l'union.. fais la force [FEAT SNOFRID]

CODAGE PAR AMATIS

☾☾ Il n'avait pu se résoudre à se mêler aux humains. Pas qu'il les détestait ou les méprisait d'une quelconque façon, mais il n'avait jamais été à l'aise, au milieu de ses semblables. Il ne se préoccupait guère des découvertes d'untel ou des soirées de beuveries d'un autre: éternel solitaire, il n'y avait qu'en la rare présence de quelques compagnons de route qu'il s'était ouvert à une relative sociabilité qui ne l'empêchait nullement d'être qualifié de muffle par les dames ou de monstre par les hommes. Attraction et répulsion qui n'existaient nullement avec ceux qui, comme lui, partageaient un don unique et qu'il ne croisait qu'en de rares occasions. Parmi ses comparses les plus présent: Geneva, sorcière au troisième oeil, qu'il n'avait pas revu depuis près d'un demi-siècle ou encore la jeune fille d'Yggradsil, Ñolofinwë, l'enfant promise par Tatiana voilà bien des années. Snöfrid soupira. Il se devait de prendre une décision la concernant, et vite: ses ressources s'amenuisaient et il lui faudrait bientôt reprendre un nouveau contrat afin de gagner de quoi subvenir à ses besoins et à ceux de sa monture. Quand à Ñolofinwë, elle était loin d'avoir la puissance à laquelle son don lui permettait de prétendre: il le sentait, le chemin était encore long avant qu'elle ne prenne la pleine mesure de ses pouvoirs. Cependant, il avait remarqué, lorsqu'il l'observait à la dérobée, la présence de cette femme, sans doute une soeur, qui ne la quittait que rarement. Femme qui s'avérait également proche du chef du village ce qui n'était pas pour arranger ses affaires: mettre Ñolofinwë sur son cheval avant de quitter Yggradsil pour quelques mission à des lieues d'ici semblait compromis, il aurait tous les hommes d'arme de la ville à ses trousses. Sans compter que la jouvencelle ne se laisserait peut être pas faire et son pouvoir n'avait pas une durée indéterminée sur les objets, ou les gens, qu'il décidait d'enchanter.  

Se tournant et se retournant sur sa couche, au milieu de la neige, Snöfrid soupira. Il n'arriverait pas à trouver le sommeil s'il continuait de songer à la sorcière, à la prophétie de sa mère et à l'étrange et soudain changement qui s'était opéré en elle dès lors qu'il avait avouer son identité. Lui même se sentait légèrement différent: l'idée de repartir, celle qu'il avait initialement décidé de suivre afin de se rassurer pendant son siècle d'errance, ne semblait plus aussi évidente qu'au départ. Pouvait-il partir en laissant la magicienne livrée à elle même ? Pourrait-il assumer de savoir qu'il avait tourné le dos à la dernière promesse de Tatiana ? Le sorcier soupira. Cette fille aurait sa peau, il en avait le pressentiment. Après un bon quart d'heure supplémentaire, il finit par jeter les couverture au loin, agacé de voir Morphée lui refuser ses bras alors même que son sommeil était agité depuis quelques nuits. « Bouge pas de là ... je vais marcher un peu, je reviens.  » dit-il à son cheval, délicieusement lové contre un feu de fortune, lui même réchauffé par une épaisse couverture que Snöfrid avait jeté sur son dos. Le sorcier s'éloigna, ses pas crissant contre la neige fraiche, retrouvant le chemin de la clairière où il avait rencontré Ñolofinwë sans même s'en rendre compte. Il crut qu'il dormait pour de bon, quand il l'aperçut, assise sur le rebord de la rivière, ses pieds nus dans l'eau glaciale. Dans sa chemise de nuit, elle ressemblait presque à une apparition, vision de l'au delà, angélique dans la blancheur de ses vêtements qui rappelait la teinte neigeuse de ses cheveux. Une véritable apparition. Il fut troubler d'entendre, dans le silence absolu de la foret, un chuchotement, presque un murmure. Son prénom. Il ne pouvait que rêver, songea-t-il avec amertume tandis qu'il reprenait sa route, ses pas souillant le parterre blanc encore pur où seules les traces du passage de la jeune fille s'observait. « Ñolofinwë  » répondit-il alors, persuadé d'être envoyé dans une dimension lointaine, à des années lumières de la réalité banale de son quotidien gelé.

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☾☾ Que faisait-elle là, si loin de la chaleur de son foyer, perdue au milieu de la neige en pleine foret ? Il se sentit se raidir brusquement en sentant les bras de la jeune fille venir entourer sa taille tandis qu'elle se lovait contre lui. Le contact physique, indéniable, lui prouvait qu'il n'avait pas sombrer dans le sommeil, que tout ceci était bien réel et que, malgré l'heure avancée et le froid ambiant, elle était bien là. Il laissa ses bras venir l'entourer à son tour, constatant à quel point, face à lui, elle était petite et fragile. Il laissa sa jour s'appuyer sur le dessus de la petite tête blonde, sentant sa respiration souffler un air chaud contre son bras « Je te l'ai dis non ? Je n'avais pas l'intention de partir.  » même si ce n'était pas l'envie qui lui en manquait. Cette ville lui rappelait des souvenirs. Pas que des mauvais, mais pas que des bons. Elle éveillait un lui le désir de venger le nom de sa mère et il savait que cela aurait été faire fit de son sacrifice que de foncer tête baissée sans réfléchir. Sa présence, c'était la jeune sorcière dans ses bras qu'il la devait. Sinon, il aurait mit les voiles depuis longtemps. « Mais qu'est-ce que toi tu fais là ... ?  » demanda-t-il avec le ton sévère et réprobateur de l'inquiétude. Se promener ainsi était le meilleur moyen de chopper la mort ! Et si ce n'était la maladie, il y aurait sans doute d'autre âmes moins bien intentionnées que lui dans les environs.

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