bouleversée qu'elle aurait pu douter un instant que cela soit vrai et non le fruit de son imagination. Lorsque l'on souhaitait puissamment, ardemment quelque chose, souvent l'esprit devenait farceur. Une sorcière qui plus est, n'était-elle pas encline à matérialiser ses souhaits les plus fous ? Pourtant, les froissements de tissus dans son dos ainsi que les tintements des béquilles semblaient si réels ! N'y tenant plus, Freya se tourna pour faire face Ulter qui était bien là, en chair et en os.

Même avec toute la meilleure volonté du monde, la jeune femme n'aurait pu cacher aux yeux du monde la joie qui se peignit sur son visage. Tandis que l'archiviste s'exerçait en une révérence caricaturale, les yeux de la jeune femme se mirent à briller, à pétiller. Que dire de son sourire qui valait tous les aveux du monde ? "Les Dieux soient loués ! Tu as pu venir Ulter! J'avais tellement peur que le Consul ne veuille pas te laisser venir  jusqu'ici !" souffla la patricienne comme si un poids énorme venait de s'ôter de ses frêles épaules. Ulter eu tôt fait de rejoindre la maîtresse de ces lieux entourant sa taille de son bras libre. Combien de fois la belle avait rêvé de ce moment où ils se retrouveraient ? De le sentir là tout contre elle ? Au moins un millier de fois. C'est tout naturellement que Freya passa ses bras autour de son cou, posant son front contre le sien.

Qu'il était bon d'être près de celui que l'on chérissait. C'est comme si elle respirait de nouveau, comme si son corps entier reprenait subitement vie ! Si autrefois elle riait des histoires contant des tragédies relatant d'héroïnes mourant par amour, ce n'était plus le cas maintenant. Elle comprenait. "Un jour sans te voir me faisait l'effet d'une éternité. Je ne pouvais plus attendre tu...me manquais trop Ulter." Là, son front tout contre le sien, Freya savourait cette nouvelle proximité, rassurée, fermant les yeux. Ils y étaient arrivés. Caressant du bout de son index la mâchoire de l'archiviste, elle eu un petit sourire mi-fier, mi-malicieux. "Non. Aucune difficulté." Puis elle ajouta pour lui expliquer la situation. "Ici c'est pour moi un peu comme l'endroit à Yggradsil où tu aimes aller. Tout le monde sait que j'aime y venir très régulièrement parce que c'est ici où je me sens le plus proche de mon père." Elle suivit des yeux les yeux azure du jeune homme et fixa les environs, se plongeant de nouveaux dans ses souvenirs.

"Ma belle-mère s'est absentée pour quelques jours alors j'en ai profité pour...m'éclipser. Elle n'aime pas que je parcoure les routes pour me rendre ici alors je patiente qu'elle ait le dos tourner pour venir. Elle finit toujours par savoir que je suis venue à Subiaco mais...toujours lorsqu'il est trop tard pour m'empêcher de venir ici." Et cela la rendait toujours aussi folle de rage ! Le "problème" c'est que jamais personne ne l'empêchait de vaquer à sa guise. Pas même son frère qui pourtant, était responsable de ses soeurs en l'absence de la matriarche ! "Donc n'aie crainte Ulter. Ma présence ici n'éveillera aucun soupçon, je me suis occupée de tout. Il n'y a que Brutus, la montagne à l'entrée du domaine, qui sait. Et c'est une personne en qui j'ai toute confiance. Brutus a toujours été un des gardes de mon père les plus fidèle. Sans lui, Brutus serait mort dans un caniveau...en tout cas c'est ce qu'il me répète souvent. Au final, c'est plutôt à moi de te demander si tu n'as rencontré trop de soucis pour venir me rejoindre. Brutus ne laisse jamais personne passer sans mon accord. Et je lui ai dit que toi, tu pouvais venir me rejoindre, ce n'est pas le cas de l'escorte que le Consul a dû t’attribuer. D'ailleurs, qu'a-t'il dit? N'a t'il pas trouvé ta demande étrange?"

Un tendre sourire se peignit sur ses lèvres tandis qu'Ulter caressait son cheval. Ce dernier se laissa faire. "C'est Bucéphale. Un cadeau de mon père. Il adorait Alexandre Le Grand et son puissant destrier qui avait peur de son ombre et que seul le macédonien pouvait monter." Le cheval de Freya n'avait absolument pas peur de son ombre, mais rares étaient les personnes à pouvoir le monter. C'était un cheval fripon et sélectif...La jeune femme ricana lorsqu'Ulter lui souligna qu'elle lui avait réservé un accueil digne d'un prince. Elle se mordilla la lèvre inférieure. Peut-être en avait-elle trop fait ? Peut-être qu'il trouvait tout cela ostentatoire ? Un tel étalement de biens et de choses savoureuses...peut-être trouvait-il cela mal venu dans cette région ou plus rien ne poussait à l'état naturel ? Pourtant, elle avait juste voulut le meilleur pour son aimé. Rien que le meilleur, car c'est ce qu'il méritait. "...Peut-être parce que c'est ce que tu es pour moi ?"

Le rouge lui monta aux joues. Elle n'avait pas l'habitude de proclamer ce genre de chose. Mais pour elle, être un prince n'avait pas la même signification que pour les autres. Beaucoup auraient certainement hurlé que Freya avait perdu la tête! Qu'une dame de son rang n'avait absolument rien à faire avec quelqu'un comme Ulter! Qu'il n'avait rien, que ce n'était qu'un estropié ! Un demi-homme ! Qu'elle méritait bien mieux que ce sauvage ! Qu'elle était belle et que ce n'était pas les prétendants de prestige qui manquerait! Or pour la jeune femme voyait au delà de son infirmité et il était ce qu'elle avait de plus précieux. Les battements affolés de son coeur étaient là pour le prouver, tout comme le trouble qu'elle ressentait lorsqu'il se trouvait près d'elle, ou lorsque ses mains la touchaient. Le souvenir des lèvres de l'archiviste sur les siennes se raviva et elle approcha un peu plus son visage du sien jusqu'à ce qu'elle lui offre un doux et long baisé, ne pouvant résister plus longuement. "Tu dois me prendre pour une folle. Organiser cette rencontre clandestine n'est que pure folie j'en ai conscience, mais tu me manquais tellement." Elle laissa glisser ses mains le long des épaules robustes de l'otage avant de tapoter sur son torse avec ses petits doigts.

S'éloignant enfin, elle alla saisir deux coupes qu'elle remplit du meilleure vin qu'elle avait pu prendre dans les caves de la domus des Mancini avant de les reposer sur une petite table en pierre. "Il faut que je te montre quelque chose !" La jeune femme s'éloigna des calices pour ensuite revenir aux côtés d'Ulter. Elle prit deux grandes inspirations et se concentra avant de tendre les mains devant elle. Les verres commencèrent à bouger doucement pour ensuite quitter la petite table et atterrir dans les mains de la sorcières. Elle tendit le verre plein à Ulter. Bien que l'exercice la fatiguait, Freya était pétrie de fierté quant à ses progrès. "Aujourd'hui est notre journée à tous les deux. Puisse t'elle être magique et inoubliable."Elle trinqua avec lui et lui indiqua les sources. "Lorsque tu le voudras, nous irons profiter de la source. Et si tu as faim, j'ai également apporté de quoi nous restaurer."
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répondu : I'm yours [Ulter ¤ Septembre 902] EmptySam 29 Aoû - 16:58
I'm yours
Ulter étreignait son aimée, partageait sa joie d'avoir réussi à se voir tous deux en ce jour. Ses yeux luisaient, son cœur battait aux caresses de Freya, à la lueur dansotant dans son regard noisette. La main d'Ulter passa lentement dans la chevelure de la belle, tandis que leurs fronts se frôlaient. Il avait rêvé d'un tel moment. La sorcière n'avait jamais quitté ses pensées ni ses songes. Cette compagnie au moins dans son esprit avait jeté son quotidien dans une troublante alternance entre des moments d'insupportable attente – celle de retrouver sa si chère – et des heures durant lesquelles son souvenir rendait plus tenables ses journées d'isolement en sa chambrette, au fond de la domus de Tiberius. L'otage avait tout fait pour ne pas céder à la douleur de l'absence. Pour garder Freya dans ses pensées mais afin de mieux nourrir son action : la rédaction clandestine de l'alphabet runique et des vers du Livre d'Erda – façon de commencer à tenir sa promesse et, d'ici là, de concrétiser ses amoureuses pensées dans ce qui serait un présent dès que les Dieux lui offriraient de la revoir. L'action, telle était sa manière à lui de soigner l'attente de l'être cher. Action toute tournée vers elle.
Mais cela à présent ne comptait plus et il n'y avait qu'à savourer l'instant. Elle était contre lui. Elle promenait ses doigts fins sur son visage et le long de son torse. Le bras de l'archiviste restait noué à la taille de son aimée. Comme pour ne plus la perdre. Puisse le temps se figer sur l'étreinte ! Jamais encore Ulter n'avait eu ces relations avec une femme. Il découvrit avec Fraya – là, à Rome, dans la situation où il s'y serait le moins attendu – ce qui lui était resté inaccessible alors que nombre de comparses à Yggradsil le vivaient déjà telle une habitude. Le Destin aimait surprendre ! L'archiviste savait qu'il serait tout entier voué à la belle sorcière. Il répondit d'un tendre caresse à la confidence de la demoiselle : il lui avait manqué... La même absence l'avait tenaillé au cours de ces dernières semaines chez le Consul. Freya pourra le deviner au regard humide du jeune homme. Une mine plus pétillante lui revint devant la fierté de Freya à n'avoir rencontré aucun ennui. Ulter la contempla avec admiration. Elle avait admirablement manœuvré. Au milieu de ces dangers... pour lui.

Il reprit appui sur ses cannes, en écoutant sa belle lui conter comment elle avait déjoué la vigilance de Caecilia. La brève évocation de la harpie assombrit le regard de l'otage mais aussitôt la conjura : pas question qu'elle gâche ce moment. Il espérait qu'un jour la sorcière échapperait définitivement à l'emprise de la comtesse. Empêcher une fille de venir se recueillir sur les terres où elle se sentait en présence de l'âme de son père... était odieux. Quel sens de la mémoire de la part de quelqu'un qui l'avait épousé ! Un plissement au nez, Ulter afficha son mépris pour ce qu'il devinait entre les mots de Freya. Mais autant ne pas remuer la lame dans la plaie. Il reporta un regard doux et tranquille sur son aimée, l'accompagnant dans le souvenir du défunt comte, puisqu'il se trouvait là sur une terre de recueillement où d'ordinaire la demoiselle ne se tenait qu'en compagnie de l'image de son père. À cette pensée, le jeune homme se trouva intimidé. Comme s'il devait se faire accepter du lieu, de son esprit. « Ton père vit donc à travers cet endroit et en toi qui en parles. Je regrette de ne l'avoir pas connu. J'espère devenir digne de ce qu'il aurait souhaité pour toi. » murmura-t-il. « Vous veniez donc souvent ici ? Et... de quoi aimiez-vous parler ? » Ulter se demandait si le comte avait déjà confié à sa fille une part de ses secrets. Jusqu'à quel point avait-il levé un pan de voile sur les racines avec lesquelles la sorcière se familiarisait ? Il était curieux du reste des conversations qui avaient pu faire de sa belle la femme ouverte et solaire qu'elle était.
L'otage acquiesça alors que Freya le rassurait : nul ne viendrait les gêner, le garde de la demoiselle veillait. « Brutus a l'air en effet du genre qui ne tolère aucune désobéissance. » sourit-il. « Je veux bien croire que nous ne serons pas dérangés... et que les gardes de Tiberius passent un sympathique moment arrosé. » Un temps. « Tiberius ? Oh non, il n'a Dieux merci rien suspecté à ma demande. Je lui ai dit que mes douleurs s'étaient réveillées. Que profiter des sources aiderait à les chasser. » Un peu de gêne perça ses mots : il détestait utiliser son infirmité, mais pour le coup... et pour Freya... il n'avait pas hésité ! Allait-il par ailleurs s'habituer à mentir au Consul ? Qu'adviendrait-il pour Freya et lui si le patricien découvrait ce qui se tramait ? Et les ruses d'Ulter. Et les feuillets qu'il avait rédigés dans son dos... Tout cela avait un goût de folie pour la sorcière comme pour l'otage.

Ulter tapota le col de Bucéphale, avant de suivre la demoiselle vers deux sièges sous la tonnelle. Il sentit une pointe de malaise dans son rire, alors qu'il s'émerveillait de l'environnement idyllique où elle l'accueillait. Il n'y avait là que nature et simplicité mais pour Ulter cela valait tous les accueils que l'on pouvait réserver à un prince – et rien des pompeuses réceptions de la noblesse n'égalerait cet endroit où il retrouva un peu du charme d'Yggradsil, où la nature cohabitait avec le quotidien. « Un prince reçu par la déesse. » plaisanta-t-il pour voiler son trouble, en souvenir de leur rencontre où il avait évoqué la divine Freyja devant la noble. Ulter priait souvent la Grande Mère et figure de Vie pour son aimée. « Nos légendes racontent que Freyja possède un manteau qui permet de voler d'un monde à l'autre. » lui narra-t-il dans un sourire, les yeux pleins de ferveur alors qu'il exprimait à travers ce mythe son plus grand espoir pour la sorcière : qu'elle aussi un jour puisse voler en toute liberté entre Rome et Yggradsil, se réconcilier avec elle-même et laisser enfin parler sa magie.
Sa belle était irrésistible, les joues rosées par un aveu si nouveau pour elle aussi. Une fois encore ils se nouèrent l'un à l'autre et Ulter goûta à l'ivresse d'un baiser. Ses lèvres prirent celles de Freya et chacun se délecta du parfum en partage. L'otage sentit les doigts menus de son aimée envelopper ses épaules puis pianoter contre lui telle une caresse féline. Sa main vint rejoindre celle de sa chère et l'enveloppa à tâtons, son pouce effleurant la paume avec tendresse. Il la porta à ses lèvres et l'embrassa. Relevant le visage, il confirma la douce folie de la sorcière en un murmure complice : « Oui. Mais j'aime cette folie. Je crois même que je te l'envie. Il faudra m'apprendre. »

Elle s'écarta. Ulter arqua un sourcil curieux, avant d'assister à la démonstration que la sorcière lui donna. Il suivit la trajectoire des verres dans les airs avec un regard ému et admiratif – le même regard qui accompagnait le spectacle des premiers pas, ou une danse initiatique, ou quelque rituel inaugural d'un novice lors des cérémonies à Yggradsil. Les calices avaient un peu trembloté sur le trajet, cependant ils arrivèrent sans heurt à bon port. L'émerveillement d'Ulter salua sa manifestation de pouvoirs qui commençaient à être domptés ! Il partagea d'un large sourire la joie et la fierté de Freya : elle pouvait l'être ! « Magnifique ! Tu commences à te faire à tes pouvoirs et eux à toi. Tu sembles même rapide ! » Personne ne la formait, elle travaillait seule. Sa volonté était à saluer et d'une mine tranquille, main à l'épaule de la jeune femme, il lui souhaita d'être paisible : la fatigue diminuerait à mesure que viendrait l'habitude. Il trinqua avec elle à cette journée inoubliable.
« Elle le sera. » Ulter ne but que deux timides gorgées. Le vin était délicieux mais il expliqua : « Je ne vais boire que très peu. Il ne s'agirait pas que je sente l'alcool en rentrant chez le Consul. » Freya l'invita à profiter du bain et d'un repas quand il voudrait. En s'installant sur un siège, posant ses béquilles contre le muret, il acquiesça. « Merci. » Un temps. « J'ai moi aussi quelque chose pour toi. » Il déposa sa coupe. De sous sa large ceinture il sortit la petite liasse de feuillets empaquetées d'une maigre ficelle, qu'il tendit à Freya. Elle pourra découvrir les lambeaux de papier froissé aux formes inégales, deviner sur les uns de quoi apprendre l'alphabet runique, sur les autre quelques vers qu'elle pourrait déchiffrer. Ulter avait, enfin, noté sur une dernière chute les correspondances entre les mots d'Yggradsil et ceux de la langue commune avec Rome. Drôle de cadeau aux airs de ''j'ai fait avec ce que j'ai pu'' et où les lettres microscopiques criaient la clandestinité de l'opération autant que l'exigence d'économie. Ulter croisa les doigts sur ses jambes, gêné. Que ne pouvait-il lui composer les plus beaux des manuscrits, comme ceux qu'il avait l'habitude d'encrer à la tour des archives...
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répondu : I'm yours [Ulter ¤ Septembre 902] EmptyMar 10 Nov - 22:46
I'm yoursC'est avec beaucoup d'émotions que Freya accueillit les paroles d'Ulter concernant son père. Jamais fille n'aura autant aimé et admiré son père. Il avait tant fait pour elle, avangardiste qu'il était, l'homme n'avait jamais toléré que sa fille ne soit qu'une éternelle poupée sans cervelle juste bonne a être marié et faire des enfants. Il l'avait rendu forte, lui avait donné les outils pour qu'elle puisse s'en sortir. C'était probablement sa mère, la sorcière qu'il aimait en secret, qui lui avait donné envie de l'éduquer ainsi. Peut-être parce qu'il admirait sa maîtresse et son côté sauvage, ce côté femme forte et indépendante? Il avait voulut qu'elle soit la digne héritière de sa défunte mère et de sa race par la même occasion. Le comte était définitivement un traitre à Rome au final. "Oui, nous venions plusieurs fois par mois. Mon père espérait pouvoir redonner vie à cet endroit. Il l'a hérité de son père, qui l'a hérité de son père et ainsi de suite. Il me racontait combien la terre était importante, combien cet élément était sacré." Elle marqua un instant de pause comme si elle semblait réaliser quelque chose. "J'ai toujours trouvé que mon père exagérait quand il parlait de cet endroit...ce rapport presque sacré qu'il entretenait avec cet élément et...il avait toujours tendance à allumer une bougie à l'ombre du grand olivier mort que tu vois derrière le bosquet. Mais tout cela prend sens si on ajoute ma mère dans l'équation. Pour les sorcières la nature est sacrée non?" finit par réaliser la jeune femme.

Tandis qu'ils se dirigeaient vers Bucéphale son fidèle destrier, Freya ressentie une vague de soulagement à l'évocation de l'explication fomentée par Ulter pour se couvrir. Elle se fendit même d'un sourire malicieux tout en regardant son compagnon d'escapade. "Obligé de mentir par ma faute. On dirait que j'ai une mauvaise influence sur toi Ulter." Quoi qu'il en soit, la raison de sa venue ici était très bien trouvée. Et avec Brutus à l'entrée qui occupait les hommes chargés d'escorter le jeune infirme, le plan semblait sans faille. Nul doute qu'eux deux formaient une belle équipe. Un brin de folie saupoudré d'une pincée de réflexion et une grosse poignée d'angoisse donnait le plan à première vue infaillible mis en place par les deux jeunes gens.

Ulter caressa l'encolure du cheval et l'animal remua un peu la tête. C'était un cheval timide malgré son nom ronflant. Elle laissa à son amour le temps de parcourir des yeux l'endroit vers lequel Freya l'emmenait. Tout avait été fait pour créer une atmosphère chaleureuse, accueillante mais simple. En contraste total avec l'aspect désolé du vignoble. Elle espérait qu'Ulter se sente aussi bien ici qu'elle. Néanmoins, les mots lui manquèrent lorsque le jeune homme la qualifia de déesse. Humble qu'elle était, elle ne se voyait pas du tout ainsi. Néanmoins, elle trouva ce compliment fort joli et s'en retrouva profondément touchée. Si c'était ainsi qu'Ulter la voyait alors soit. Elle serait cette déesse à lui, à tout jamais. Freya émit alors le souhait secret d'être toujours capable de protéger Ulter du moindre mal, de la moindre affliction...quoi qu'il puisse lui en coûter. Les élans du coeur pouvaient parfois être terrifiant. Car elle se sentait tout bonnement capable de se sacrifier pour lui.

Mais pour pouvoir le protéger il lui fallait devenir forte. Voilà pourquoi est-ce qu'elle s'était entraînée dans son coin. Faisant avec les moyens du bord et en toute discrétion. Bien souvent, elle s'entraînait lorsqu'elle était seule le soir dans sa chambre. Cela ne fut pas des plus simple car nombreux étaient les vases aux autres flacons qui vinrent s'écraser au sol par "maladresse". Freya n'avait pu attendre après avoir prit conscience de ses pouvoirs lors de la réceptions d'anniversaire de sa belle-mère. C'est pleine de fierté qu'elle montra ses progrès au jeune homme. Et visiblement, ce dernier partageait le même état qu'elle. "Au début, je ne voulais pas en entendre parler de ses pouvoirs. J'avais même l'impression d'être une sorte de monstre. J'étais dans le déni complet. Mais en repassant à ce que j'avais pu faire j'ai révisé mon jugement. Je me suis dis qu'il fallait que je dompte mes pouvoirs pour en rester maîtresse. Qui sait quels dégâts est-ce que je pourrais causer si mes pouvoirs m'échappaient?" Un frisson parcourut son corps tandis qu'elle se rappelait des murs tremblant et des vases se fissurant et explosant lorsqu'elle était entrée dans un état de fureur en voyant les deux gladiateurs s'en prendre à son bien-aimé. "Alors je me suis mise à penser à ma mère, à Tatiana et à toutes ces femmes et ses hommes cruellement tués pour sorcellerie. Je me suis jurée de ne pas être faible, de pas avoir peur et de reprendre le flambeau pour faire honneur à mes ancêtres et mes racines. Je me suis jurée d'embrasser mes pouvoirs, de les accepter et de devenir une sorcière hors du commun."Marquant un temps de pause, elle reprit "C'est pour ça que j'ai commencé à travailler seule."

C'est les yeux pétillants qu'elle fixait Ulter qui lui promis que cette journée serait inoubliable et magique. La belle avait bien l'intention de profiter de chaque seconde, chaque minute qu'il lui était donné avec le jeune homme. "Attends j'ai tout prévu. Je vais t'apporter du jus de fruits, tu verras, il est délicieux." Elle aurait même pu être en mesure de lui proposer de l'eau s'il en désirait. Se levant, elle alla lui verser une nouvelle coupe remplit de jus fraîchement pressé, protégé de la chaleur dans une petite amphore. Et puis, Freya le rejoignit, se penchant sur le côté pour recueillir, la petite liasse de feuilles. Ses petits doigts fins saisirent de façon précautionneuse chaque morceaux comme s'il s'agissait de petits trésors. "Ulter...est-ce que c'est ce que je crois??" Fiévreusement, ses yeux parcoururent chaque feuillet. Elle avait vu de nombreux parchemins portant ces signes appelés "runes" dans la bibliothèque de son défunt père. "C'est...les runes et leurs significations...fantastique! C'est fantastique tout ce que tu as pu réunir Ulter mille merci!" Son regard allait et venait d'une rune à l'autre. Enfin elle pouvait mettre un nom sur ces formes qu'elle voyait depuis enfant sans avoir la moindre explication sur leur signification. "Fehu...Kenaz...Uruz...tout ceci est tellement passionnant! Il me tarde d'étudier tout ça et parler ta langue natale!" Exultait la sorcière.

Sautillant sur le fauteuil sur lequel elle était assise, Freya saisit les mains de l'archiviste et les embrassa consciente des risques qu'avait prit encore une fois ce dernier. "Comment te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi?" Essayant de se concentrer de nouveau, Freya demanda "Montre-moi comment prononcer ces mots." Suspendue aux lèvres de l'archiviste, Freya voulait une petite démonstration afin de prononcer correctement chaque rune. En attendant, elle rapprocha un plateau de fruits frais près d'Ulter s'il avait faim.
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Ulter Hërling
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répondu : I'm yours [Ulter ¤ Septembre 902] EmptyDim 15 Nov - 20:05
I'm yours
Un sourire nostalgique orna le visage d'Ulter aux mots de Freya. Ce lien fort avec la nature, l'ardeur que l'on mettait à choyer la terre tel un trésor inestimable passant de générations en générations, il le ressentait pour Yggradsil. Et bon nombre de ses pairs cultivaient un lien semblable avec leur chère cité et la forêt qui l'environnait. « Oui. Les sorcières, et notre peuple en général, accordent beaucoup d'importance au lieu que nous habitons. Parce que c'est une richesse infiniment plus fiable que je ne sais quels artefacts de luxe. » dit-il, accrochant son regard à l'olivier dont parlait Freya, sous lequel il imagina avec émotion la danse d'une petite flamme en mémoire de sa défunte aimée. « La terre se transmet, pas tant comme un bien matériel, mais comme la langue ou la culture : chacun l'habite et la fait vivre. » Au bras de sa belle, rêveur il inspira les parfums que dégageait la végétation autour de la tonnelle. Quant à ces arbres morts, Ulter voulut y voir le creux du cycle : un jour ça renaîtrait à l'instar de chaque chose. « Et puis, nous autres croyons la nature fort habitée. Par une infinité de forces qu'on ne soupçonne même pas, par l'esprit des défunts aussi... peut-être même par une part de divin ? En tout cas c'est ainsi que j'aime à me figurer les dieux, immanents, dans la terre, et pas juste loin au-dessus de nous dans une espèce de lieu réservé où ils seraient circonscrits. »

L'otage détailla les motifs avancés auprès du Consul pour justifier sa venue céans. Ses explications parurent satisfaire Freya : lui non plus n'avait commis nul faux pas et des deux côtés, leur plan aura fonctionné ! Il rit de bon cœur à son trait d'humour et, haussant les épaules, ajouta volontiers : « Je crois que nous sommes tous les deux de sales gosses qui nous valons bien, c'est tout ! » Et ces rares moments avec celle qu'il aimait valaient tous les stratagèmes du monde. Peut-être même un jour lui offrirait-il de quoi fuir la vie étriquée qu'à Rome elle détestant tant. Ah... S'il pouvait tôt ou tard être délivré de son statut d'otage, rentrer et... trouver comment permettre à la belle de voyager avec lui aussi souvent qu'il lui plairait vers la terre natale de sa mère ! Mais pour l'heure, il béquilla jusqu'au petit banc ombragé sur lequel il prit place aux côtés de la demoiselle.

La démonstration que fit Freya de ses progrès dans la maîtrise de sa magie ravit le cœur du jeune homme. Immobile, tout à l'admiration des prouesses de la sorcière, il riva ses prunelles luisantes de joie, de fierté aussi, aux verres qu'elle amenait vers eux. Il se sentit cependant la gorge nouée par sa première confidence et souffla : « Tu me rappelles un amie. Elle maîtrise le feu mais comme toi elle en est encore à s'entraîner... et longtemps elle s'est vue comme une anomalie. Pourtant, à Yggradsil je dis au jeunes gens qui viennent me trouver pour discuter de la découverte de leurs pouvoirs... que loin d'être des erreurs, ce me semble plutôt être des signes que nous avons encore une infinité de phénomènes à comprendre. » Il sourit, cueillant régulièrement le regard de son aimée. « C'est vrai que cela a de quoi intimider. Être capable de faire voler quelque chose, c'est briser ce que l'on croit savoir d'un phénomène scientifique. Mais... cela demande à être compris, je suppose. »
Il grimaça à cette notion de monstre invoquée par Freya, baissa les yeux. Oh ! Comme il connaissait ce sentiment, pour d'autres motifs – la raison évidente de son infirmité que, faute de comprendre rationnellement, certains avaient mis sur le compte d'une malédiction, d'une mauvaise âme appelant une punition des Dieux ou que savait-il encore. Il garda le silence sur cela, toutefois ses gestes d'affection et la profondeur du regard qu'il eut pour Freya dirent ô combien il comprenait. « Cicéron est sage à ce sujet : Quod crebro videt non miratur etiam si cur fiat nescit ; quod ante non vidit id si evenirit ostentum esse censet.** Ceux qui parlent de monstres sont orgueilleux à qualifier ainsi ce sur quoi généralement ils ne savent en plus rien. » La bonne humeur lui revint à entendre Freya décidée à assumer ses pouvoirs, à reprendre le flambeau de sa mère, à apprivoiser sa force. « Tu seras une grande sorcière ! Non seulement par ton don, mais aussi par l'histoire et les valeurs qui sont tiennes. » affirma-t-il d'une voix tendre où pouvait se ressentir tout l'amour voué à Freya.

Il reçut volontiers le jus de fruits, qui aura le mérite de ne pas le trahir à son retour chez le Consul. Les amants trinquèrent, avant que la jeune femme ne pose les yeux sur les chutes de parchemin noircies de runes que lui offrait Ulter. Ému, sentant la tiédeur lui monter au visage, il suivit les gestes émerveillés et précautionneux de la sorcière le long des pattes de mouche. Elle avait, en cet instant, la même fièvre de curiosité et de bonheur que lui lorsque la découverte de nouveaux savoirs le transportait. Il accueillit ses remerciements d'un tendre sourire, caressa délicatement ses mains qui venaient de saisir les siennes. « Oui, ce sont quelques-unes de nos runes les plus importantes. » Et avec le même entrain que sa bien-aimée, il s'installa au mieux, se trouvant à présent tout contre elle, un bras enroulé autour de ses épaules alors que leurs doigts se trouvaient toujours noués. Il l'écouta prononcer quelques sons. Ceux-ci prenaient une couleur toute singulière et personnelle – belle aux oreilles de l'archiviste – au gré des modulations de cette voix. Un timbre aussi plein de douceur que de la flamme qui habitait celle que ces découvertes enthousiasmaient. Ulter enchaîna par la lecture de quelques invocations dont ils purent lire la traduction : « Varnärstafur Valdemars... Ægishjálmur... » Puis il lut en dernier : « Að fá stúlku. » non sans un fond de malice, accompagnant sa lecture d'une oeillade complice à Freya : ce symbole-là louait l'amour d'une femme.
Ils purent ainsi s'échanger quelques phrases en langue traditionnelle d'Yggradsil, celle dans laquelle se déroulaient les invocations magiques et toute cérémonie, celle aussi des poèmes et récits épiques de leur Cité. Au quotidien cependant, les gens du village parlaient la même langue commune que ceux de Rome, quelque part dans un genre de bas-latin éloigné de ce que fut le verbe classique de l'Empire. Ulter savoura cet échange, retrouva grâce à Freya l'immense bonheur d'entendre parler le dialecte de ses racines, et fut heureux de voir combien elle appréciait leur lecture. La belle serait riche des deux cultures, latine et Yggradsiloise, honorant de chacun de ses parents. Leur dialogue fut ponctué par le doux écoulement des sources à côté d'eux. Un vent léger venait ourler la face des eaux claires et tièdes dont bientôt ils profiteraient, comme de toutes les autres douceurs du lieu.

__________________________

** « Ce qu'on voit fréquemment ne nous surprend pas, alors même que souvent on en ignore la cause ; mais ce qui ne s'est jamais vu, nous l'appelons aussitôt prodige / contre-nature. » Cicéron
Codage par Libella sur Graphiorum
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