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Un peu plus près de ses racines [Ulter ¤ Mai 902]

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Freya Mjolgnürd
Freya Mjolgnürd
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répondu : Un peu plus près de ses racines [Ulter ¤ Mai 902] EmptyDim 26 Avr - 14:25
Un peu plus près de ses racines "Vous sortez mademoiselle Freya?" Terminant de nouer sa cape d'hermine autour de ses épaules, la demoiselle en question jeta un regard bienveillant sur sa nourrisse qui nettoyait les vestiges du repas de midi. "Oui, tu pourras en informer la comtesse lorsque je serais assez loin." Dame Isabella. La comtesse, n'avait jamais toléré que Freya l'appelle "mère", soulignant ainsi un peu plus la distance entre elle et cette enfant née de l'adultère entre son époux et...une sombre gourgandine qui espérait sans doute jouir d'une certaine partie de sa fortune ou de quelconque autre privilèges. La nourrisse accourue auprès de la jeune femme, lui tendant une pomme pour la route. L’aïeule connaissait les penchants de Freya pour les balades a durée indéterminée.

Et a juste titre! La petite ne s'était jamais réellement senti chez elle. Son père lui donnait l'amour d'au moins quatre personnes pour essayer de combler l'indifférence de ses frères et soeurs ainsi que de sa belle-mère mais cela n'avait pas suffit. Et s'était pire maintenant que son protecteur était mort et enterré. L'atmosphère glaciale qui régnait dans la demeure Mancini suffisait à incommoder Freya. Alors elle préférait partir durant des heures. Partir pour ne pas avoir à s'excuser d'exister. Elle déambula dans les rues et ruelles de ce quartier qu'elle connaissait comme sa poche. Distribuant sourires et salutations à ceux et celles qui la croisaient. Chacun avait depuis bien longtemps cessé de se demander pourquoi cette jolie brune trainait ainsi dans les rues sans chaperon.

Sous sa capeline, la bâtarde serrait contre elle quelques parchemins appartenant à son défunt père. Son cheval s'étant blessée un sabot, Freya n'avait pu aller courir les chemins, cheveux au vent. Alors pour tromper l'ennui, elle avait emmené de petits rouleaux de parchemin. Car lire à l'intérieur des murs de chez elle devenait de plus en plus difficile. Sa mère avait de plus en plus tendance à condamner ce loisir passif qu'était de ce cultiver sur le monde qui l'entourait. Elle disait que c'était pour une "fille-femme" un poison de l'esprit, que c'était bien pour les hommes et non convenable pour une demoiselle de son "rang". Pff qu'est-ce qui était convenable pour Freya de toute façon? Hormis être jetée à la rue ou mise dans un bordel?

Un courant d'air frais s'engouffra dans la ruelle où elle était, la faisant frisonner. Elle resserra les pans du tissu contre elle et alla trouver un petit endroit relativement calme. Derrière la domus devant lequel elle passait souvent pour se rendre sur la place du marcher. Elle connaissait le propriétaire, son père lui parlait souvent...avant. Un homme extrêmement riche que Freya trouvait cependant extrêmement pédant bien que diablement intelligent et dont l'éloquence était aussi tranchante qu'une lame de glaive. Là Freya serait bien.

Sortant sa liasse de parchemins, la jeune femme commença à lire une série de petits poèmes que lui avait donné un soupirant qu'elle avait éconduit. Bien que respectant son cadeau, elle ne pu s'empêcher de ricaner en levant les yeux au ciel devant tant de mièvrerie, plongée dans sa bulle. Bien qu'étant une délicate petite fleur en apparence, Freya n'était pas de celle que l'on pouvait séduire par la poésie. Ce genre de "mots de l'esprit" n'étaient pas du tout sa tasse de thé. Elle passa ensuite à un parchemin traitant de philosophie...il y était question de donner la parole du peuple et de son importance dans le maintient d'un système politique. Freya sentit son coeur se gonfler. C'était un homme tellement généreux...que cela ne l'étonnait guère de lire ce genre de choses. Il y avait tellement d'injustice dans cette citée que Freya se demandait comment "Dieu" pouvait tolérer ce genre de choses.

Un autre parchemin parlait de plantes médicinales ainsi que ses posologies pour soigner les maux du quotidien et plus encore. Un sujet qu'elle adorait depuis toute petite. Elle avait toujours admiré la science. Cette discipline n'était pas très "pieuse" mais force était de constater que certaines méthodes avaient fait leurs preuves, n'en déplaise au clergé qui pensait encore qu'il suffisait de prier pour soigner la gangrène. Un autre coup de vent, prodigieusement fort celui-là s'engouffra dans son petit havre et souleva sa capeline, ainsi que son petit tas de parchemins dont les feuilles se mirent à virevolter un peu partout "Non!" s'exclama t-elle en se précipitant de toute part pour essayer de récupérer ses précieuses feuilles.

C'était une cascade de cheveux bruns et de tissus accompagnée d'une subtile fragrance de chèvrefeuille, qui s'agitait ça et là pour récupérer les biens dispersés aux quatre vents. D'ailleurs, quelques unes se perdirent dans la luxuriante demeure devant laquelle elle s'était assise pour lire. Recomptant ses parchemins, la belle se rendit compte qu'il lui en manquait quelques-uns. "Mais où sont-ils?" Se demandait Freya en regardant autour d'elle. C'est alors qu'elle aperçut quelqu'un à la fenêtre du rez-de-chaussée. Un peu gênée mais ne se laissant pas pour autant démonter, Freya demanda "Excusez-moi! Oui vous là à la fenêtre, vous n'auriez pas vu par hasard des parchemins voler quelque part? Le vent les a éparpillé un peu partout..."
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Ulter Hërling
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répondu : Un peu plus près de ses racines [Ulter ¤ Mai 902] EmptyDim 26 Avr - 21:24

Un peu plus près de ses racines ¤ ft. Freya Mjolgnürd



Ulter devait bien reconnaître que ces dernières semaines l'avaient amené à corriger un point de vue quelque peu sévère qu'il entretenait jusqu'alors : celui selon lequel on est responsable de son ennui. À Yggradsil, il ronchonnait parfois de voir des congénères râler au moindre temps-mort entre deux exercices d'armes, travaux manuels ou parties de chasse... Comme si l'action devait être permanente et uniquement corporelle. Si eux aussi avaient à composer avec des jambes inertes, incapables de gambader, de se défouler à la hache ou à cheval... ils apprendraient qu'un esprit vif trouve toujours à s'occuper, même dans des choses à première vue insignifiantes : observer l'attitude des gens, saisir qui étaient les uns et les autres à partir de leurs gestes et mots, s'interroger sur les événements de la cité ou sur ce qui survient dans l'immense nature environnante. Sans compter les questions générées par la lecture d'ouvrages scientifiques ou politiques... mais là-dessus Ulter admettait que tous ses camarades n'avaient pas eu la chance de pouvoir déchiffrer codex et parchemins...
Et pourtant, depuis un mois qu'il était otage de Rome, il commençait à se demander – avec une recrudescence d'humilité – si l'on était toujours responsable de son ennui. Ses journées étaient longues, et la majeure partie de celles-ci se déroulait entre les quatre murs étroits d'une chambrette. Elle n'offrait pas grand-chose à analyser, à questionner, à disséquer. La petite fenêtre donnait sur une rue à l'arrière de la domus, l'une de celle qui se fréquentaient rarement. Alors, c'était en lui-même, dans ses souvenirs et pensées qu'Ulter commençait à tourner en vase-clos. L'on ne pouvait pas dire qu'il s'ennuyait à proprement parler : son esprit n'avait de cesse de mouliner. Cependant, il finirait vite par se rouiller si un peu de rebondissement dans son quotidien n'apparaissait pas. Oh certes, l'infirme avait longuement réfléchi à la situation politique de Rome, à celle d'Yggradsil, aux tenants et aboutissants de sa détention visant à faire pression sur sa cité d'origine, aux lectures qu'il avait eues et qu'il s'obligeait à se rappeler en détail... Toutefois son univers risquait de se restreindre, sans nouveau grain à moudre.
Heureusement, certaines de ses journées lui en donnaient, de cette nouveauté salutaire : les maîtres de la villa l'autorisaient parfois à sortir, à déambuler dans le jardin dont les pavés résonnaient sous les claquements lourds de ses béquilles, à aller aux autres fenêtres... Plusieurs membres de la noble maisonnée le traitaient convenablement et conversaient même de temps en temps avec lui. D'autres habitants de la domus en revanche ne se privaient pas de le prendre de haut, parfois de se décharger sur lui. Ulter mettait alors sa patience à l’épreuve. Il exerçait sa prudence stratégique... et pensait à ceux qui se montraient pour lui de bonne compagnie. L'étaient-ils par véritable bienveillance et curiosité intellectuelle ? Ou par pur calcul... puisqu'il était évident que bien traiter un otage était un geste politique : ainsi, ils pourraient garder de Rome une image positive, et pourquoi pas même à la longue embrasser son mode de vie. De cela, le jeune homme avait bien conscience. Somme toute, bonté ou stratégie, qu'importait pour l'instant : Ulter appréciait les bons moments qui étaient à prendre dans sa bien étrange situation.
Il rêvait néanmoins de plus. On vantait Rome pour son forum, pour sa place du Capitole, tous ses temples à Jupiter, à Vénus, à Mars et à tant d'autres dieux. Pour le Sénat, les fontaines... sans oublier le Colisée. Pourrait-il un jour admirer ces monuments ? Tout natif d'Yggradsil qu'il était, Ulter savait mettre de côté ses origines pour apprécier la grandeur intellectuelle et artistique là où elle se trouvait... même chez un ennemi.

La journée était déjà bien avancée quand des sifflements sonores lui firent relever le nez de son travail. Un vent puissant se déployait. Ulter écouta la musique de celui-ci, avant de continuer à tracer, du bout de son stylet, des colonnes de chiffres sur ses tablettes de cire. Dresser les comptes des dépenses domestiques, telle était la tâche qu'on lui imposait au quotidien : quitte à détenir quelqu'un, autant l'employer à quelque chose. Ulter ne s'en plaignait pas : après tout, c'était là une activité intellectuelle et manipuler les chiffres avait l'intérêt de lui canaliser un peu les méninges.
Soudain, un froissement attira son attention. Il se tourna vers la fenêtre et découvrit que le vent y avait fait voler deux parchemins, coincées entre les travées. L'infirme arqua un sourcil. Il approcha péniblement de la fenêtre et s'empara des feuillets froissés par la rafale. Ulter ne put s'empêcher de parcourir les lignes coulant le long de ces rouleaux. Le premier lui plut : un chapitre de philosophie, où il reconnut du Marcus Atticus, dissertant de la nécessité de prendre en compte l'avis du bas peuple dans l’organisation politique, si l'on voulait que l'édifice social tienne. Le penseur s'inspirait ici et là des maximes du grand Marc Aurèle, dont Ulter avait eu la chance de se faire ramener un codex à Yggradsil, par le sage qui lui avait enseigné. La pensée de ce Marcus Atticus devrait être méditée par bien des nobles ! Rome souffrait de pénuries et pourtant l'écrasante majorité des patriciens continuaient à mener leur vie opulente ! S'ils continuent ainsi, un jour ce serait leur propre peuple qu'ils auraient à craindre, bien davantage que les sorcières d'Yggradsil !
Puis il s'intéressa au second parchemin, qui lui imprima un rictus beaucoup plus ironique, presque de pitié. C'étaient de mièvres vers amoureux qui défilaient à présent sous ses yeux. Le jeune homme y trouvait trop de périphrases pompeuses, de métaphores ayant tendance à se répéter... Ces œuvres-là ne portaient pas de signature. Tant mieux pour son auteur, se dit Ulter non sans cynisme.

On l'interpella alors. La voix douce d'une jeune fille. Elle s'était approchée de la fenêtre et l'otage découvrit une fort belle demoiselle, protégée du froid par une luxueuse capeline d'hermine. Une membre de la grande noblesse, à n'en pas douter. Ulter prit soin de s'incliner. Il s'étonna d'être vouvoyé par elle. Sa tunique modeste et son allure clairement pas romaine – avec sa tignasse qui lui tombait sur les épaules, bien éloignée des cheveux taillés très courts des Romains – indiquaient directement son statut d'étranger. Certains le prenaient même pour un des esclaves de la domus.
Ulter se redressa et un sourire enthousiaste orna ses lèvres à la question de la jeune patricienne. Il se pencha un peu davantage à la fenêtre et lui tendit les parchemins qu'il avait soigneusement roulés. Le captif aurait dû s'arrêter là. Se contenter de rendre les documents à la demoiselle, mais il lui démangeait toujours d'ouvrir la bouche quand il était question des choses de l'esprit.

« C'est donc vous qui avez failli perdre du Marcus Atticus... et ceci. » ajouta-t-il avec un regard vers le second rouleau – celui des vers amoureux. « Ç'aurait été dommage. Pour Atticus. » Le mot espiègle lâchée sur le vif laissait deviner ce qu'il pensait du rouleau poétique. Il regretta aussitôt cette impulsivité, redouta un impair : et si les vers étaient d'elle ou de quelqu'un qu'elle appréciait ? Crétin... Apprends à la boucler encore plus...

Une fois les parchemins rendus à leur propriétaire, il s'apprêta déjà à s'écarter de la fenêtre et à replonger dans ses tablettes de chiffres – il n'avait après tout pas à dire davantage.
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répondu : Un peu plus près de ses racines [Ulter ¤ Mai 902] EmptyLun 27 Avr - 1:55
Un peu plus près de ses racines Fort heureusement, les feuilles volantes ne s'étaient pas retrouvés bien loin! Le vent les avait poussé jusqu'à la fenêtre d'un jeune homme qui se trouvait -et c'était une chance- justement là pour les réceptionner. Ce dernier se pencha légèrement pour lui tendre les rouleaux rebelles que Freya s'empressa de ranger soigneusement sous la pile qu'elle tenait en main. Heureusement que ce fut cet homme qui les récupéra et non l'un des propriétaires des lieux. Car si l'un était personnel mais inoffensif, l'autre en revanche, était plutôt licencieux. Et loin d'elle l'envie de devoir se justifier sur le type de lecture qu'elle lisait auprès des maîtres des lieux!

Quelle hérésie de lire Marcus Atticus! Le sujet dont il était question sur ce parchemin était hautement sensible, relatant de la nécessité de prendre en compte l'opinion du peuple! Chose vraisemblablement impossible  pour la plupart des nobles de Rome ainsi que du pouvoir en place. Ce n'était pas ce que les jeunes femmes de son âge devrait lire, ces quelques lignes assuraient un monceau d'ennuis si on la découvrait avec ça en sa possession. Quelle tristesse. Son père était un libre penseur, un utopiste probablement mais souvent elle l'entendait dire que le peuple devait être mieux considéré.

C'est une remarque venant de l'inconnu qui ramena Freya au présent, chassant les bribes de souvenirs qui polluaient ses pensées. Remarque ô combien gênante pour elle puisque ses joues blanches s'empourprèrent presque aussitôt telle une enfant venant de se faire prendre la main dans le pot de confiture. Piquée au vif, la jeune femme arqua un sourcil tout en dévisageant son interlocuteur, cet...esclave? Qui visiblement possédait un esprit assez...fin. "Oh...et bien j'ignorais que les esclaves savaient lire." Rétorqua-t'elle ironiquement mais avec un petit sourire en coin. "Et qui plus est, pouvaient se permettre de faire de l'esprit après avoir lu quelque chose qui ne les regardaient absolument pas!" Il ne manquait pas de toupet ça c'était une certitude! Etait-il bien un esclave d'ailleurs? D'ordinaire ces pauvres âmes parlaient à peine sauf pour présenter les politesses d'usage, parlaient à peine leur langage alors savoir lire?

Freya se risqua de nouveau à observer la tenue de cet inconnu...la tunique était bon marché et pourrait tout aussi bien être donnée à un esclave. Sa coupe de cheveux longue et indisciplinée, n'était pas romaine non plus et l'accent étranger qu'elle crut percevoir était un détail de plus qui confirmait qu'il n'était pas de Rome, ou même d'Italie...non c'était bel et bien un esclave, qui venait d'une contrée qu'elle ne connaissait pas. A moins que...l'éducation qu'il semblait avoir, le fait qu'il sache lire et qu'il connaisse la philosophie lui laissa un doute terrible. Serait-ce un esclave ayant été fait prisonnier suite à une campagne romaine? Peut-être que dans son pays d'origine, l'effronté provenait d'une bonne famille? Ce qui expliquerait ses connaissances pour la philosophie et bien d'autres choses visiblement.  

Tant de questions demeurant sans réponse. Freya dû prendre quelques bouffées d'air pour calmer son cerveau qui tournait à plein régime. Ce jeune homme était-il toujours comme ça? Presque insolent? Elle espérait que non car les coups de fouet devaient certainement pleuvoir pour le punir de son audace! Néanmoins, Freya ne chercha pas à aller se plaindre du comportement de "l'esclave" auprès de son maître. Quand bien même elle aurait été en droit de le faire, la jeune noble n'était pas cruelle."Enfin passons! Je...je vois que vous connaissez Atticus. C'est surprenant venant d'un escl...enfin d'une personne de votre condition...c'est assez fascinant je dois dire. Et donc que pensez-vous de ce qu'il écrit sur le sujet? " Demanda t-elle en se rasseyant sur son banc. Elle était subitement intriguée par ce curieux esclave. "Mais avant toute chose, j'aimerai savoir à qui je m'adresse. Je m'appelle Freya et vous?" dit-elle en souriant doucement. C'était toujours mieux de se présenter lorsque l'on parlait avec quelqu'un. Visiblement elle ne lui en voulait pas vraiment, préférant échanger cordialement avec cet esclave, comme s'il était son égale.

C'était un comportement des plus étonnant. Les nobles ne parlaient guère aux petites gens et autres personnes de rang inférieur. Mais Freya elle, n'agissait pas de la sorte. Sans doute était-ce parce qu'elle était une bâtarde? Elle vouvoyait les esclaves pour leur montrer qu'elle les considérait comme des êtres humains et non des objets que l'on pouvait maltraiter, blesser, malmener à sa guise.
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répondu : Un peu plus près de ses racines [Ulter ¤ Mai 902] EmptyMar 28 Avr - 11:46

Un peu plus près de ses racines ¤
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Alors que la noble demoiselle récupérait ses rouleaux des mains d'Ulter, elle semblait perdue dans des pensées inquiètes. Son humeur toutefois changea soudainement aux paroles du jeune homme. Il vit son visage laiteux s'empourprer brusquement. Elle haussa un sourcil pour le moins circonspect. Ulter marqua un léger mouvement de recul. Il avait bien été inconvenant. J'aurais dû la fermer... Il mordilla l'intérieur de sa joue, en replongeant aussitôt les yeux vers ses tablettes de cire pour espérer masquer son inquiétude. La patricienne rougissait-elle de la mièvrerie des vers qu'elle avait été surprise à lire, ou de la dissidence des écrits de Marcus Atticus ? Par les Dieux, pourvu qu'elle ne se mette pas en colère et qu'il ne lui vienne pas l'envie de rapporter l'incident au maître de la villa...

Elle prit alors la parole. Pour le réprimander, bien qu'elle y ajoutait la douceur d'une esquisse de sourire. Davantage que ce qui lui était reproché, ce fut de s'entendre être pris encore pour un esclave qui piqua Ulter. Et dire qu'à Yggradsil il représentait l'une des têtes pensantes majeures de la cité et jouissait d'un certain respect... Quant au contenu de l'incrimination, la première répartie qui lui vint fut : "J'ignorais que ces feuillets n'étaient pas déjà perdus. Et Marcus Atticus ne regarde-t-il pas tout le monde – surtout les plus humbles ?" Mots qui fort heureusement ne sortirent pas cette fois de sa bouche. Ils auraient clairement passé la ligne rouge de l'insolence et Ulter s'en était trop approché.
Le jeune homme préféra répondre, d'une voix tranquille et docile, mais avec ses grands yeux bleus sur la noble et non pas servilement baissés : « Je travaille ici, Mademoiselle, mais je ne suis pas un esclave. »

Factuellement, il l'était un peu, à effectuer une tâche sans paie. Son statut cependant était différent : on ne devait pas maltraiter un otage politique – et s'il lui arrivait d'essuyer des ordres et remarques méprisantes de quelques personnes de la villa, aucune ne s'était jusqu'alors permis de lever la main sur lui. Ulter n'avait jamais rien fait non plus susceptible d'inspirer ce genre d'idée. Il mesurait ses pointes d'esprit et elles tombaient auprès des gens de la maisonnée qui ne représentaient pas un risque. Surtout, contrairement à un esclave il n'avait jamais été vendu sur un marché ni été contraint à appeler autrui "maître". Ulter sut une nouvelle fois s'apercevoir combien il existait infiniment plus malheureux. D'ailleurs il avait toujours témoigné du respect aux esclaves de la domus.
Le regard scrutateur de la demoiselle passait sur lui. Ulter devinait qu'elle cherchait à comprendre qui il pouvait être, perdue entre d'un côté son accoutrement, et de l'autre l'évidence d'une instruction solide. Un instant, cela le flatta presque : son savoir venait de retenir l'attention. Et en aucun cas son infirmité – que la jeune noble ne pouvait pas encore remarquer, les béquilles du désossé demeurant couchées à ses pieds. Quant au qualificatif de "fascinant", il le troubla, ne fut pas pour lui déplaire, et pourtant lui distilla une gêne qui se traduisit par un sourire fragile.

« Mademoiselle m'honore... » remercia-t-il d'une voix douce, puisque la patricienne saluait sa connaissance du philosophe – chose qu'elle jugeait exceptionnelle pour un prétendu esclave, ou même simplement pour un étranger... un "barbare" comme aimaient à le dire bien des Romains.

Et voici qu'elle s’asseyait auprès de lui – comme pour une vraie conversation, ce qui ne manqua pas de surprendre Ulter – et lui demandait ce qu'elle pensait de Marcus Atticus. Il se pinça un coin de lèvre. Mieux valait fournir une réponse prudente. Une jeune fille qui s'intéressait à la philosophie, et plus particulièrement à ce penseur, lui donnait furieusement envie de poursuivre un passionnant échange. Surtout quand ladite jeune fille ne ressentait nulle honte à interrompre sa journée pour entretenir une conversation avec un humble captif. La vigilance restait cependant de mise, pour l'heure. Y aller à petits pas. Ulter s'installa aussi bien qu'il put derrière la fenêtre, un bras au rebord, et l'autre main serrant une des travées qui en cet instant lui semblèrent un peu être des barreaux.

« Atticus présente l'intérêt d'envisager le corps social en son ensemble, quand d'autres philosophes s'occupent de comment atteindre la vertu à titre seulement individuel. Le personnel et le collectif doivent se compléter. Atticus est donc important. D'autant plus qu'il rappelle aux étages supérieurs et les plus prestigieux de l'édifice social... qu'ils ne sont rien sans les pierres du dessous, même si celles-ci ont l'air insignifiantes. Elles portent tout le reste, il faut les respecter et ne pas les briser. »

Ulter avait pris soin d'exposer un raisonnement logique, sans y mettre ses émotions ou quoi que ce soit susceptible de trop les compromettre, elle comme lui. Toutefois il serait clair que derrière ces analyses, l'archiviste portait une immense estime à Marcus Atticus. Du temps où il exerçait encore à Yggradsil, Ulter mettait un point d'honneur à se faire apporter de la littérature romaine : connaître son adversaire était essentiel, autant que d'avoir l'honnêteté intellectuelle de reconnaître ses atouts. Ainsi avait-il eu l'agréable surprise de découvrir en partie l'œuvre de cet Atticus.

La belle patricienne se présenta. « Enchanté de vous connaître, Mademoiselle Freya » sourit-il, avec une légère révérence. « Je m'appelle Ulter. » Tout en répondant, il regretta d'avoir entamé l'échange avec cette jeune fille par une pointe qui l'avait mise si mal à l'aise. « ...Et suis heureux de rencontrer une noble dame ayant l'ouverture d'esprit de fréquenter ces idées philosophique peu plébiscitées. »
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Freya Mjolgnürd
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répondu : Un peu plus près de ses racines [Ulter ¤ Mai 902] EmptyMar 28 Avr - 16:51
Un peu plus près de ses racinesA Rome, si vous ne faisiez pas partie de la caste des puissants, votre vie se résumait à travailler jusqu'à en mourir, être les premières victimes des guerres et des épidémies, à baisser les yeux et vous confondre en courbettes de peur qu'une parole de travers ne vous conduise au piloris ou pire, à l'échafaud. Alors,quelle ne fut pas sa surprise lorsque la jeune femme entendit son vis-à-vis lui adresser de telles paroles, frôlant l'incorrection.

Sa surprise s'accompagna d'une multitude de doutes quant au véritable statut de l'inconnu. Néanmoins, Freya prit le parti de le considérer comme un esclave...un esclave doué d'instruction, mais esclave tout de même. Grossière erreur, car en réalité, le jeune homme n'en était pas un et c'est en plongeant son regard azur implacable qu'il lui affirma sans ciller, qu'en réalité il travaillait ici. Encore une fois, l'habit ne faisait pas le moine. Cette expression se révélait être encore une fois exacte. Freya fut frappée par l'intensité de ses deux perles océan qui semblaient rejeter l'idée même d'être asservit. Quel...curieux...personnage pensait Freya.

Freya avait la sensation désagréable de l'avoir insulté en le qualifiant d'esclave, fortement influencer par son apparence extérieur. Pinçant sa lèvre inférieure entre ses dents, elle accusa le coup de cette leçon qu'elle venait d'apprendre. Pourtant elle était bien placée pour savoir qu'il ne fallait pas juger sans les connaître. Elle-même en était un parfait exemple! A la voir comme ça, vêtue de robes magnifiques, couverte de bijoux et de diadèmes, elle avait tout l'air d'une fille de roi alors qu'en fait, elle n'était qu'une bâtarde qui avait eu juste la chance d'avoir un père suffisamment généreux pour être reconnue. Il aurait pu en être autrement, elle aurait pu  grandir dans la fange et la crasse des bas-fonds de Rome, devant vendre son corps pour quelques pièces.

"Oh!" Finit-elle par dire enfin, clignant plusieurs fois des yeux "Si j'étais mauvaise langue, je dirais bien que pour moi, cela ne ferait aucune différence que vous soyez esclave ou simple travailleur." Elle laissa planer un long silence, soutenant le regard de l'homme en face d'elle, un petit air malicieux vissé sur son visage de porcelaine. Elle voulait lui montrer que si lui était capable de piquer, elle également. Freya n'était pas une petite noble fragile, elle avait de la personnalité...tout comme celui qui lui faisait face visiblement. Néanmoins, elle finit par ajouter plus posément "Mais j'ose croire que je ne le suis pas. Me pardonnerez-vous de vous avoir jugé trop hâtivement?" Freya laissa tomber subitement le faux masque hautain qu'elle avait enfilé juste quelques instant. Cessant sa petite plaisanterie. Car l'heure n'était pas à la joute verbale, elle était à la découverte de l'un et de l'autre, dans la plus grande tolérance.

Elle inclina la tête lorsque son interlocuteur se dit honoré par la remarque de la jolie romaine concernant sa fascination envers lui. Ce n'en fut que plus vrai lorsque ce dernier partagea son opinion sur Atticus. Freya posa sa liasse de parchemins sur le banc et se tourna complètement vers le jeune homme, buvant ses paroles. Elle avait l'impression de sortir la tête de l'eau pour prendre une grosse inspiration d'air frais, venant raviver la moindre cellule de son corps. Depuis la disparition de son père, la noble avait eu la sensation d'étouffer, de mourir cérébralement. Dans sa famille, il n'y avait qu'avec son père qu'elle pouvait parler de ces choses. Ses soeurs ainsi que sa belle-mère, étaient bien trop occupées à proférer des ragots et discuter chiffons tandis que son grand-frère lui, préférait courir la gueuse dans les tavernes du pays tout en s'occupant des affaires de leur défunt père. Pour quelqu'un qui aimait apprendre, échanger sur les opinions du Grand Monde, supporter des discussions vide de sens était une torture.

Attentive aux propos du jeune homme concernant ce qu'il pensait d'Atticus, la belle sentait néanmoins une certaine...retenue. Ce qui était fort dommage! Mais elle comprenait qu'il veuille s'aventurer prudemment car ce n'était certainement pas tous les jours qu'une noble débatte de ce genre de sujet avec un simple citoyen. "C'est ce que dit Atticus effectivement. Mais...j'aimerai savoir ce que vous en pensez vous. Sans me réciter au mot près ce qu'il dit dans ses écrits. Que pensez-vous de tout ça? N'aillez crainte, je ne vous jugerais pas et je ne vous ferais pas jeter en prison si vous avez une opinion différente de la mienne." Afin de l'encourager à étaler le fond de sa pensée, Freya par exemple ajouta "Je suis intimement convaincu que le Pouvoir fait fausse route en continuant à maltraiter le peuple comme il le fait. Qu'Il aurait tout intérêt à le considérer avec plus de respect et d'équité par rapport à la Noblesse qui use beaucoup de leurs privilèges et bafouent les droits fondamentaux des citoyens. Le pouvoir et la noblesse se complaisent dans un luxe et une abondance outrancière tandis que le peuple meurt de faim et de maladie. Les puissants doivent prendre conscience que sans le peuple, ils ne sont rien et que la société ne peut fonctionner de manière perenne."

Freya essaya de rester la plus calme possible. Sa voix menaçait de trahir l'émotion qu'elle pouvait ressentir. Tant d'injustice la rendait malade...malade et furieuse. On sentait bien que c'était un sujet sensible pour elle. "Vous devez me trouver étrange non? Qu'une noble comme moi, qui n'a jamais manqué de rien, qui n'a jamais eu faim ou froid, dont les mains n'ont jamais souffert du labeur, critique un système qui lui est favorable." Freya, en exposant son point de vu, espérait que le jeune homme se sente suffisamment en confiance pour partager avec elle, son opinion sincère.

Finalement, l'inconnu se présenta à son tour. Ulter. C'était un prénom dont les consonances lui étaient complètement étrangères. "Ouu-rterrrL.." répétait-elle à voix haute, plusieurs fois de suite, en essayant de prononcer de la manière la plus correcte possible...c'était très...guttural, assez difficile pour une latine comme elle de prononcer ce prénom sans l'écorcher. En revanche, Ulter ne semblait éprouver aucune difficulté à prononcer son prénom à elle. Freya n'était pas un prénom italien ou même latin. C'était sa mère qui l'avait choisit. "D'où venez-vous Ulter? Quand êtes-vous arrivé? Ma famille connais bien les habitants de la domus et...je ne crois pas vous avoir vu un jour." Comment vous êtes-vous retrouvé à Rome, qui vous a arraché à votre terre natale? faillit-elle dire, mais elle s'en abstint. Car peut-être était-il ici de son plein gré? N'avait-il pas dit qu'il travaillait à la Domus?

Ses lèvres se fendirent d'un nouveau sourire lorsqu'Ulter annonça être enchanté de rencontrer une noble possédant une si grande ouverture d'esprit. "Je ne sais pas si c'est une qualité ou un défaut. A Rome il est dangereux de trop penser...encore plus lorsque vous êtes une femme." Certains passant allaient et venaient devant eux, affichant une certaine surprise et chuchotant en voyant les deux jeunes gens parler ensemble.
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répondu : Un peu plus près de ses racines [Ulter ¤ Mai 902] EmptyMer 29 Avr - 12:15

Un peu plus près de ses racines ¤
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Ulter cilla et, bon joueur, afficha une mine faussement contrite quand Freya lui lâcha à son tour une petite pointe d'esprit. Décidément, il l'appréciait déjà comme s'ils conversaient depuis plus longuement que cela. Croiser des gens – Romains ou non, qu'importait – dont l'intelligence faisait mouche représentait toujours un plaisir pour l'archiviste. Dans un plissement de lèvres malicieux mais très amical, empruntant le même ton que la jeune femme, il répondit d'un air entendu : « Dans ce cas, si vous étiez mauvaise langue, vous n'auriez pas tort, dans la mesure où ''travail'' est issu du ''tripalium'', un instrument de torture réservé aux esclaves. Le rapprochement serait légitime. » Son sourire devint, là dessus, véritablement doux comme pour lui confirmer que non, elle n'était en rien une mauvaise langue lorsqu'elle s’inquiéta de ce penchant.
Le jeune homme se tenait toujours très penché à la fenêtre, s’accommodant au mieux des croisées qui la traversaient. Il prenant néanmoins soin de baisser d'un ton, voire de se taire, et de reculer un peu quand passaient des marcheurs aux regards suspicieux. Pour rien au monde il ne souhaitait mettre la demoiselle en danger.

« Il n'y a absolument rien à pardonner. » reprit-il tandis qu'elle jugeait bon de présenter des excuses – si peu de nobles se comporteraient ainsi ! L'attitude de cette patricienne émouvait sincèrement Ulter et cela se sera ressenti dans le timbre de ses mots. Après tout, ç'avait été sa première réaction à lui qui avait été malhabile : les esclaves ne valaient pas moins que lui et il leur témoignait toujours son respect... alors pourquoi s'être senti piqué ? Sans doute pour ce que la condition en elle-même avait d'insupportable, et non les individus qui s'y trouvaient jetés.
Naissait en lui, pour Freya, un attachement que même à Yggradsil, il avait rarement ressenti pour d'autres gens que ses amis les plus proches ou le défunt Sage qui fut son professeur. Penchant la tête sur le côté, Ulter ancra ses prunelles d'un bleu profond au visage angélique de cette jeune femme qui n'avait rien de hautain, mais tout d'une apparente et trompeuse fragilité cachant – il y croyait de plus en plus – de grandes valeurs. Cette journée était sous de fort bons auspices et cette rencontre le marquerait.

Soudain, elle baissa le visage. L'otage surprit son grand trouble. Le rose lui monta aux joues : était-il la cause de l'ivresse qui semblait en cet instant imprégner la demoiselle, lui corseter le souffle, lui impulser tel émoi au regard ? Ils... n'avaient que causé un bref moment. Le cœur d'Ulter se serra : Freya supportait-elle au quotidien un tel jeûne de conversation et de pensée, pour que la rencontre d'un modeste jeune homme – ''barbare'' et otage – chamboule ainsi ses sens. Il secoua discrètement la tête, humble et peu enclin encore à s'en convaincre, et se frotta les doigts dans un geste nerveux.

Un petit rire quitta les lèvres d'Ulter à la remarque sur la manière dont il avait parlé de Marcus Atticus. « Vous avez raison, pardonnez-moi ce résumé austère. Mais s'il faut une avis cette fois-ci personnel et sorti des émotions... alors je dirais que j'affectionne cet auteur salutaire. Autant que Marc-Aurèle ou encore Épictète... voire davantage car il a quelque chose en plus : ce regard vers ceux qu'on oublie et auxquels on ne croit pas que la philosophie soit destinée. »
Le visage d'Ulter était paisible, tout au bonheur simple de cette conversation, et ses yeux semblaient flotter tandis qu'il écoutait l'avis de Freya – nouvelle preuve de la confiance qu'elle lui accordait pour ainsi ouvrir son cœur sur des pensées aussi peu en vogue. « Je souscris à tout ce que vous exposez. Et ajouterai seulement que si la noblesse continue ainsi à ignorer qui la supporte, ce ne seront pas de prétendus sorciers qu'elle aura à redouter... mais la masse-océan du peuple qui peut se soulever, déferler et tout noyer. » Il s'était permis de glisser cette pointe contre les purges menées par Rome contre les êtres magiques d'Yggradsil – avec la précaution de ne les qualifier que de ''prétendus sorciers'' au cas où quelque mauvaise oreille écoute.

L'émotion qui pulsait dans la voix claire de Freya, ses vibratos, ne furent que des confirmations de sa sincérité aux oreilles de l'otage. Il n'en eut pour elle que davantage d'estime, et plus rien de mutin sur le visage – seulement l'éclat visible de l'émotion dans les rais de lumière qui sabraient ses iris.

« Étrange ? Oh non » murmura-t-il. « Hors du commun, oui. Mais ''étrange'' signifierait qu'on peine à trouver une explication rationnelle à ce que vous êtes. Je suis sûr au contraire que votre humanité et vos choix littéraires ont des causes bien réelles. » nota-t-il, consultant le visage de la belle – comme pour y chercher un passé brisé, des expériences fortes qui la rendaient si mûre – telles autant de lignes d'un livre. Ses mots néanmoins furent doux, pudiques, laissant à Freya l'entière liberté de se confier si elle le souhaitait ou d'en rester-là. Ulter essuyait assez de regards torves et d'injonctions intrusives – brusquant le désossé, l'étranger, l'otage – pour ne pas les souhaiter à autrui... Alors qu'il songeait à ce qu'avait pu traverser cette jeune femme, il l'entendit s'exercer à prononcer son noms.
Un sourire de sa part saluera la bonne version lorsqu'elle y parvint, avant de répondre à ses questions cette fois-ci sans rien cacher : « Je viens d'Yggradsil. Je suis archiviste. » Il mettait tout ses espoirs dans l'usage de ce présent : il se définissait encore par ce métier et souhaitait bien que tôt ou tard, il retrouverait sa liberté et son office. « Voilà un peu plus d'un mois que je suis ici comme... monnaie d'échange politique. La paix achetée auprès d'Yggradsil... contre mon maintien en vie. » grommela-t-il. On lui avait appris qu'un message avait été adressé à ses compatriotes. Que si les sorciers bougeaient le petit doigt contre Rome ou jetaient quelque nouvelle malédiction... ce serait, en représailles : lui sur une croix. Puis d'autres prisonniers que des soldats récolteraient.

La confidence de Freya sur les difficultés supplémentaires imposées aux femmes tira Ulter de ces sinistres considérations. Il hocha gravement la tête. Oui, il savait. Et compatissait, gardant la révolte entre ses poings serrés à la travée de la fenêtre. « Pourtant, avec le nom que vous portez, celui d'une déesse de chez moi – je suis d'ailleurs étonné de ce choix de nom peu latin – j'ose croire qu'un jour ils s'apercevront de ce qu'une femme possède comme pouvoirs. » nota-t-il dans un sourire amical, pour tenter d'amener une note plus lumineuse au milieu des graves constats qui s'échangeaient. Et Ulter se posait sincèrement la question ; pourquoi cette identité non romaine pour une patricienne ? Surtout quand un nom peut très vite une marque de non-appartenance à un groupe.
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Freya Mjolgnürd
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répondu : Un peu plus près de ses racines [Ulter ¤ Mai 902] EmptyMer 29 Avr - 16:51
Un peu plus près de ses racinesCet Ulter possédait un sens de la répartie qui aurait fait pâlir la plupart des orateurs qu'elle connaissait. Et Freya le suspectait de se maîtriser un minimum en sa présence, par déférence? Quoi qu'il en soit, elle éprouvait de la peine pour qui s'essaiera aux joutes verbales avec lui. La jeune femme appréciait les hommes intelligents et les personnes en général, qui brillait par leur esprit. Car à Rome ou tout du moins dans le cercle dans lequel elle avait évolué et grandit, beaucoup essayait de se démarquer en étalant ses richesses que ce soit en terres, en pièces d'or sonnantes et trébuchantes ou par les faits d'arme. Combien de dux bellorum sa mère avait invité à ses réceptions?

Ces derniers n'étaient guère avares de détails concernant leurs batailles rondement menées, complètement avinés et vulgaires. Pour un peuple se prétendant des plus raffinés, il y avait encore fort à faire. Mais pour en revenir à Ulter ici présent, il ne fait nul doute que sa finesse d'esprit valait tous les glaives romains. Freya opina du chef sans pour autant se départir de son sourire solaire lorsque le "maladroit" jeune homme affirma qu'il n'y avait rien à pardonner. Pourtant, la honte qu'éprouvait la noble ne semblait pas s'estomper intérieurement. Elle faisait grand cas de ce genre de comportement odieux et ne se pardonnait que difficilement. Sans doute en faisait elle trop? Mais pour Freya, ce genre de bévue avait une incidence toute particulière. En effet, son père n'aurait pas été fière d'elle. Et pour Freya, son père c'était toute sa vie.

S'il n'avait jamais délaissé le moindre de ses enfants te qu'il les avait aimés de la même façon, il avait partagé avec Freya un lien très particulier et très fort. A tel point que cela était souvent sujet à disputes entre lui et sa belle-mère, qui l'accusait de la favoriser elle, sa bâtarde plus que ses enfants légitimes. Quelle harpie. Il n'y avait qu'avec elle qu'il partageait ses idées révolutionnaires, la forçant à réfléchir par elle-même, à se faire une opinion propre des choses, d'utiliser sa tête et son coeur...d'être forte et surtout juste. Voilà pourquoi elle était si dure avec elle-même. Néanmoins, elle ne laissa rien entrevoir de ces réprimandes internes, l'heure n'était pas à l'auto-flagellation.

Elle se reconcentra sur le moment présent, écoutant avec une attention toute particulière l'opinion d'Ulter concernant Atticus. Son regard se mit à pétiller de malice, heureuse et satisfaite d'entendre le véritable fond de sa pensée! " ce regard vers ceux qu'on oublie et auxquels on ne croit pas que la philosophie soit destinée. Je crois que personne ne pourrait dire mieux..." Au-delà du fait qu'il partageait la même opinion qu'elle, c'était le fait de pouvoir parler librement, en faisant fit des castes sociales. N'était-ce pas beau? " Vous avez aussi étudié Marc-Aurel et Epictète? Mon père possède...possédait beaucoup d'écrits venant d'eux et il m'en a beaucoup parlé. Je suis heureuse que vous ayez eu suffisamment confiance en moi pour me faire part, à coeur ouvert, de ce que vous pensiez d'Atticus." Freya marqua une courte pause, contemplant les badauds qui allaient et venaient, tous englués dans des schémas éternels. "Ne croyez-vous pas que c'est comme cela que les choses devraient se passer? Pouvoir se parler les uns et les autres dans le respect et l'écoute, sans que n'entrent en compte les classes sociales? Croyez-vous qu'un jour cela sera possible?"

Peut-être était elle utopiste, mais quel doux songe! Elle tiqua néanmoins lorsque Ulter aborda le sujet de la fameuse Purge...Purge qui continuait de se produire selon elle. Sa mâchoire crispa subtilement. Voilà encore, un sujet hautement sensible pour la demoiselle étant donné qu'elle était elle aussi, une sorcière. Freya serra machinalement un petit pendentif qui aurait appartenu à sa mère et qu'elle portait tout le temps. Son père lui avait révélé sa véritable nature ainsi que celle de sa génitrice, lui imposant une vérité qui ne l'enchantait guère. Car Freya savait que le danger était tout autour d'elle, n'attendant qu'un faux-pas de sa part pour se refermer sur elle.

Son pouvoir grandissait en elle de jour en jour, menaçant de déborder de son être à chaque contrariété. Freya avait juré à son père de tout faire pour que jamais personne n'apprenne son secret mais c'était dur...si dur...comme nager à contre-courant. A chaque fois que la romaine sentait le carcan de sa volonté se fissurer, elle se rappelait alors l'odeur...La terrible odeur de la chair qui brûle. Alors elle reprenait le dessus. Mais pour combien de temps encore? Semblant soudainement las, Freya posa sa tête contre l'un des barreaux de la fenêtre qui la séparait de son interlocuteur. "Vous êtes bien le seul a penser cela. Si ma belle-mère et mes soeurs vous entendaient..." ricanait elle avant de reprendre "Elles pensent que ce genre de lecture n'est pas approprié pour une jeune femme. Que la philosophie est affaire d'homme. Grand Dieu je ne me trouverais jamais d'époux!" La jeune femme singeait sa belle-mère en arborant une posture hautement ridicule avant de se mettre à rire comme une enfant. De la sorcellerie ou de la Purge, Freya n'en souffla volontairement aucun mot.

"Vous venez d'Yggradsil?" Son regard comme toute sa personne, s'anima de nouveau. La demoiselle avait tellement entendu parler de cette ville! En mal bien entendu! Car les citoyens ne manquaient pas de dire tout le mal qu'ils pensaient de cet endroit! Et a juste titre probablement? Puisque leurs malheurs prenaient essence dans la malédiction que les sorcières d'Yggradsil leur avait jeté. Etrangement, Freya, n'arrivait pas à voir en cette ville l'incarnation du Mal. Les humains n'étaient-ils pas prompts à créer leur propre malheur ou bien le rejeter sur d'autres par soucis d'alléger leur conscience? "Comment est-ce là-bas? Décrivez-moi votre citée, monsieur l'archiviste! Hmm, ce n'est pas pour rien que vous possédez une telle instruction! Vous êtes un peu comme...un gardien de la connaissance et de l'Histoire de votre ville non?" Etait-ce convenable pour une demoiselle de sa condition de se conduire de la sorte? Exposant sa soudaine bonne humeur sans se soucier du monde les entourant? Insouciante et intrépide petite flamme qui  s'émerveillait de tout.

Cependant elle réfréna ses ardeurs lorsque Ulder lui révéla qu'il était en fait retenu en otage par Rome. Elle soupira tout en contemplant les barreaux de la fenêtre...les barreaux de sa prison en somme. "Je...je suis désolée. Je vous demande de décrire votre ville, votre univers alors qu'en réalité tout ceci doit vous manquer terriblement...tout comme votre famille. Est-ce que l'on vous traite bien au moins? Puis-je faire quelque chose pour rendre votre captivité un peu plus supportable?" Freya ignorait pourquoi est-ce qu'elle tenait tant à faire quelque chose pour Ulter! Après tout, elle venait tout juste de faire sa connaissance. Cependant, certaines âmes étaient vouées à se rencontrer, comme si tout ceci était écrit depuis longtemps dans les étoiles. Freya voulait aider le jeune homme et ce n'était pas motivé par un sentiment de pitié. C'était bien plus que ça. De ce qu'elle pouvait entre-apercevoir du jeune homme, il semblait aller bien, il était propre et nourrit convenablement. Ce n'était pas un prisonnier lambda après tout.

Freya mis quelques secondes avant de réaliser qu'Ulter lui soulignait l'étrangeté de son prénom. "Oh? Hum vraiment?...J'ignorais ce détail. C'est...ma mère qui m'a donné ce prénom. J'imagine que mon père le trouvait assez joli et l'a donc gardé?" Dit elle en accompagnant sa réponse d'un haussement d'épaules. A vrai dire, le comte ne lui avait jamais rien dit concernant les origines de son prénom. La belle chassa quelques-unes de ses mèches brunes que le vent s'obstinait à soulever. Force était de constater qu'elle ne connaissait pas grand-chose de ses origines...est-ce que cette partie d'elle-même serait condamnée à rester un trou béant? Un vide perpétuel qui la condamnait à rester éternellement incomplète? Pour l'instant elle préféra ne pas s'étendre sur cette partie de son histoire personnelle néanmoins, une boule s'était formée dans son estomac. Que sa mère lui ait donné un nom provenant d'Yggradsil n'était certainement pas une coïncidence. Aussi elle ajouta en riant un peu nerveusement "Le nom d'une Déesse? N'est-ce pas présomptueux?"
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Un peu plus près de ses racines ¤
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L'étincelle de malice venue dansoter dans les yeux de Freya fut contagieuse et Ulter se laissa gagner par une mine légère, joueuse, heureuse, comme si rien d'autre ne comptait. Leurs opinions s'étaient rencontrées en toute franchise et en naissait un rare contentement – celui de l'abandon du masque. Un affranchissement qui s'initiait alors, pour lui autant que pour elle, car l'otage était persuadé que certaines chaînes pouvaient être invisibles, dorées. Il ne méprisait pas les nobles dans leur entier. Ni même l'intégralité des Romains. Mais plutôt la paresse intellectuelle et la bêtise se complaisant en elle-même – mère de tous les vices, d'où qu'elle émane.
« Votre père était un homme immensément sage, alors, de vous avoir fait découvrir ces merveilles de l'esprit. » dit-il avec douceur, sentant que le décès de ce père pesait au cœur de Freya, qui avait même dû se reprendre après avoir parlé de lui au présent... comme si elle avait omis que ce père n'était plus... « Oui, j'ai eu la chance de fréquenter un peu les écrits d’Épictète et Marc-Aurèle : le précédent archiviste – les Dieux aient son âme – avait des contacts qu'il mobilisait pour m'amener de la littérature Romaine quand ils pouvaient. Je voulais connaître la façon dont raisonne l'Empire et ne pas m'arrêter aux horreurs qu'il cause. Quant à ces deux philosophes, je trouve d'une plaisante ironie qu'ils partagent des idées proches alors que l'un était tout et l'autre rien. Un empereur et un esclave. » Un pli amusé ourla ses lèvres, avant qu'il ne poursuive, plus sérieux : « Alors pour répondre à votre question : oui, j'espère que peu à peu, l'on pourra faire entendre ses idées sans redouter le poids de sa caste. Si un Marc-Aurèle et un Épictète ont pu être voisins d'opinion... c'est plutôt encourageant non ? » Sur cette petite plaisanterie, il fronça le sourcils et pondéra, avec un fond de fatalisme : « Cela sera sans doute difficile, en revanche... et long. Fort long. Avec beaucoup d'intérêts sociaux, financiers, martiaux, ou revanchards pour n'avoir de cesse de s'opposer à tout ce qui contrarie la défense du bout de gras de son petit groupe. »

Freya là-dessus plongea sa main effleurant un pendentif. Sans doute vestige d'un de ses parents, se dit Ulter. Son père qu'elle avait esquissé... ou sa mère dont elle n'avait rien dit. Il comprit que cette dernière devait également ne plus être de ce monde, puisque la jeune fille évoquait une belle-mère... dans un portrait peu flatteur. « Vraiment ? C'est là ce qu'elles pensent des femmes alors qu'elles en sont ? J'espère donc qu'elles observent leur principe en ayant l'élégance d'être ignares avant de vous faire des reproches. » siffla-t-il, d'un ton plus râpeux piqué de cynisme. Le poids du conditionnement le consternait. Que des femmes pensent cela d'elles ! « Une affaire d'homme, eh bien voyons. » reprit-il dans la suite de Freya. « Et cependant, quelque chose me dit qu'elles n'apprécierait pas que ce soit l'affaire d'un barbare comme moi, tout homme que je sois. » Tant de stéréotypes et de géométries variables à l'œuvre. Cette demoiselle devait tourner en rond tel un oiseau en cage avec un cercle familial aussi peu stimulant. Au moins avait-elle eu ce père érudit pour lui donner dans son enfance ce qu'elle gardait désormais comme des brèches salutaires pour s'évader.

Ce qu'il entendit ensuite l'attrista. Pas d'époux ? Elle était pleine d'esprit, raffinée, attentionnée... Quels seraient donc les critères de ses confrères patriciens ? Il pencha la tête et retint un soupir. Ce genre d'idées lui venait aussi parfois. Un estropié... Deux de ses frères avaient déjà trouvé femme, sans parler de ses sœurs en ménage. Il fallait dire qu'il n'y mettait pas toujours du sien non plus : rat de bibliothèque, pris dans ses pensées au point parfois d'oublier un repas, ou de rester cheveux en bataille et yeux rivés sur son travail. Quel ours mal léché ! Le monde intellectuel cependant avait été toute sa vie. Son rempart. Sa fierté quand son corps ne pouvait l'être.
Il croisa les doigts et, timide, évita le regard de Freya. Que répondre ? Pas une banalité crasse du genre de ''Oh mais si, vous trouverez bien...'' qui ambitionne maladroitement de remonter le moral en entretenant l'illusion. « Je... ne peux que vous souhaiter de finir par trouver qui vous méritera. » Le souvenir d'une lecture de Platon lui vint et il ajouta, malicieux : « Et prier les Dieux qu'ils remettent sur votre route votre moitié originelle, si, comme le veut le mythe, nous étions naguère tous liés de corps à notre âme sœur avant que Zeus ne nous coupe tous en deux et nous disperse ! »

Soudain, le mot d'Yggradsil si affectueusement prononcé par Freya le prit au cœur. Une lueur nostalgique sabra ses prunelles au bleu très vif, qui revinrent cueillir celles de la jeune femme où il découvrit un intérêt sincère pour sa cité. Bien loin de la curiosité déplacée de certains Romains qui ne l'avaient interrogé que par suffisance, voyeurisme ou au mieux tentative maladroite de politesse. Il sourit aux mots de la demoiselle – des paroles vibrantes d'un ardent désir de connaissance où il se retrouva. « Oui, un gardien de l'histoire, un médiateur de mémoire, c'est ce que j'essaie d'être. Quant à vous décrire la ville... Il y aurait beaucoup de chose à dire. Voyons... » Il tenta d'ordonner ses idées comme on tente de discipliner une masse d'herbes folles, y tirant les lignes majeures pour offrir le tableau parlant bien que fatalement incomplet. « Ce qui vous marque en premier à Yggradsil est sa blancheur. Les hivers y durent plus longtemps, et même durant une grande partie de l'année, des traînées de glace parsèment toujours le sol ou vous font de la dentelle sur les toits. Cité-diamant... la formule est devenue courante. Nous n'avons pas de gigantesques statues et de hauts sanctuaires comme à Rome, et nos bâtiments sont loin d'être colossaux. Ce sont des maisons à trois étages tout au plus. De grosse pierre et de bois dans un genre rustique. Mais à Yggradsil la nature est très présente et c'est elle qui fait temple. D'immenses arbres abritent nos cultes. Beaucoup de runes et de motifs sont gravés aux plis de leurs troncs, et partout la cité est décorée d'amulettes ou de modestes fresques... bien qu'elles n'aient rien à voir avec les luxueuses peintures murales des domus. Quant à moi, je travaille dans l'une des deux tourelles de la ville. L'autre est un observatoire. Celle où je suis est dédiée aux archives. L'on ne peut pas dire qu'Yggradsil ait un grand faste, mais tout y est à taille humaine, et marié aux éléments par les dolmens et les arbres. Et j'aime cette impression que la lumière la traverse en permanence, avec toute cette glace... et des esprits alors que le vent souffle. »
Pris dans son récit, Ulter s'était accoudé et sa tête reposait dans la paume de sa main. Paupières mi-closes. Aussi lui fallut-il un petit temps de latence avant de reprendre pied avec la réalité, et ne répondit-il qu'après un court silence à Freya qui maintenant se désolait de sa condition. « Oh mais non... non, ne soyez pas désolée ! Je suis très heureux de conter tout ceci, surtout à quelqu'un qui s'y intéresse sincèrement. Je vous en remercie d'ailleurs. » Un temps. « Supportable ? Mon quotidien l'est. Je suis bien traité, je vous l'assure. Et... pour ce qui est de faire quelque chose... En vérité cette conversation que nous avons est déjà ce qu'il m'est arrivé de meilleur depuis que je suis à Rome. »

Pas une once de flatterie dans ses paroles. Sa sincérité y résonnait. Et en effet ses conditions de vie étaient correctes : des esclaves supportaient bien pire, et même des gens libres mais si pauvres qu'ils auraient apprécié sa place. Ulter savait en revanche que le moindre pas de travers de sa part, ou des gens d'Yggradsil, lui vaudra de terribles châtiments. Et tout cela car un jour, il avait caché une femme cherchée comme sorcière par des légionnaires ! Les Romains avaient eu un prétexte pour faire un otage – et le capturer lui pour cela : Ulter avait désobéi. Néanmoins il ne regrettait pas son geste.

« Votre mère a donc choisi un prénom étranger ? » nota-t-il pour balayer ces graves souvenirs. « Ainsi votre père n'était pas le seul à avoir cette grande ouverture d'esprit. Un tel nom n'est-il pas mal perçu parmi les nobles ? » Il trouva touchante et pleine d'humilité la crainte d'orgueil que Freya avait quant à porter le nom d'une déesse. « Oh... cela peut être aussi un hommage, ou une marque de foi, ou une manière de vous placer sous de bons hospices en plus de ceux des dieux de Rome... Mais dites-moi : votre mère avait-elle une affection particulière pour la culture de par chez moi, pour vous avoir ainsi baptisée ? » La situation était en effet de plus en plus étonnante.
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Freya Mjolgnürd
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répondu : Un peu plus près de ses racines [Ulter ¤ Mai 902] EmptyVen 1 Mai - 20:20
Un peu plus près de ses racines Est-ce que son père était un sage? Freya aimait le penser. Sincèrement. Son père. Un homme qu'elle avait juché sur un piédestal tant elle l'avait aimé et l'aimait encore. Il fallait comprendre que depuis sa naissance, l'homme l'avait protégé sans relâche sans pour autant l'étouffer en l'enfermant dans un oeuf pour lui épargner la moindre douleur tant morale que physique. Il s'était juste rendu compte que sa fille était le portrait craché de sa mère. Très jeune, la fillette avait manifesté des goûts et des désirs qui n'étaient pas comme toutes les petites filles de son âge. Elle, elle voulait monter à cheval, passer ses journées dehors au soleil avec son frère, ne trouvant le calme qu'en se baladant dans les plaines et les champs d'orge. Une enfant de la nature comme feu sa mère. Alors l'homme avait renoncé à l'élever comme ses soeurs et avait agi en conséquences, lui donnant les "armes" nécessaires pour pouvoir se défendre dans ce monde de loups qu'était Rome.

Ce qui en ressortait de tout ça? Un lien indéfectible entre un père et sa fille. Et lorsque Freya lui demandait s'il n'aurait pas préféré qu'elle soit un garçon, il prenait sa main en lui disant que non, pour rien au monde il n'aurait aimé qu'elle soit quelqu'un d'autre qu'elle. Education assez avant-gardiste et souvent critiqué par sa belle-mère. Sans doute avait-il appris les coutumes de sa maîtresse qui venait d'Yggradsil et voulut transmettre cela à la petite, comme un ultime cadeau pour compenser son absence. "Personnellement, je ne le remercierais jamais assez de m'avoir élevé comme il l'a fait. Quant à dire si cela était sage...lui le pensait peut-être, mais je ne suis pas certaine que ce soit de l'avis général. Je ne suis qu'une femme. Et vous avez dû vous rendre compte depuis que vous êtes ici que l'on ne fait pas grande opinion de l'avis d'une femme. Nous sommes un peu comme...de beaux objets faibles et fragiles, dévoué à leur foyer et dont l'unique consolation sera de donner des fils."

C'était un point de vue assez dur. Tous les époux romains n'étaient pas que des brutes qui considéraient leurs épouses comme un bien meuble. Certains -fort heureusement- aimait éperdument leur moitié. Freya ne connaissait que peu de couple comme cela. Car bien souvent en tout cas dans la haute société, les mariages étaient arrangés. Pour en revenir à l'archiviste, ce dernier lui rapporta que c'était grâce aux contacts de son prédécesseur qu'il avait pu obtenir tant d'écrits philosophique provenant de la cité romaine. "Hummm entre la curiosité intellectuelle et l'espionnage la limite est infime." Taquina Freya en arborant une mine faussement suspicieuse. "Je plaisante, loin de moi l'idée de vous taxer d'espion...mais par les temps qui courent, tout est prétexte pour conduire quelqu'un au bûcher. Je ne saurais que trop vous encourager de faire attention à qui vous parlez. Rome est une cité magnifique, mais ou le complot et la tromperie n'est jamais loin. On ne se rend compte de la présence du serpent qu'une fois que ses crocs sont enfoncés dans votre jambe."

Freya souhaitait le mettre en garde. Le peu qu'elle avait discuté avec Ulter l'avait convaincu que ce dernier était loin d'être un idiot. Mais certains avaient cette capacité à vous passer la main dans le dos de manière si habile qu'elle conduirait même le plus vigilant des hommes à baisser sa garde et commettre une faute. Faute pouvant s'avérer fatale. Curieusement, la jeune femme avait vraiment beaucoup apprécié ce début d'échanges avec l'otage et nourrissait une sympathie certaine pour cet Ulter. Etait-ce une qualité ou un défaut d'apprécier aussi rapidement quelqu'un alors que l'on venait tout juste de rencontrer une personne? Néanmoins, son instinct lui murmurait qu'elle pouvait lui faire confiance. Et Freya avait toujours écouté cette petite voix à l'intérieur d'elle. Rarement celle-ci l'avait induite en erreur. Elle souriait de plus belle lorsque le prisonnier ajouta que Marc-Aurèle et Epictète que tout opposait, partagent d'aussi proches idées. "C'est plutôt amusant en effet. Et c'est un gage d'espoir." Elle fouilla dans une poche de sa capeline et en sortie une belle pomme rouge. Pendant un instant elle observa ce fruit à la chair si juteuse et sucrée, symbole de la connaissance. Puis elle alla récupérer un petit poignard sans sa poche afin de couper la pomme en deux parts égales. Part qu'elle passa entre les barreaux de la fenêtre pour la donner à Ulter. "En attendant que ce jour arrive, faisons quelque chose de hautement symbolique."

Freya qui venait de la haute société romaine, "rompait le pain" avec Ulter, un jeune otage, d'un rang bien inférieur à elle. Elle partageait cette pomme, pour symboliser cette échange sur un même pied d'égalité. En attendant que le jour où les carcans sociaux ne seront plus un obstacle à l'échange d'idées, Freya se contenterait de partager sa pomme avec le jeune homme. "L'Empire se croit tout puissant, mais aucune société n'est invulnérable. Mon père me parlait beaucoup de l'Egypte Antique comment est-ce qu'elle a périclité pour ensuite être annexée. Rome vit comme si cette éventualité ne pourrait jamais leur arriver. Pourtant, avec les difficultés que la cité connait, je ne comprends pas pourquoi le pouvoir s'obstine à conserver ce système oligarque." La jeune femme croqua dans sa moitié de pomme et laissa échapper un petit soupire dédaigneux en écoutant la remarque d'Ulter quant à la façon dont les femmes de sa famille se complaisaient dans leur condition. "Mes deux soeurs...que j'adore n'en doutez pas, ont malheureusement des centres d'intérêts qui s'arrêtent à la quête de la dernière toilette à la mode, aux bijoux et aux ragots. Elles ne portent que peu d'intérêt à la connaissance par contre, elles sont redoutables pour collecter des informations compromettantes! Elles ont élevé cela au rang d'art!" Elle ne put s'empêcher de ricaner en évoquant ce fait. "Quant à ma belle-mère elle est plus intelligente qu'elle ne veut le faire croire. Je crois qu'elle veut m'écarter de toutes ces choses de l'esprit pour espérer garder une sorte de contrôle. Quelqu'un capable de réfléchir est plus difficilement manipulable ne pensez-vous pas? Et vous avez raison. Tout homme que vous soyez, elle aurait bien du mal à accepter l'idée même que sachiez lire! Ou que même...vous respiriez le même air qu'elle."

Si Ulter n'était pas encore au courant que Freya détestait sa belle-mère, eh bien maintenant c'était chose faite! C'est alors qu'elle réalisa combien cette discussion pouvait potentiellement mettre mal à l'aise le jeune homme. Après tout, n'était elle pas en train de "laver son linge sale" auprès de lui? "Enfin pardonnez-moi, je ne veux pas vous embarrasser avec ces histoires de famille." Cela avait été plus fort qu'elle. Freya avait toujours eu des rapports conflictuels avec cette dernière...elle qui était un coeur libre et l'autre, ne supportant pas de n'avoir jamais pu la mater. La belle adressa un sourire empli de douceur envers Ulter lorsque ce dernier évoqua le souhait qu'elle puisse trouver son âme jumelle. L'émotion lui fit baisser quelque peu les yeux. Que pouvait-elle répondre à cela? D'autant plus qu'elle avait du mal à adhérer à cette histoire, légende bonne pour les jeunes filles encore naïves. "Merci, c'est un très joli souhait que vous évoquez là, j'espère que les Dieux vous entendront." Néanmoins, Freya ne croyait pas en ses mots car elle savait qu'à cause de son statut particulier, sa belle-mère ne la laisserait pas se marier avec n'importe qui. A dire vrai, Freya préfèrerait rester seule et indépendante plutôt que d'être mariée de force à un homme qui ne la rendrait pas heureuse. Pire encore, qui la briderait. "Et par pitié, qu'Ils m'amènent quelqu'un qui sachent écrire de la meilleure poésie!"

Freya lança un regard entendu à Ulter avant de rire malicieusement après avoir fait référence au parchemin contenant ces vers mièvres et ridicules qu'avait lut Ulter. Cependant, la demoiselle se calma lorsque l'otage s'engagea dans la description de la citée d'Yggradsil. Freya resta coi devant le récit que lui faisait Ulter! La belle pouvait imaginer aisément les vastes fôrets verte, les reflets bleutés du soleil contre la glace, cet effet scintillant comme autant de diamant brillant de mille feux. Un frisson parcourait ses bras, son dos, se propageant jusqu'à la racine de sa nuque. "Cela me fait l'effet d'un rêve...Comment peut-on qualifier d'enfer ce lieu qui m'a tout l'air d'être un paradis de beauté." murmura t'elle d'une voix blanche, complètement perdu dans son imagination. "Cette citée est tellement différente de Rome...j'aimerais tellement la voir de mes propres yeux." Contemplant ensuite le visage de son interlocuteur, Freya ne pu s'empêcher de ressentir une vague de tristesse pour Ulter. Même s'il semblait ne pas souffrir de sa capture, elle savait combien les racines étaient importantes dans le coeur d'un individu et percevant ce qu'elle identifiait comme de la nostalgie, elle passa une de ses mains à travers les barreaux et la posa avec douceur sur la joue libre du prisonnier. "J'espère de tout coeur que vous pourrez retourner bientôt chez vous et retrouver vos proches. D'ailleurs, comment vous êtes-vous retrouvé dans cette situation?" questionna la jeune femme sur un ton bienveillant. Puis elle retira sa main, se demandant pourquoi diable avait elle fait cela? Cela avait été plus fort qu'elle.

Suite à cela, Ulter lui assura que tout se passait bien pour lui et Freya en était heureuse bien sûr et encore plus lorsqu'il lui révéla que leur discussion était ce qui lui était arrivé de meilleur. Gênée mais agréablement surprise, la jeune femme ajouta "Oh! Eh bien je suis fort aise de contribuer à embellir votre séjour forcé à Rome. Et...le plaisir est partagé. Si vous le souhaitez, nous pourrions réitérer cette expérience car...j'ai également aimé parler avec vous. Mais a une seule condition!" Pointant son index vers le ciel, elle ajouta pleine de malice "Que tu m'appelles Freya...juste Freya. Dame Freya devant les autres, car sinon tu risques de t'attirer des ennuis, mais entre nous, s'il te plait laissons tomber ces protocoles barbants D'accord?" De toute façon, Freya n'accepterait pas que les choses se passent autrement. Autant commencer à abattre les cloisons protocolaires, eux qui parlaient depuis le début de leur rencontre, d'égalité..

C'est alors qu'Ulter interrogea Freya sur sa mère et ses choix en matière de prénoms, haussant les épaules quand au fait qu'elle ignorait si sa mère possédait les mêmes penchant que son père vis-à-vis de la culture de l'otage. "Je ne sais pas...A dire vrai, j'ignore pourquoi est-ce qu'elle a choisi un tel nom. Tu sais, je ne l'ai pas connu et mon père ne m'a jamais beaucoup parlé d'elle. J'ignore jusqu'à son prénom." Le comte lui avait juste dit qu'elle était une sorcière et que c'était une femme formidable. En dehors de ces deux détails, il n'avait pipé mot sur elle. "Non je n'ai jamais souffert à cause de mon prénom. Mais ma...naissance est particulière, si tu te poses des questions, tu pourras demander au maître de la Domus où tu vis, c'était un bon ami de mon père. Demande lui des renseignements sur la famille Mancini. Dans tous les cas, je ne sais pas pourquoi elle m'a baptisé ainsi. Peut-être qu'effectivement elle aimait ta culture?" Par pudeur, elle ne voulait pas avouer à Ulter qu'elle était une bâtarde, le mouton noir de sa famille, c'était déjà suffisamment dur à vivre au quotidien. Posséder un tel prénom passa presque inaperçu en comparaison au fait qu'elle était le fruit d'un adultère assumé.

"Oh! J'ai une question pour toi! Peut-être pourrais-tu m'aider...donne-moi ta main s'il te plait!" La demoiselle attendit qu'il passe sa main entre les barreaux et traça du bout de son doigt le signe d'Aegishjalmur. Elle l'avait aperçu sur un des parchemins dans le bureau de son père, mais avait été incapable de savoir ce que c'était. Peut-être qu'Ulter qui possédait une grande culture, pourrait l'éclairer.
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répondu : Un peu plus près de ses racines [Ulter ¤ Mai 902] EmptyLun 4 Mai - 11:55

Un peu plus près de ses racines ¤
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Ulter se pinça la lèvre, triste d'entendre le peu de considération de l'esprit des femmes. À Yggradsil, on avait pour elles un tel respect ! Elles pouvaient se battre comme les hommes, s'instruire, assurer des cultes... sans pour autant empêcher celles qui souhaitaient travailler au foyer d'embrasser cette vie sereine et maternelle. Oh, sans doute que Rome devait aussi compter ses femmes brillantes – et de Sieurs pour le leur reconnaître. L'archiviste ne perdait jamais de vue la nuance des choses.
Au moins le sujet ne resta que peu de temps si grave et la plaisanterie de Fraya quant à l'espionnage imprima un large sourire espiègle au visage du jeune homme. Il prit un air théâtral pour rétorquer : « Comment ? Mais le plus cher souhait de Rome n'est-il pas justement l'hégémonie et l'exportation de sa culture ? » Il ajouta, faussement outré : « Moi qui devançais son souhait en me faisant amener sa littérature ! Me brûlerait-elle, l'ingrate ?! » Puis, retrouvant son sérieux après un clin d’œil, il se sentit touché de l'avertissement de la noble. « Je vous remercie. Et je saurai me montrer prudent. »

Il arqua un sourcil, curieux du geste symbolique qu'elle proposait. Freya tira une pomme que d'aucuns tenaient pour le fruit de la Connaissance, la trancha et lui en tendit la moitié. Le rebord lisse et net du fruit coupé, aussi écarlate que du vin, lui inspira un verre – aussi avança-t-il sa moitié pour lui faire donner un petit coup contre celle de la demoiselle. Sourire en coin, il glissa avec ce geste : « Eh bien trinquons. Aux Empires qui devraient toujours se souvenir qu'un rien les peut déchoir – qu'il n'y a qu'un pas du Capitole à la roche Tarpéienne. » Ses yeux revinrent se plonger dans ceux de Freya, bien plus tendres que joueurs à présent. Il compatissait à ce qu'elle confiait de sa belle-mère et acquiesça : oh oui, sans doute qu'elle devait tromper son monde et faire preuve en vérité d'un certain esprit – de bien davantage de fourberie qu'elle ne souhaitait le montrer... Il haussa les épaules et poussa un soupir à l'idée que cette femme ne tolère même pas la simple présence d'un ''barbare'' en les murs de Rome. Si elle savait que sa belle-fille était là, à converser avec lui !

Un éclat de rire d'Ulter accueillit la remarque de Freya quant aux vers médiocres du parchemin. Aussitôt, il se retourna, pour s'assurer qu'il ne venait pas d'attirer malencontreusement l'attention de quelqu'un dans la villa. Il attendit. Par chance, nul ne vint. Revenant à la demoiselle, il répliqua à voix basse : « Eh bien ! C'est donc un prétendant qui vous a envoyé ceci ! Je comprends mieux. » Presque avec pitié : « Le pauvre. » Un temps. « Ceci dit, ce n'est pas gentil de ma part : après tout je ne suis pas certain que je serais capable de mieux en matière de poésie. J'aime en lire et en analyser, mais en composer est une autre paire de manches. » Ulter avait baissé les yeux au fil de cet aveu.

Son bonheur fut certain d'entendre que Freya appréciait elle aussi cette conversation. « Ce que vous voulez. » dit-il, prêt à entendre sa condition. Qui n'en fut pas vraiment une, mais davantage une nouvelle marque de leur proximité naissante. Marque d'autant plus touchante qu'elle venait d'une patricienne prête à fréquenter l'otage d'Yggradsil. « D'accord, Freya. » acquiesça-t-il d'une voix devenue presque fragile, petite, sous l'effet de l'émotion. La tête penchée sur le côté, il observait cette lumineuse jeune femme avec qui il ne sentait en rien couler le temps. « Et bien sûr que je serai ravi de... te... revoir. » Le tutoiement avait eu du mal à lui venir – néanmoins il semblait attendu puisqu'elle-même avait insisté sur le sien. Ulter devrait en prendre l'habitude. « Mais il est hors de question que je t'attire des ennuis. » souffla-t-il en reprenant pied avec la réalité : il s'en voudrait beaucoup trop que cette amie prenne pour le revoir des risques inconsidérés. Quant à lui, en société il s'efforcerait à se coudre à la face un masque de neutralité, si le destin venait à les réunir lors de quelque réception. Quoi que... Prendrait-on la peine de conduire un captif dans le beau monde ?

Mancini... Tel était donc le nom de famille de Freya. Pourvu de ce renseignement, Ulter ne manquerait pas de laisser traîner ses oreilles en quête d'informations. Il dissimula sa peine en entendant que son amie ne connaissait rien de sa mère – pas même son nom ! Cela ne sentait pas bien bon : il devait s'y loger un lourd secret... même probablement une histoire qui serait une honte pour Rome et pour l'illustre famille. Et Freya devait ressentir un tel gouffre à ne rien savoir d'une moitié d'elle-même... Ulter, lui, avait eu la chance que sa famille le conserve – tout invalide qu'il était, d'être aimé et traité à l'égal des autres membres de la fratrie. La situation de Freya lui serra le cœur.
« Oh... Je crains qu'il soit inconvenant d'interroger le Consul au sujet d'une autre famille aristocrate de Rome. Cette curiosité serait malvenue, surtout dans ma situation. Toutefois si une occasion assez subtile se présente, alors je ne manquerai pas de m'en faire dire davantage au sujet des Mancini. » Son visage s'illumina à l'idée que la mère de Freya ait pu aimer la culture d'Yggradsil – celle que beaucoup de ses comparses jugeaient barbare... Ulter néanmoins restait songeur. Mancini... Ce nom lui disait quelque chose. L'aurait-il croisé au détour de ses archives ? Aurait-il joué un rôle dans l'histoire d'Yggradsil ? Faute de pouvoir accéder à ses livres, il lui faudrait fouiller sa mémoire. Et si cette famille avait entretenu un lien avec la cité-diamant ? Ulter préféra ne rien dire pour l'heure : il ne souhaitait ni donner de faux espoirs à Freya, ni l'engager sur une fausse piste... Toutefois, la chose devait mûrir en lui et, si une affaire lui revenait, il en parlerait à son amie le moment venu.

Tout songeur et encore dans les nœuds de ses pensées, il sera quelque peu absent dans sa réponse tandis qu'elle lui demandait son aide. « Oui, bien sûr... Si je peux... » Le jeune homme reprit pied pleinement avec la réalité lorsqu'il éprouva la très douce sensation de se sentir prendre les mains. Elle était si délicate. Freya traça doucement au creux de ses paumes le symbole d'Aegishjalmur. Ulter la regarda, surpris : elle connaissait des runes ?! Décidément oui... il y avait dans l'histoire de Freya des liens bien plus étroits avec Yggradsil qu'elle-même ne s'en doutait peut-être. Sans doute d'ailleurs voulait-elle connaître la signification de ce signe. Il devança la question qu'il devinait et murmura, par prudence mais aussi avec beaucoup d'émotion : « Il s'agit du symbole d'Aegishjalmur. C'est une rune. Une invocation magique que nous utilisons de par chez moi. Elle demande aux dieux leur protection, ainsi que l'invincibilité dans les batailles. »
Sans réfléchir, il referma tendrement ses mains autour de celles de Freya comme s'ils se connaissaient depuis bien plus longtemps que ce jour, comme si un nombre infini et insoupçonné de choses les unissait. Son regard azur, vibrant de curiosité, plongea intensément dans celui de son amie. « Puis-je te demander qui t'a enseigné ce symbole et dans quelles circonstances ? » Nouvelle preuve, s'il en fallait encore une, qu'un lien sérieux entre les Mancini et Yggradsil était à creuser.
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répondu : Un peu plus près de ses racines [Ulter ¤ Mai 902] EmptyMar 5 Mai - 0:59
Un peu plus près de ses racines Ce jeune homme avait décidément beaucoup d'humour! Freya dû placer sa main devant son visage pour étouffer un rire sonore. Ce n'était pas le moment d'attirer sur eux les regards indiscrets. C'était...rafraîchissant au possible! Freya n'avait pas ri de si bon coeur depuis longtemps! "Dire que Rome passe son temps a dire que vous n'êtes que des barbares dénués de toute finesse! Si elle vous entendait! Enfin non! Il ne vaux mieux pas!" Rectifia rapidement la jeune femme en essuyant une petite larme fichée au coin de son oeil. "Est-ce qu'ils sont tous comme ça chez vous? Ou bien c'est un trait de caractère qui vous est propre monsieur l'archiviste?" demandait elle en inclinant légèrement la tête sur le côté, à présent calmé...mais pour combien de temps encore? Car le jeune homme semblait prompt à trouver ce qui amusait la jolie romaine.

La demoiselle opina de la tête après que son interlocuteur lui certifia qu'il ferait attention. Avoir la langue trop pendue lorsque l'on n'était pas un noble, c'était risqué la croix. Elle, elle était en quelque sorte protégée par son statut et de ce fait, elle pouvait se permettre de jouer les fortes têtes... encore que, parfois son insolence et son entêtement presque pathologique à ne pas savoir garder la place qui était la sienne, lui avait valut quelques...ennuis. Mais rien susceptible de mettre sa vie en péril...contrairement à Ulter. Elle porta sa part de pomme à la bouche et croqua dedans avec un certain appétit, savourant la douceur sucrée du jus qui se répandait dans sa bouche. Puis elle détourna quelque peu les yeux, subitement perturbée par la douceur avec laquelle Ulter la fixait. Par Dieu, jamais on ne l'avait regardé ainsi."...N'hésitez pas à manger même devant moi. Avant qu'elle ne se gâte." l'encourageait Freya.

L'éclat de rire venant de son nouvel ami aida grandement la jeune femme à chasser ce trouble qui venait de la perturber subitement. Elle arbora un petit sourire et leva les yeux au ciel en repensant à ce parchemin. "Oui et malheureusement je ne suis pas du tout...réceptive à ce genre de poésie. Contrairement à ma soeur. Je regrette que ce ne soit pas à elle qu'il l'ai fait envoyer, cela lui aurait fait grandement plaisir." Elle soupira un peu, pensive, elle allait rendre ce parchemin bien que le brûler lui paraissait comme étant une meilleure option. Néanmoins, Freya était franche et honnête, ne voulant pas laisser de faux espoirs à ce prétendant. "J'ai un coeur de pierre. Comme c'est affreux! Je suis une vraie gorgone!" Freya n'était pas la dernière pour se tourner elle-même en dérision. Ulter pouvait être fier de l'humilité dont il pouvait faire preuve. Cela dit, peut-être se dépréciait-il? Soudainement joueuse, Freya entreprit de titiller l'intellect de l'otage. "En êtes-vous certain? Oh je sais! Je sais comment nous pourrions être certain de ça! Que diriez-vous de faire un pari avec moi? Oh allez dites-oui! Ce sera amusant! Faites un poème sur le thème de votre choix! Si vous gagnez le pari, vous pourrez me demander ce que vous voulez! Dans la mesure du possible bien entendu."

La jeune noble fut véritablement enchantée qu'Ulter accepte de parler avec elle comme avec une égale. Son coeur bondissait de joie dans sa poitrine lorsqu'elle entendit son prénom franchir ses lèvres, même s'il hésitait à la tutoyer. Cela viendrait avec le temps probablement...certaines habitudes avaient la vie dure! D'autant plus qu'elle avait conscience que sa requête n'avait rien d'ordinaire. "Si tu es partant pour ce petit pari, nous n'avons qu'à dire que...que tu as jusqu'à notre prochaine entrevue pour l'écrire." Freya espérait faire pencher la balance vers un oui de la part du jeune homme en lui adressant le plus adorable des sourires dont elle avait le secret tout en affichant un air tellement innocent qu'on aurait pu lui donner le Bon Dieu sans confession. "Mais tu n'es pas obligé d'accepter bien entendu! C'est juste que...je suis certaine que contrairement à ce que tu dis, tu arriverais à réaliser cet exercice. Je te laisse les cartes en main." Peut-être que cela pourrait également aider Ulter à penser à autre chose qu'aux tâches qu'il devait accomplir durant sa captivité.

Freya faillit hausser les épaules en assurant à Ulter qu'elle ne risquait rien, mais rien n'était moins sûr, avec tous les enjeux politiques que cela impliquait. Il était un otage et quelque pat s'était pire que s'il était esclave. Néanmoins, elle ajouta raisonnablement "Si nous faisons attention et que nous restons discret, tout ira bien." Sans doute qu'elle prenait un risque en lui adressant la parole. Cependant, leur entente avait été tellement immédiate qu'elle ne pouvait se résoudre à faire une simple croix dessus. Freya s'en sentait tout bonnement incapable. "Hum...je suis certaine que ce ne seront pas les occasions subtiles comme tu le dis, qui manqueront, mais si tu n'as vraiment pas de chance...alors peut-être que lors de notre prochaine rencontre, je te parlerais un peu plus de ma famille...et de moi." Bien qu'elle souriait toujours doucement, on pouvait très aisément sentir que ce sujet était tellement sensible pour elle qu'elle se dérobait au point de ne pas vouloir en parler elle-même.

Freya questionna alors son nouvel ami concernant le symbole qu'elle avait trouvé sur un des parchemins de son père. Tout était écrit dans une langue qu'elle ne connaissait pas cependant ce signe...était la seule chose qu'elle avait pu retenir de ce qu'elle avait vu, c'était ce signe étrange. Et visiblement, cette étrange gravure parlait à Ulter qui s'anima d'une énergie nouvelle en reconnaissant de quoi il était question. Et...cela surpris d'ailleurs beaucoup Freya qui ne s'attendait pas en réalité, à ce que le jeune homme sache à quoi elle faisait allusion. "Aegishjalmur?...Une...rune?" les jolies couleurs qui rosissaient les joues de la jeune femme s'estompèrent soudainement, ne laissant place qu'à une mine pâle, presque exsangue. Essayant d'intégrer les informations que lui distillait Ulter, Freya semblait "flotter" quelque part entre son esprit et le monde réel. Ce n'est qu'en sentant la main d'Ulter dans la sienne que Freya reprit pieds avec la réalité. "Heu...Personne ne me l'a enseigné, Ulter. Je l'ai juste trouvé sur un parchemin écrit dans une langue que je n'ai jamais vue. C'est la seule chose que j'ai retenu."

Freya marqua une courte pause. Inconsciemment, la belle serra sa main dans celle du jeune homme, comme s'il s'agissait d'une sorte de bouée, ultime lien entre ses pensées et le monde réel. Au bout d'un temps, Freya se rendit compte que quelques yeux indiscrets les observaient. Elle retira alors précipitammant sa main de celles d'Ulter et bredouilla un ton plus bas "J'ai trouvé le rouleau en question dans les affaires de mon père, sous un monticule d'autres rouleaux. Il avait l'air de dater de plusieurs années. Pour...pourquoi est-ce que mon père aurait en sa possession ce genre de document? Jamais il ne m'a parlé d'un quelconque centre d'intérêt pour Yggradsil. Et...pourquoi ce symbole? Enfin je veux dire. Tu l'apprendras peut-être au cours des discussions que tu auras avec le Consul, mais mon père était tout sauf un guerrier nécessitant d'être protégé lors de batailles! A moins que ce soit plutôt métaphorique?" Freya marqua une pause, réfléchissant à toute allure. "Tant de mystères...il y a tant de mystères dans ma famille. C'est...enfin, c'est difficile à admettre que la personne en qui j'avais le plus confiance, soit entouré de zones d'ombres." Freya gardait tout de même la tête haute, n'étant pas de ceux qui aimaient s'apitoyer sur leur sort. "Mais dis-moi, tu ne m'as pas dit pour quelle raison tu t'étais retrouvé comme otage. Est-ce que cela te met mal à l'aise de m'en parler?" Freya voulait en apprendre un peu plus sur le jeune homme.
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répondu : Un peu plus près de ses racines [Ulter ¤ Mai 902] EmptyJeu 7 Mai - 14:11

Un peu plus près de ses racines ¤
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Les yeux pétillants d'Ulter communièrent au rire retenu par Freya. Leurs épaules à tous deux se déchargeaient de toutes les préoccupations qui leur tenaient à l'âme. Le jeune homme se détendit, tête posée au creux de sa paume et prunelles vagabondant au ciel ou sur le doux visage de l'amie. Il haussa les épaules avec fatalisme au rappel du bien que moult Romains pensaient de son peuple. La question de la noble l'amusa. Toujours d'humeur plaisantine, il répliqua : « Grands Dieux non ! Un comme moi est déjà bien assez à Yggradsil ! » Il inspira et, sérieux : « En vérité je crois qu'il y a là-bas une palette de caractères aussi étendue qu'à Rome. En cela aussi tous les peuples se valent. »
Il se rendit compte de la moitié de pomme encore en sa main quand Freya le lui rappela. Fichu lui ! À oublier les contingences matérielles lorsqu'une conversation le tenait captif ! Et ce n'était pas faute au fruit de ne pas laisser couler un peu de suc le long de ses doigts ! Ulter se mordilla la lèvre et, espiègle, souffla : « C'est bien ce que je disais. Tous largués comme je le suis, ce serait intenable pour Yggradsil. » Et le jeune homme de croquer dans la pomme pour se régaler de son jus sucré.

Il écarta le trognon en écoutant l'avis net de la patricienne sur la poésie amoureuse. Il hocha la tête, comprenant ce jugement. L'amour ne l'avait encore jamais saisi et, si Ulter lisait à son sujet parfois, c'était pour en analyser la mécanique et en saisir la substance à la manière d'un scientifique devant le plus discret mais le plus puissant des atomes. Quelle était cette force vive qui faisait se mouvoir tous ces corps ici-bas et commettre aux mortels les plus sublimes et tragiques actions ? Le jeune homme rêvait à ces questions, yeux en l'air. Son attention redescendit vers Freya et il eut à nouveau un léger rire à la comparaison dont elle s'assortissait. La gorgone, sans cœur, faiseuse de pierre. Ulter feignit une soudaine terreur et, comme s'il devait s'assurer de son corps, se palpa les bras avant de résoudre : « Au moins ton regard ne m'a-t-il pas encore changé en pierre, il reste un espoir que tu ne sois pas tout à fait gorgone. » Un clin d’œil et un tendre sourire accompagnèrent ses mots.

Ses gestes se suspendirent au défi que proposait Freya. Un poème ? Il rosit. Serait-il à la hauteur d'une forme littéraire aussi exigeante... Il joignit les mains et les frotta dans un mouvement nerveux. Ulter ne pouvait toutefois pas refuser ce défi à sa matière grise et si d'aventure il échouait, aussi serait-ce le début d'un apprentissage pour lui – exercice de l'esprit dont il avait toujours grand faim. « Pari tenu. » finit-il par accepter. « Je prends volontiers en main ces cartes. » Il sourit. Sur quel sujet écrire ? La rencontre, le hasard, la découverte de deux civilisations... L'otage aura le temps d'y réfléchir. Quant au moyen de l'écriture... Oh, composer dans sa tête et s'appuyer sur son excellente mémoire ne l'effrayait guère. Il lui faudrait seulement convoquer à son souvenir les règles de poésie latine qu'il avait compulsées jadis. À moins qu'il ne choisisse d'écrire dans un style plus proche de celui d'Yggradsil ? Allons ! Il y penserait en temps et en heure. Le problème serait davantage de faire parvenir le fruit de son travail à la Dame. Le Consul accepterait-il de lui céder une feuille, pour un prétexte qu'Ulter inventera ? Le captif n'aimait cependant pas l'idée de mentir. Ou il réciterait son texte à Freya lors de la prochaine entrevue... si sa voix pleine de trac ne tremblait pas trop !

Le sérieux du moment jeta un nouveau silence entre eux tandis que rejaillissait devant leurs yeux la triste nécessité de la prudence à observer. Ulter acquiesça gravement. Il garderait le secret. Il ne mettrait pas son amie en danger, quand bien même il donnerait tout pour passer davantage de temps avec cette femme rayonnante et riche de tant de curiosité ! Ils se tinrent par les yeux. « Dès que le Destin voudra nous faire nous revoir en quelque soirée, ou qu'il te sera possible de revenir dans cette rue... oui, il me tarde d'en entendre bien davantage sur ton histoire. » Et puisqu'il était question de son histoire, Ulter eut le trouble de remarquer combien ses révélations quant aux runes faisaient passer Freya du pourpre aux joue... à une grande pâleur. Son visage diaphane, ses gestes contrits... Elle flottait dans un brouillard de questions et, d'une voix serrée, elle révéla l'origine du symbole sur lequel elle l'interrogeait. Un parchemin dans les affaires de son père. Le désarroi de la Dame peinait son ami. Ce trop plein de mystère devait lui laisser un trou à la mémoire, un puits au cœur !
Il se dit alors avoir bien de la chance que d'être porteur d'une grande histoire – celle d'Yggradsil – et d'avoir connu les origines de sa famille. Se bâtir sur du silence était aussi périlleux que d'ériger une tour sur de l'argile. Mancini... Ulter se répéta le nom. Désormais, cela lui revenait... Oui, il en était certain, un Mancini avait marqué – à sa façon – le passé de la cité-diamant. La peine ressentie chez Freya le décida à parler. Il s'accouda au rebord de la fenêtre et avança les mains pour prendre une nouvelle fois celles de son amie. « Freya... Si cela peut te donner une piste... Yggradsil a connu un Mancini. Oh certes, il était là clandestinement, mais cela s'est su. Je ne connais pas l'histoire en détail, mais ce seigneur Mancini fréquentait en secret une femme de chez nous. Son époux... a fait grand tapage en l'apprenant. C'est là tout ce que je suis en mesure de te dire. » Il n'était en effet plus libre des ses mouvements. Reverrait-il un jour sa tourelle et ses parchemins ? Il soupira. « Mais il se pourrait que d'autres te renseignent. À Yggradsil, qui sait ? Mais je t'en supplie ! Sois prudente. » Freya restait une Romaine. La laisserait-on aller quitter la Cité Éternelle pour celle des sorciers ? Et à Yggradsil, ne serait-elle pas accueillie avec hostilité, en tant que représentante des dominateurs. Ulter resserra tendrement ses mains autour de celles de la jeune femme. Il baissa la tête, comme en humble prière : pourvu qu'il ne soit pas la cause d'ennuis pour Freya si elle se entamait le périlleux voyage de ses origines ! N'aurait-il pas dû se taire ? Non. Il fallait qu'il parle. Qu'il l'aide.

La dignité avec laquelle la patricienne lui parla, malgré sa tristesse, lui confirma la noblesse de son cœur et son désir de la côtoyer. Ulter choisit d'observer la même hautesse, la fierté de ses actes, pour répondre sans honte aux questions de son amie sur sa position d'otage : « Oh non, j'en parle sans mal. Car je comprends la situation, tout en ne regrettant rien de ce qui m'y a conduit. Il y a deux mois, j'ai caché dans la tourelle des archives une jeune fille injustement poursuivie comme sorcière par des légionnaires. Après le départ des soldats, elle a pu poursuivre sa route mais... » Il déglutit sa colère. « Ils l'ont reprise plus loin. J'ai appris que sous la torture elle a dit qui l'a aidée. Il n'a pas fallu attendre longtemps pour que des gardes s'introduisent à Yggradsil et me saisissent. » Ulter fronça les sourcils. Infirme et non sorcier... quelle proie facile avait-il fait ! « Je me croyais bon pour le fouet ou la crucifixion, comme dissident. Mais non, ils m'ont mené là. » Il voulut terminer sur la note positive qu'Ulter, en toute honnêteté, reconnaissait à sa situation : « J'ai eu la chance d'atterrir chez le consul Genitius. Il y a beaucoup à apprendre auprès de lui. C'est pour Yggradsil que je m'inquiète et suis en colère : avec ce chantage, je dois leur être une sale épine dans le pied... »
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répondu : Un peu plus près de ses racines [Ulter ¤ Mai 902] EmptySam 9 Mai - 15:15
Un peu plus près de ses racines Heureusement qu'il n'en existait pas deux comme Ulter, ce serait priver le jeune homme de sa rareté, de sa spécificité -aussi surprenante fut elle-. Freya avait toujours aimé celles et ceux qui ne ressemblaient pas à tout le monde, sans doute, car elle-même n'était pas comme tout le monde? N'y voyez aucune vantardise de sa part, c'était juste un fait. Il était extrêmement rare que Freya noue des liens avec le premier ou la première venue...mais ces quelques paroles et opinions échangés avec Ulter avaient conquises la jeune femme.

C'était comme s'ils se connaissaient depuis des années et elle ressentait finalement une certaine tendresse pour cet otage qu'elle ne connaissait pas il y a encore une heure. Tendresse qui s'intensifia encore un peu plus lorsqu'Ulter réalisa que, plongé dans leur discussion il en avait oublié de manger la moitié du fruit que la sorcière lui avait donné. Cela la fit bien sourire. Largué? Ce n'est pas comme ça qu'elle l'aurait qualifié..."Plutôt passionné je dirais." ajouta Freya pour essayer de dédramatiser. Cependant, elle ne pu s'empêcher d'ajouter "Mais oui deux comme toi et ce serait ingérable! Tellement plongés dans vos parchemins et feuilles qu'on vous retrouverait momifié dans votre tourelle parce que vous aurez oublié de vous nourrir! Ces intellectuels je te jure..." plaisantait la jeune femme en affichant une mine affligé.

Cela dit, Freya n'éprouva aucune honte ou gêne à avoir ajouté cette petite touche sombre à son humour. Elle savait Ulter capable de comprendre et accepter ce genre d'humour. La jeune noble avait le sentiment qu'avec ce dernier, elle pouvait être en partie elle-même. C'était tellement appréciable de laisser tomber ces étiquettes qui la maintenaient prisonnière, condamné à mener une vie de faux-semblant juste, parce qu'il était inconvenant pour une "dame" de sa condition de se conduire comme ci ou comme ça. La rencontre avec Ulter lui apportait un véritable bol d'air.

Sans se départir de son petit sourir malicieux, Freya fut heureuse qu'Ulter accepte le petit défi qu'elle lui lança. Enfin..."petit" tout était relatif! Car un poème bien qu'il ne soit composé que de quelques vers, n'était pas forcément simple à composer, Freya en tenait pour preuve, le parchemin qu'elle avait laissé échapper à cause d'un bourrasque...comme si le vent lui-même lui hurlait de ne point lire ces mièvreries. Sans doute que Freya aurait dû laisser Ulter le brûler? Non. Jamais la demoiselle n'aurait fait ça. Elle respectait le travail de chacun, aussi puéril soit-il. Car il ne faisait aucun doute que le jeune naïf avait beaucoup travaillé dessus. "Hum! Je sentais bien que tu accepterais ce défi." Et ce, bien que la nervosité agitait ses mains et ce, bien que ses pommettes se tintèrent d'un rouge significatif. Adorable...

Sa curiosité était palpable, Freya avait hâte de le revoir très prochainement pour pouvoir lire ou entendre ce que son interlocuteur allait créer. Elle était également curieuse de savoir ce que l'otage allait demander s'il gagnait. "Bien! Tout est parfait dans ce cas! Il me tarde de te revoir pour entendre ta création. Ce jour arrivera peut-être plus vite que tu ne le pense." La jeune noble trépignait d'impatience...pour le poème bien entendu mais également pour le revoir lui, tout simplement. Car elle souhaitait entretenir leurs entrevues, aussi clandestine soient-elles. Ulter l'intriguait et apparemment Dieu avaient pourvu ces deux âmes de centres d'intérêts communs. Freya était convaincu qu'au contact du jeune otage, elle apprendrait beaucoup de choses, il lui ouvrirait l'esprit.

D'ailleurs, il semblerait que l'intuition de Freya fut encore une fois bonne, car voilà qu'Ulter semait quelques graines menant à des pistes concernant le mystère de ses origines. Son sang se figea dans ses veines lorsque le jeune homme lui parla "d'un Mancini qui avait fait parler de lui en s'introduisant clandestinement à Yggradsil". Sa main se referma un peu plus fortement sur celle d'Ulter, comme pour se raccrocher à quelque chose de rassurant et aussi...l'encourager à poursuivre. Son coeur battait à tout rompre contre ses côtes et heureusement qu'elle fut assise sans quoi, Freya aurait probablement sentit sa force abandonner ses jambes. "Cette...femme comment s'appelait-elle? Est-ce que tu te souviens de son nom?" Elle porta son autre main libre contre sa poitrine, accusant le coup. Son regard allait et venait d'Ulter au banc, du banc vers le sol pavé, du sol pavé vers le banc et ainsi de suite, son esprit balayé par la violence de ces révélations et des liens qu'elle commençait à faire.

Il fallait qu'elle sache. Il le fallait absolument! Jamais elle ne pourrait trouver le repos sinon! Freya jeta un regard appuyé, l'invitant promptement à lui faire toujours plus de révélations. "Comment est-ce que cet homme s'appelle? Enfin je veux dire, le mari de cette femme? Est-ce que tu sais si il est encore vivant? Et où est-ce qu'on peut le trouver à Yggradsil?" Freya avait clairement l'intention d'y aller, même si cela impliquait de prendre des risques. "Cela expliquerait la présence de documents avec des runes dessus. Se pourrait-il que ce parchemin soit une sorte de message et que la rune de protection soit je ne sais pas...ait été dessiné pour protéger celui qui la lira?" Freya se releva alors, allant et venant devant la fenêtre, complètement plongée dans ses réflexions. "Mon père ne m'a jamais parlé de ses escapades à Yggradsil ou même de cette femme."

Freya avait peur. Peur de savoir, peur des pièces de son puzzle qui s'imbriquaient les unes dans les autres et qui finirait par révéler une terrible vérité. Son père avait été avare d'informations concernant sa mère. Jamais il ne lui avait révélé son identité, ou même le fait qu'elle soit morte. La jeune femme caressait l'espoir fou que sa vraie mère soit encore vivante et qu'elles pourraient enfin se retrouver. "Il faut que j'y aille Ulter. Peu importe importe le danger." Pauvre Ulter, il venait sans le faire exprès, de réveiller le côté téméraire de la jeune sorcière, ce côté intrépide que ne supportait pas sa belle-mère, ce côté qui la poussait toujours à ne jamais rester à la place qu'était la sienne. Son regard résolu croisa de nouveau celui azure du prisonnier. Rien ni personne ne pourrait lui faire changer d'avis.

Néanmoins, écouter la raison de l'enfermement d'Ulter contribua à calmer quelque peu l'esprit aventureux de la jeune femme. Elle plissa les lèvres, pendue à son récit et sentit son coeur se gonfler d'émotion. Ulter était courageux. C'était un véritable héros qui s'était sacrifié pour une cause juste. Il y avait tant de fierté dans ses yeux noisette...Elle se sentait profondément touchée par cet acte de bravoure complètement désintéressé et d'autant plus car, elle-même était une sorcière. "Ce que tu as fait...C'était...profondément courageux. Tu as tout mon respect si tant est que cela ait la moindre valeur. Courageux, intelligent, amusant, aurais-tu ne serait-ce qu'un défaut?" Freya s'était un peu calmée, elle voulut lui demander si cette pauvre fille qu'il avait caché avait survécu à sa capture, mais une voix derrière elle l'interpella.

"Bella!!! Bon sang mais qu'est-ce que tu fais ici? Ça fait des heures que je te cherche partout! " C'était son grand- frère qui visiblement, était revenue de la taverne et à qui sa belle-mère venait de passer un savon. "Lucius...hum j'étais juste ici, en train de lire quelques parchemins." Un jeune homme à la chevelure blonde s'avança vers les deux jeunes gens et toisa l'otage du regard. "Qui est-ce?" Freya haussa les épaules. "Je l'ignore. Il m'a juste aidé a récupérer les parchemins qui se sont glissés à travers la fenêtre à cause du vent." Lucius Mancini n'accorda aucun regard à Ulter et se frotta le visage, visiblement rassuré d'avoir enfin pu mettre la main sur sa jeune soeur. "Quand est-ce que tu vas arrêter de disparaître comme ça? J'en ai marre de devoir te courir après." Freya pouffa de rire avant d'ajouter avec une grande complicité "Arrête, on sait tous que c'est Mère qui te fait peur." "Petite chipie! Bon allez on rentre Bella." Freya aimait beaucoup Lucius et ce dernier le lui rendait bien. Il avait toujours été très protecteur avec ses soeurs. Freya laissa passer son frère devant elle et lui emboîta le pas avant de murmurer un au-revoir à Ulter "A bientôt j'espère." accompagné d'un charmant sourire puis elle disparu au détour d'une ruelle.
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répondu : Un peu plus près de ses racines [Ulter ¤ Mai 902] EmptyLun 11 Mai - 12:19

Un peu plus près de ses racines ¤
ft. Freya Mjolgnürd




Ulter joua à se mordiller la lèvre comme un enfant coupable, puis à laisser pendouiller mains et langue pour simuler ces momies d'intellectuels évoquées par Freya. Il se redressa, l’œil pétillant que sabrait la clarté du jour. Le captif s'étonnait de se trouver là, à une fenêtre, plaisantant avec cette radieuse jeune femme comme avec une vieille amie. Tout coulait de source et l'otage en oubliait le temps qui filait, sa situation périlleuse, le travail auquel il était censé retourner. Quel plaisir !
La demoiselle assura avoir pressenti la réaction d'Ulter : bien sûr, qu'il acceptait le défi intellectuel. Et le lot de découvertes qui l'accompagnerait – le plaisir de la recherche, de se creuser les méninges à la recherche des bonnes tournures. Là encore, le duo paraissait se connaître d'instinct. Ne resterait qu'à forger un texte à la hauteur de cette patricienne et de cette rencontre. Ulter en avait rosi et agité le bout des mains dans un sursaut de timidité... qui parut attendrir profondément Freya. Voilà qui ne lui était jamais arrivé. Les dames rencontrées jusqu'alors avaient pour lui un attachement différent : amical, intellectuel, parfois malheureusement l'attendrissement devant son corps éclopé... mais rarement avait-il fait fondre un cœur par ses allures et manières. Une inquiétude pinça alors le cœur de l'archiviste : que se passerait-il le jour où elle découvrirait ses jambes traînantes et ses cannes ?

Taquine, Freya lui promit des retrouvailles rapides... plus rapides encore qu'ils ne l'imaginaient. Ulter sourit. Reviendrait-elle prochainement à sa fenêtre ? Il ne faudrait pas traîner à s'atteler à son poème ! Une joie vive emplit le jeune homme : désormais, il aurait quelque chose à attendre dans sa captivité ! Il ne vivrait pas au jour le jour sans but autre que son travail – et tout de même le plaisir de quelques conversations avec Tiberius. Le captif se demanderait chaque nouveau matin quand il reverrait son amie. Son futur s'illumina d'un autre rêve que celui de retourner à Yggradsil. Freya pourra percevoir à cet instant, dans son regard embué, l'étendue de son émotion à ces constats.
Mais un sujet nettement plus grave la préoccupa vite. Ses révélations. Ulter savait bien que ce serait pour elle un coup de massue et il avait même hésité à lui faire ses aveux quelques secondes encore auparavant. L'honnêteté cependant avait réclamé qu'il parle. Et comme il s'y attendait, une pluie de questions fébriles s'ensuivit. Il la laissa serrer ses mains et son pouce vint caresser la paume délicate de la jeune femme. « Je n'ai plus en tête le prénom de cette femme, je suis désolé. Mais je peux te dire son nom de famille, à elle et son époux : Mjolgnürd. » Sa voix avait roulé de tout le fort accent d'Yggradsil en prononçant ce nom avec émoi. « Et oui, l'homme vit encore. Il est l'un des armuriers de la cité. » Il acquiesça à l'hypothèse de Freya : son père avait conservé des runes pour la protéger, et en mémoire de cette femme... puisque Ulter comprenait désormais bien le genre de lien qui avait dû unir le père de son amie à cette native Yggradsil. La demoiselle se leva, allait, venait, toute agitée face à de telles découvertes. Ulter la laissa expulser à sa manière tant d'émoi fort légitime.
Il se sentit cependant un coup dans le ventre quand Freya annonça aller à Yggradsil. Une décision évidente – même nécessaire à comprendre son histoire. Mais quelle tristesse que de ne pas pouvoir l'accompagner en ce voyage... L'otage aurait tout donné pour être avec elle dans ce grand moment, l'aider à découvrir ses racines, lui présenter toute la cité-diamant. Et surtout, être à ses côtés pour expliquer sa venue et être une caution si on venait à lui chercher des ennuis en tant que Romaine. « Oui. Je comprends. Yggradsil fait partie de ton histoire et une part de toi t'attend là bas. Je prierai pour toi et pour la sérénité de ton voyage, de tout cœur. » murmura Ulter, en baissant la tête pour cacher l'étendue de sa frustration. Il prit soin d'ajouter : « Quand tu y seras, rassure-les s'il te plaît. Dis-leur que je vais bien et que rien ne les menace. » Il entendait par là : que je veille chaque jour à ménager l'équilibre précaire entre Rome à Yggradsil – qu'aucun ennui ne vous vienne en tout cas par moi.

Elle le complimentait à présent et admirait ce qu'il avait fait pour cette fugitive. Ému, Ulter écoutait sans trouver quoi répondre. Qu'y aurait-il d'intelligent à répliquer ? Le seul son à quitter sa bouche fut un petit rire alors que Freya partait en quête de ses défauts. Il retrouva son air espiègle et allait dire ''qu'elle les découvrirait à force de le fréquenter, petit à petit, car il paraît que le diable loge dans les détails''... mais soudain arriva un jeune noble, et qu'Ulter comprit immédiatement être le frère de la demoiselle.
Lucius le toisa. Aussitôt, l'otage s'inclina avec toute l'humilité qui convenait et ne dit pas un mot. De toute manière, le nouveau venu ne lui accordait déjà même plus le moindre intérêt. L'archiviste eut un pincement au cœur d'entendre son amie prétendre ne pas le connaître : se serait donc là le sort de leur relation... feindre toujours de n'être rien l'un pour l'autre, ne se parler qu'en secret... Freya n'y était pour rien et avait même raison d'appliquer cette prudence. Il faudrait juste que le jeune homme admette la clandestinité. C'était ainsi, il n'y avait pas le choix. Déjà, son amie s'éloignait après un dernier ''au-revoir'' murmuré rien que pour lui. Ulter redressa la tête une seconde, le temps de lui offrir son plus doux sourire et un salut du bout des doigts. Enfin, à regret, il se réinstalla complètement à l'intérieur de la chambrette, adossé au mur, puis reprit en main les tablettes de cire où l'attendait son travail. Mais d'autres projets dansotaient sous son crâne, et des rêves et des vers à venir comme autant d'étincelles.

~ Fin ~
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Un peu plus près de ses racines [Ulter ¤ Mai 902]
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