EVENT I » l'invitation douteuse [TOPIC ÉVÈNEMENT DU FORUM ¤ Août 902]

EVENT I

L'invitation douteuse

¤ Août 902 ¤

~ Musique d'ambiance - Grande parade, "Ben Hur" ~

Alors que la neige venait de cesser de tomber, transformant les rues du village en un magnifique tapis blanc sabré de reflets bleutés, une voix en panique retentit à travers tout Yggradsil, relayée par l'écho. Ce bon vieux fils de forgeron brandit une affiche. Il clama : « Regardez ce qu’un voyageur m’a donné ! Regardez ! » Ulrik, le chef de ce village qui résistait depuis un siècle maintenant à l'hégémonie de l'Empire Romain, dirigeant de cet endroit plein de mystères, sortit face à tant de grabuge. Il prit l’affiche entre ses mains et l’analysa avec attention. « Ce bon vieil empereur nous convie à l'un de ces spectacles de foire et d’animaux ! » Sur le document, l'on pouvait voir dessinés des fauves, ainsi que hommes face à eux prêts à les affronter, avec le grand soin d'un tracer qui donnait toute sa vie au combat. En petit caractères, en bas du parchemin, l'on pouvait lire : « Est vivement convié Yggradsil et sa population, pour un moment de partage. » Ulrik rit à gorge déployée : « Conviés ? Mon cul ! »
Dans la tête des villageois, les mots suaves de l'invitation dissimulaient tout autre chose. Chacun avait vite compris ce que cela signifiait et Ulrik le premier.

De son côté, l’empereur espérait bien pouvoir utiliser cet événement afin d’en apprendre davantage sur ce village qui lui résistait tant et tenait tête à ses ancêtres.
L’animosité se fit également ressentir à Rome où les avis divergeaient quant à l’existence des sorcières, tout comme au sujet de l’existence de la magie en soi. Aussi l'invitation du peuple d'Yggradsil aux grands jeux du cirque reçut-elle un accueil mitigé dans les rues de la Cité Éternelle. « Et si ces sauvages venaient nous égorger et violer nos femmes ? » hurla un Romain sur la place où fut annoncé l’événement, cette même place hautement symbolique où Tatiana fut naguère brûlée.

- oOo -

La date à marquer d'une pierre blanche était arrivée. Un soleil éclatant se coulait dans chaque rue de Rome. Ses lueurs dessinaient un chemin jusqu'au Colisée au-dessus duquel trônait fièrement l'astre. Les dieux avaient été consultés et tous les présages semblaient annoncer un jour faste. Les rues vrombissaient d'une animation sans pareil tandis que la foule immense - composée de petites gens comme de patriciens, d'artisans, de badauds, aussi bien que d'éminents politiciens - suivait les artères de la Cité telle une gigantesque toile d'araignée dont le cœur vibrant était l'arène. Édifice impérial projetant son ombre infinie sur la ville et son peuple ! Murs ornés de colonnades, percés de mille fenêtres, signature de pierre tracée par l’Empereur au front de l'Histoire ! Le prestige de Rome y semblait imprimé. Et en ce temps de fête, le Colisée ouvrait ses vastes bras aux milliers de spectateurs qui, le temps de quelques heures de spectacles, oublieraient leurs tracas quotidiens dans le stupre et le sang.

L'affiche du jour était prometteuse ! L'Empereur y avait mis les grands moyens, tant il savait comme tout un chacun que la séculaire formule "Du pain et des jeux" fonctionnait toujours autant. A plus fortes raisons lorsque les conditions de vie des plébéiens étaient rudes en raison des sécheresses. Sans divertissement, un peuple se découvrait plein de misère.
Les crieurs publics, les graffitis courant le long des murs de la ville, et à présent les devantures à l'entrée du Colisée annonçaient :

« Grand spectacle offert par notre divin empereur !

Les réjouissances s'ouvriront par une course de chars où vous verrez se disputer les meilleurs sportifs de l'Empire.

Puis viendront des combats de fauves : lions, panthères, tigres déploieront toute leur férocité pour que les meilleurs gagnent !

Suivra l'heure du Sacrifice, où ceux qui ont osé défier l'Ordre seront expédiés dans l'Autre Monde : des chrétiens, des voleurs et plusieurs rebelles seront les uns livrés aux bêtes, les autres crucifiés.

Enfin, le moment que vous attendez tous : le tournoi des gladiateurs, où pour votre plus grand plaisir s'affronteront nos champions !

VIVA ROMA. »

:copyright: sobade.

Enfin, on déploya les gigantesques battants du Colisée ! Les vomitoria portèrent alors bien leur nom : la foule en liesse fut dégueulée par ces ouvertures et se répandit à toute vitesse en chaque coin de l'arène. Très vite, les gradins furent noirs de monde. Bientôt, l’amphithéâtre dans son entier allait rugir mieux qu'une bête fauve, ses hauts murs tapissés des cris de la foule autant que du soleil de plomb. La chaleur était déjà telle qu'il fallut déployer le velum au-dessus des bancs : ainsi, l'épaisse toile rouge ferait-elle parasol au-dessus de toutes ces têtes. On frappait du pied, on battait des mains dans l'ivresse de l'impatience. Les myriades d'yeux contemplaient le décor et certains cherchaient à discerner ceux qui, dans la masse des spectateurs, pourraient être ces sauvages d'Yggradsil conviés à la fête. Entrèrent alors des soldats aux costumes rugissants, des trompettes d'un doré rutilant. Elles chantèrent. Le spectacle allait commencer.

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L'invitation douteuse
Plus décidé que jamais, le pas lourd d'Ulter se traînait à travers l'atrium, accompagné des frappes hargneuses de ses béquilles. Son poing gauche serrait à la fois le manche de sa canne et une feuille froissée en sa paume. Il se trouva bientôt à côté de la table où travaillait le Consul et lui porta sous le nez l'exemplaire de ces affiches qui circulaient partout à Rome. Surpris dans sa lecture, Tiberius releva la tête et inspecta le document qu'il reconnut aussitôt. Il croisa les grands yeux bleus de l'otage, alors chargés de colère. Le patricien n'en fut pas surpris, il s'attendait à ce qui allait suivre.
« Un moment de partage ? » grogna Ulter, pointant les mots destinés à Yggradsil. « Dites-moi, Consul, c'est une mauvaise plaisanterie. » Tiberius répondit le plus calmement du monde : « Il s'agit là de la décision de notre Empereur. » Il n'estima pas nécessaire d'en dire davantage, ni de prendre l'otage pour un imbécile en prétendant une invitation courtoise : celui-ci avait de toute évidence déjà saisi ce qui se jouait. « Je dois reconnaître qu'elle ne manque pas d'inventivité ni de cynisme. » rétorqua l'archiviste. Attirer ici les gens du village dissident, pouvoir les observer au même titre que l'on scruterait les bêtes en spectacle dans l'arène, espérer même qu'il y ait un dérapage et que l'on puisse procéder à l'arrestation d'un ou deux sorciers... Ulter serra les dents, son regard noir toujours rivé à l'affiche. Il eut alors un mauvais pressentiment. Inviter les gens chez lesquels des prétoriens avaient, trois mois plus tôt, capturé un otage... Tiberius le devança avant même qu'il ne verbalisât quoi que ce fut : « Je vais me rendre à ces jeux. Et toi aussi. J'en ai reçu l'ordre. » Un souffle sec poussé par le nez constitua la première réponse de l'otage. Puis : « L'ordre, oui, je m'en doute. Vos stoïciens ont raison : un politicien est souvent aussi peu libre qu'un esclave. »
Le Consul se leva d'un coup. Il planta ses pupilles dans celles du jeune homme et lui empoigna le bras. « Fais attention. J'apprécie nos conversations et de te voir ici bien considéré, mais n'oublie pas ta place ni la mienne. » « Aucun risque, Consul. Je sais les sales besognes qui sont les vôtres. » dit Ulter, plus calme. Tiberius, en tant que bras droit d'Eléazare, avait hérité d'un des dossiers les plus crasses et sensibles de l'Empire : celui d'Yggradsil, de ses sorciers et de la gestion de son otage. Le silence revint entre les deux hommes. Le patricien reprit son travail. Les jambes désossées de l'archiviste frottèrent le sol en sens inverse. Il jeta l'affiche au passage, avant d'aller se plonger dans Pétrone et son Satyricon pour espérer faire baisser sa colère.

L'inquiétude d'Ulter, en revanche, s'était accrue un peu plus chaque jour jusqu'à la date fatidique. Elle lui semblait alors vriller ses nerfs et prête à se déverser sous forme de rage à la moindre mauvaise tournure des événements. Pourvu que ses comparses ne tombent pas dans le panneau ! S'ils venaient, pourvu qu'au moins rien ne dérape ! Qu'aucun d'entre eux ne fasse rien d'inconsidéré qui les conduise en prison voire à la mort ! L'otage savait bien qu'on l'envoyait assister au spectacle avec le Consul – et entourés de gardes, bien sûr ! – pour donner à ses camarades d'Yggradsil la tentation de vouloir l'aider, de faire en plein gradins usage de leurs pouvoirs, et ainsi de déclencher un potentiel coup de filet parmi les sorciers. Ulter bouillonnait. Son ventre se nouait, plein de crainte.
Son cœur était violemment partagé entre son désir de revoir les siens... et son immense angoisse pour ce qui risquait de leur arriver. Une chose cependant lui restait certaine : si ses camarades venaient malgré tout à faire le choix d'attaquer, l'otage évidemment se donnerait à corps perdu à leurs côtés. Qu'importait qu'il fût désarmé et vêtu d'une simple tunique. Qu'importe s'il fallait mourir dans le feu de l'action. Il ne resterait pas sans rien faire si Yggradsil se battait autour ! Rome ne l'aurait jamais dans son camp ni ne ferait de lui un lâche. Le long du trajet vers le Colisée, cette foule de pensées le torturait et il priait ardemment les dieux pour qu'ils leur inspirent le meilleur choix, à lui et à ses amis d'Yggradsil.
On passa devant le programme des réjouissances. Ulter fronça les sourcils. Il claudiqua vers le Consul et lâcha : « Une sortie dans le cadre de mon apprentissage des mœurs romaines et de leurs raffinements. » « Je sais que tu préfères cent fois mieux, dans notre culture, lire Cicéron, Épictète et Marc-Aurèle. Mais il faut son jeu à la plèbe et fournir la cat... » « La Catharsis, compléta Ulter. Oui, je sais. J'ai lu aussi Aristote. » Tous deux du reste savaient fort bien pourquoi l'otage était en réalité convié. La foule bruyante s'installait autour. Des esclaves firent le passage au Consul et à sa suite. Ulter prit place à côté de lui, tendu comme un arc, ses béquilles serrées à pleines poignes. Il prit à peine garde aux habituels regards que lui décochaient les Romains, interpellés par son habit grossier et son épaisse tignasse en bataille qui l'indiquaient immédiatement comme un de ces barbares.
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Divin Empereur, divin Empereur mon cul sur la commode qu’il est divin ! Mais surtout, avec tout ça, il me permettait d’aller à Rome et d’avoir une chance d’aider Ulter. J’avais pris au possible une tenue aussi proche de Rome que possible. Ma famille n’aimait pas que j’y aille, mais je ne pouvais pas… rester là et rien faire. Sous mes robes, j’avais quand même de quoi soigner un peu. De quoi recoudre, de quoi apaiser la douleur et désinfecter. J’avais fait très attention à ma tenue pour être au plus proche de cette de Rome. Mais vraiment… Ce n’était pas pratique pour marcher ou quoi que ce soit d’autre.

Il y avait un monde de fou. Les gens n’avaient rien d’autre à faire que de venir voir ça ?! Surtout de ce que j’avais compris… Course de char… pourquoi pas. Des sportifs ? Non, des fous ! Les combats de fauve… Ils crevaient déjà les chevaux, rajoutons des fauves, c’est encore plus drôle ! Le sacrifice… Ils allaient encore brûler des gens. Enfin, officiellement c’était crucifié ou jeté aux bêtes. Et après les gladiateurs. Les gens étaient fou… Complètement fou. Je n’y allais pas pour les jeux. J’y allai pour voir Ulter et le faire s’échapper. J’avais deux chevaux, je pouvais le porter longtemps. Et une fois au galop…

Je fus bousculé dans la foule. Je sentis mon poignard glisser un peu le long de mon bras, mais pas passé pour que je sois inquiète. Je le rajustai très discrètement et vérifiais surtout mes affaires. Tout était bon. Je me faufilai parmi la foule compacte en cherchant mon Ulter des yeux. Il était otage, mais on allait l’exhiber. Où était mon sauvage à moi ?! Le bleu que Roland m’avait fait avant que je ne parte me faisait mal à la jambe. S’il n’y avait qu’à la jambe, j’en avais encore sur les bras et le ventre. Enfin, Roland c’était qu’un détail. Trouver. Mon. Ulter. Je grimpais les marches remerciant et maudissant la foule : au moins j’étais invisible. C’était ça le plus important, je finis par le voir et même croiser son regard. Je lui souris avant de lutter contre la foule pour le rejoindre. J’avais entendu quelques murmures. Sauvages ?! Putain on en parlait de cette civilisation qui s’amusait du combat de deux êtres humains sûrement à mort ?! Non ? C’est vrai que c’était enrobé d’un joli cadre. Fantastique. Je préférais mille fois mon Yggdrasil. Des gardes. Forcément… Ils pouvaient pas tous chuter dans l’escalier ? Je restais au milieu de la foule, à regarder Ulter et à réfléchir pour le sortir de là. J’aurais tant aimé le serrer contre moi… Une vague de tristesse monta.

Invitation douteuse

event 1

Les jeux du cirque. Je ne les aimes pas vraiment, et, ce, pour de multiples aspects. Tout d'abord, j'avais failli être jeter en pâtures au fauve par trois fois mais je m'en étais sorti par un tour de passe passe ou un coup de chance lors de ces trois morts imminentes. Ensuite, regarder des animaux sauvages comme les lions et les tigres dévorés des êtres humains encore vivant, trop peu pour moi. A quel moment est-ce que c'est divertissant ? Et enfin, observer des gens se faire brulaient vif... Rien que d'y penser j'ai envie de vomir mes tripes. En dehors de ces points là, je prend du plaisir à regarder les courses de chars et les combats de gladiateurs. De façon assez régulière, Rome organisait des jeux et d'ordinaire je ne m'y rendais que très peu. Cependant, cette fois serait différente.

D'une part, l'Empereur avait invité Yggradsil à se rendre au Colisée. Quelle mouche avait bien pu le piquer ? Je ne doutais pas que cela devait cacher machinations et autres complots pour mettre à bas le village et traquer les sorcières. J'étais donc très intrigué de savoir si les habitants viendraient ou non. D'autre part, Opsia se rendrait au cirque avec sa famille et d'après ce que j'avais cru comprendre, elle n'avait encore jamais assisté à pareil spectacle. Et, en bon samaritain que je suis, je lui avais proposé de l'accompagner. Nous avions donc convenu de nous rejoindre aux pieds du Colisée le jour prévu. J'avais commencé à tisser un lien fort agréable et sympathique avec la jeune femme et je comptais bien l'explorer un peu plus.

Parmi la foule, je me laisse porter par le flot des gens qui vont et qui viennent, dérivant au gré de leurs pas et me rendant invisible à leurs yeux. De temps en autres, je les frôlais et approchais "innocemment" et en profiter pour venir subtiliser bourses et bijoux. En attendant Opsia, ma meilleure prise fût une paire de boucles d'oreilles subtiliser à une noble déjà d'un certain âge. J'avais du m'y prendre en deux fois, une tentative par boucle. Et je dois bien avouer qu'elles étaient magnifiques, souriant je les glisse dans ma sacoche bien fermée avant de me rendre au point de rendez-vous que nous avions convenu avec la jolie brune.

Quelques minutes plus tard, je la vois qui approche de ma direction. Un sourire aux lèvres, j'effectue une légère courbette devant la jeune femme.

"Bien le bonjour charmante demoiselle."

Je lui offre un clin d’œil avant de lui offrir mon bras en affichant un sourire charmeur sur mon visage.

"Prêtes ?"

Une fois les portes franchies, je balaye l'assemblée en quête d'une place où nous serions bien installés sans pour autant être incommodé par d'autres spectateurs.

love.disaster

we create our own fate

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You must become the missing piece.

☾☾ poste à refaire...

CODAGE PAR AMATIS

Eye of the tiger

Le colisée... Nous possèdions l'amphithéâtre des Trois Gaules, un édifice point aussi majestueux que celui de notre capitale mais qui se défendait par sa beauté. Je le visitais lors des représentations théâtrales qui, même si elles m'amusaient, ne m'arrachaient qu'un vague sourire. N'étaient elles pas toute semblables ? Assise à côté de mon père gouverneur, à la meilleur place, je préférais les combats de gladiateurs. Les mises à mort étaient bien rares. Un soldat pouvait soit accepter la mort ou prendre sa retraite si l'autorité décidait qu'il était tant plus lui d'arrêter de combattre. J'aimais l'action, observer leurs tactiques... J'avais appris que des femmes combattaient mais elle n'était pas issue de haute noblesse. Ce qu'il est ennuyant d'être riche... Jamais je n'avais vue de mise en pâture au lion. Soit je m'endormais sur mon confortable siège assoupie par la durée du spectacle et la chaleur soit ma gouvernante m'emmenait dans cette salle où ceux sennuyant s'envignassait.

Aujourd'hui serait donc exceptionnel. J'allais enfin voir un spectacle un entier. J'espérais de tout mon être que nous aurons droit aux reconstitutions navales. Mais j'avais ouïe dire qu'Yggdrasil avait été invité et une légère boule se formait dans mon estomac. Un instinct, une phobie inutile... Je ne pouvais qu'y assister. Je glisse à ma cousine que je vais voir un ami ce qui lui fait esquisser un sourire malicieux. Mon mariage ne tardera pas mais en attendant, autant s'amuser. Je parcours la foule du regard, me faisant bousculer afin de rejoindre le point de rendez vous. J'esquis se un sourire en l'apercevant. Ce beau parleur... Sa compagnie m'amuse. Je sais qu'il n'attend rien de moi. Je pose donc un châle emprunté à une domestique sur mes cheveux avant de lui prendre le bras.

Prête mentais je D'ailleurs je surprise de vous voir ici. J'aurais pensé que vous servirez de nourriture aux lions. Enfin... Sûrement ne feraient ils que se ronger les dents avec vos os. On se demande à quoi sert l'argent que vous gagnez si honnêtement. Pas en incroyable banquet apparemment

AVENGEDINCHAINS

♛

Freya & all

Du pain et des jeux

"Sulpicia! Freya! Etes-vous enfin prête?? Par tous les Dieux, nous allons être en retard!" Lucius ne tenait plus en place! Depuis qu'il avait eu vent des jeux organisés au Colisée, ce dernier allait et venait depuis des jours, s'achetant au moins une nouvelle toilette par jour pour être le "plus fabuleux" et que dire de sa soeur!? Elle aimait les mondanités et cela faisait des lustres que rien n'avait été célébré là-bas. "Je suis prête depuis presque une heure mon frère. Mais tu connais Sulpicia...elle a changé au moins cinq fois de tenue." Une voix avait surgit dans le dos large du fils Mancini. Il maugréa et préféra attendre patiemment avec sa demi soeur.

"Vous pensez que des gens d'Yggradsil vont venir??" demandait Sulpicia qui daignait enfin les rejoindre. Elle avait opté pour une robe verte émeraude tandis que Freya elle, avait préféré enfiler quelque chose de plus sobre. C'est donc toute de parme vêtue qu'elle s'habilla. Contrairement à sa fratrie, Freya n'avait jamais aimé les jeux du cirque. Quelle "joie" et "plaisir" pouvait-on tirer de la contemplation de chevaux tournant en rond, de gens que l'on exécutait, des brutes se battant jusqu'à ce que mort s'en suive. La jeune femme avait l'âme bien trop sensible pour aimer ce genre de "spectacle" alors il n'était pas question pour elle de faire le moindre effort vestimentaire. Oh elle était déjà fort jolie, mais affichait une certaine sobriété...c'était sa petite résistance à elle. "Je n'en sais rien. Ce sont des sauvages, ils n'entendront peut-être rien à nos coutumes?"

Freya sentit son coeur se serrer tandis qu'elle repensait à Ulter et Azura. Elle avait envie de hurler qu'Yggradsil n'était pas remplie de sauvages comme Rome le laissait supposer! Mais c'était se battre contre des moulins à vent. Aussi, elle remercia le ciel que sa belle-mère arrive enfin et ordonne à tout le monde de se tenir prêt. Des litières attendaient déjà la petite famille. En route, Freya apprit que des places attendaient déjà les Mancinis. Situées dans les étages supérieurs, ces "gradins" séparaient les plus fortunés de la lie de la société. Lorsqu'ils arrivèrent, il y avait déjà foule. En ces temps difficiles, les gens appréciaient les divertissements..."Du pain et des jeux" se rappelait la patricienne.

Freya descendit de la litière et jeta quelques regards furtifs nerveux à la foule. "Qui cherches-tu du regard soeurette? C'est la foule qui t'inquiète? Ne t'inquiète pas, on sera bientôt tout en haut." rassura le grand-frère qu'était Lucius. Elle lui adressa un doux sourire et secoua la tête. "Non ne t'inquiète pas. C'est juste que j'avais...demandé à une amie de me rejoindre pour regarder les jeux avec elle! Je ne la vois pas et cela m'inquiète c'est tout." Mentait la jeune femme. En fait, elle essayait de voir si elle apercevait Ulter. Le coeur battant. Depuis la fameuse fête ou il lui avait avoué ses sentiments, Freya souffrait de n'avoir pu le revoir. De plus, allait-il bien? Après avoir été rossé comme un vulgaire voleur...C'est alors qu'elle vit un visage familier! Azura?? Elle était parmi la foule des badauds. "Partez devant je vous rejoint!" Sans attendre la réponse de son frère, la jeune sorcière se mêla à la foule, rejoignant la guérisseuse. "Azura!" Appelait-elle à plusieurs reprises avant d'apparaître à côté d'elle. Elle était heureuse de voir un visage amical! Elle n'avait pas oublié l'aide qu'elle lui avait apporté. "Tu es venue finalement!" Peut-être qu'Ulter était dans les parages lui aussi? Elle savait combien le jeune homme était important pour la guérisseuse! Néanmoins, le fait de savoir Azura en territoire ennemi ne la rassurait pas.

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J’avais envie de hurler en entendant des commentaires sur Ulter. C’était donc ÇA les romains ? Des gens… Je me mordis les joues assez fort pour sentir le goût du sang dans ma bouche. Ils osaient critiquer les Yggdrasiliens… Ils étaient pires qu’eux ! Ulter était mon meilleur ami et entendre les gens parler ainsi de lui me rendait malade. Ils ne le connaissaient pas… Ils ne connaissaient pas ses souffrances… tout ce qu’il avait traversé, qui il était vraiment. Je serrais les poings avant de continuer mon ascension en évitant de mon mieux de bousculer quelqu’un. C’était Ulter que je regardais, parce qu’on était là pour lui aujourd’hui, Moi… et le reste de mes compagnons d’Yggdrasil, j’étais sûre de ne pas être seule. J’avais cru voir d’autres gens du village… Je me tournai pour observer la foule. Nolofimwë. Je la reconnue de loin. Si elle me voyait, je lui indiquai du regard où était Ulter. Il fallait qu’on le sorte de là. J’avoue que monter ensemble un plan… aurait été une excellente idée… On aurait peut-être dû y penser avant.

Je sursautais quand une personne jaillit à ma droite. Je ne l’avais pas entendu. Freya. Elle avait dû m’appeler, mais avec le bruit et mon attention rivé sur les autres… Je n’avais pas fait attention. Je trouvais la force de lui sourire, parce qu’elle… Elle était si gentille, et qu’au fond… je ne comprenais pas comment elle tenait encore à Rome… Elle aussi il faudrait l’emmener… quoi que, pardonne-moi Ulter, mais avec elle cela serait plus simple. Je hochais la tête.

« Bonjour Freya. Oui, je suis venue… Il fallait que je Le vois. Il l’exhibe… comme-ci c’était une bête de foire ! »

Je lui montrais du menton, bouillante d’une rage dingue. J’avais juste envie de les égorger… Je baissais la voix :

« Et ce que j’entends sur lui… »

J’eus un haut-le-cœur. On ne pouvait pas le laisser là… Je regardais Freya avec angoisse.

« Tu crois que tu peux nous rapprocher discrètement de lui ? Au moins si de loin je pouvais m’assurer qu’il aille bien… ou essayer quelque chose… »

Tant pis si je me faisais prendre ou même tuer ! Je serrais entre mes doigts mon bras où le tatouage des Layndos était gravé dans ma chair. J’ignorais si ici cela avait une vraie signification, mais pour moi oui. Personne ici ne saurait soigner Ulter aussi bien que moi. Que le péché de l’orgueil me brûle… mais c’était comme ça. Un romain me bouscula et frappa dans un des bleus que Roland m’avait fait. Je grondais de douleur avant de secouer la tête et me masser le flanc. J’allais pas m’arrêter pour si peu. Je regardai l’homme près d’Ulter :

« C’est le consul c’est bien ça ? Si on doit s’approcher… il faut être des patriciens et avoir… un nom romain. »

Mon prénom, Azura, sans parler du Layndos, n’avait rien de romain… Je n’allais pas pouvoir y aller aussi facilement. Je tiltais soudain sur la tenue de Freya.

« Tu es magnifique Freya, désolé, j’en perds mes bonnes manières. »

Et moi… j’avais choisis une tenue passe-partout à Rome au possible. C’était pour moi le plus important. J’avais même fait l’effort de me coiffer comme eux. Je me massais l’épaule en levant encore une fois les yeux sur Ulter puis je les baissais sur la piste :

« C’est… barbare ces jeux… En quoi est-ce amusant de voir des chevaux crever sous les coups de fouets ou des fauves s’entre-déchirer ou même des gens se battre entre eux pour le plaisir d’une foule ? »

Mon côté guérisseuse sans aucun doute. Je glissai mon bras sous celui de Freya pour ne pas la perdre dans la foule. En espérant que les quelques visages d’Yggdrasil que j’avais vu puisse également voir où était Ulter…

L'invitation douteuse
Sur la piste ensablée d'or, une parade annonçait l'ouverture prochaine de la course de chars. L'écho décuplait les notes des clairons. Les commentaires des spectateurs impatients cascadaient de toutes parts. Quels champions allaient concourir ? Qui remporterait les lauriers ? D'autres paroles, qui serpentaient de bouches à oreilles, concernaient Yggradsil et l'otage. Ces sauvages étaient-ils venus ? À première vue, rien ne les distinguait – habillés à la romaine qu'ils étaient. Visage neutre, immobile à sa place, Ulter observait une certaine distance vis-à-vis de ce qui pouvait se dire mais n'en perdait miette. Son dos ne lui faisait presque plus mal et le médecin engagé par Tiberius, qui avait été excellent durant ces deux semaines, lui avait promis que la cicatrisation se ferait au mieux. Il portait des pansements sous sa tunique, toutefois sa posture ne laissait rien deviner : le jeune homme se tenait droit, robuste, et affichait une tranquillité de façade aux côtés du Consul.

Bien sûr, l'archiviste restait en réalité fort préoccupé : ses amis d'Yggradsil seraient-ils venus ? Il ne saurait dire si cela lui causait davantage de joie ou d'angoisse. Le bonheur de les voir se disputerait, dans son esprit, avec la crainte que quoi que ce fût de fâcheux ne leur arrive. Tandis que ses pupilles scrutaient les gradins, fouillant ces milliers de visages – riches ou pauvres, discrets ou agités – son cœur rata un battement en reconnaissant Azura. Il écarquilla les yeux. Elle, là... Vêtue à la romaine !
Et plus loin, Ulter découvrit Ñolofinwë. Splendide, dans une robe style Empire aidant à la fondre dans la foule... quoique sa chevelure argentée et la grande beauté de son visage lui attiraient moult regards. Son expression ferme et impérieuse impressionna l'archiviste : elle avait changé. Sans doute grâce à Snöfrid, présent à ses côtés. Ulter n'avait pas trop eu le temps, encore, de faire sa connaissance, mais il avait vite senti qu'auprès du fils de Tatiana en personne, Ñolofinwë accomplirait un grand chemin : devenir ce qu'elle était. Sous les silences de Snöfrid, Ulter avait lu la force et la sagesse, mais aussi l'érosion d'une si longue vie et les spectres qu'il y devinait.

Azura repéra le jeune homme. Elle lui sourit ! Même Ñolofinwë le vit et lui adressa de loin son regard. Ô comme le simple fait de se tenir par les yeux lui mit du baume au cœur ! S'il pouvait, il bondirait sur ses béquilles, les rejoindrait pour une embrassade, puis aurait tant à leur demander ! Tant d'événements qui avaient dû se produire depuis sa capture ! Mais le Consul était là, avec son épouse et tous leurs gardes... Alors, Ulter afficha lui aussi, de loin, un large sourire comme trace de l'immense bonheur qu'il avait à les voir. Comme un vibrant merci pour leur présence. Comme une promesse, enfin, que tout allait bien, qu'on le traitait correctement – ou du moins qu'il ne voulait pas qu'ils s'inquiètent. Toutefois, la gravité qui transperçait dans son regard très bleu contrebalançait l'apparence de joie qui étirait ses lèvres. Car l'otage redoutait les dangers encourus par ses amis. Certes oui, il donnerait tout pour repartir à Yggradsil – avec eux et Freya – mais pas au prix de leurs vies ni même d'un risque d'arrestation pour un seul d'entre eux !
Le temps qu'il s'échoue en ces pensées, Azura avait déjà commencé à lutter dans la foule pour le rejoindre ! Oh par les Dieux, qu'elle ne fasse rien toute seule d'inconsidéré !

Heureusement, Freya venait d'apparaître à ses côtés. Elle aussi était là, avec sa famille. Ulter voulut cueillir son regard, de ses prunelles alors vibrantes de clarté. Celle de ce jour ensoleillé, celle de l'amour qu'il lui vouait et de l'énergie à vivre que sa vue décuplait en lui. Le banquet où ils s'étaient déclarés remontait à un mois. Un mois qu'il ne l'avait pas eue à nouveau près de lui ! Qu'il songeait chaque jour à elle. Qu'il priait pour que tôt ou tard, ils trouvent chacun le moyen de s'affranchir de de qui empêchait leurs jours à l'unisson. Ciel... Que Freya ne sache jamais ce qui était arrivé à l'otage en l'espace de ce mois... L’archiviste brûlait d'impatience à lui apprendre bien des choses dont elle allait avoir besoin, maintenant que ses pouvoirs étaient révélés. De mémoire, il avait réuni références, formules, strophes... autant de conseils mais aussi de poèmes qui seraient pour Freya des guides et soutiens.
Trop loin de son aimée et d'Azura, Ulter ne pouvait entendre ce qu'elles se disaient. Cependant des yeux, il ne manquait rien. Ni la rage au visage de la guérisseuse, ni les empressements curieux de Fraya... ni la ruade d'un spectateur qui venait de bousculer Azura, lui causant une vive douleur dont l'otage devina la source. Toute sa fureur pour Roland revint couler en lui. Il serra les poings à ses béquilles. Cette ordure sévissait toujours auprès d'elle ! Tiberius avait réussi à faire en sorte que le bourreau reste davantage à Rome dorénavant, mais cela ne suffisait pas.
Tiberius, d'ailleurs... Il était si près ! Bien à contre-cœur, Ulter détacha son attention des deux jeunes femmes pour se retourner à nouveau vers la parade qui se déroulait au centre de l'arène. Heureusement, pour cette fois la famille Genitius n'avait rien soupçonné.
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Every human being is a puzzle of need.
You must become the missing piece.

☾☾ Le lieux était déjà emplie de foule et la jeune sorcière si sentait très mal à l’aise, elle devait faire preuve de grand sang froid afin de ne pas perdre le contrôle et montrer la puissance de son pouvoir encore non maîtrisé. Elle observait impassible, la tête droite alors qu’elle entendit autour d’elle nombre de murmure demandant à quel empereur elle pouvait être mariée et ainsi quel était le chanceux qui avait épousé une femme d’une beauté digne des dieux. Elle entendit même qu’elle était peut-être la réincarnation de l’un de leur dieux. Par Odin non merci pensa t-elle.

Elle observe la foule et croise le regard d’Azura, en colère et pleine de fureur, Nolo lui fais signe de se calmer en effet la tension habillant le visage de son amie pourrait les faire repérer et par la même occasion faire tuer. Il ne faut en aucun cas faire quelque chose pour Ulter qu’elle cherche d’ailleurs du regard et qu’elle fini par croiser. C’est ce qu’ils cherchent ses maudit Romains, une tentative de sauvetage afin de pouvoir attaquer leur cher village tout est prétexte à la guerre.

Nolo fini par se concentrer sur le spectacle qui est sois disant à vomir, à quel moment il est amusant de voir des animaux se faire torturer par la peur et la faim ? Sans compter les esclave mis en jeux.
Elle pose son regard sur Snöfrid qui ne laisse rien montrer et pourtant semble si à l’aise, surement l’expérience et l’âge… Elle essaye d’imaginer ce qu’il ressent, se retrouver dans la ville où sa mère est décédée…

CODAGE PAR AMATIS

Invitation douteuse

event 1

Opsia m'adresse un sourire que je lui rends tandis qu'elle se coiffe d'un châle, couvrant ses cheveux. Comme toujours, elle était rayonnante mais je note que sa tenue semblait volontairement plus simple. Et le châle ne peut signifier qu'une chose: elle a l'air décider à se fondre réellement dans la foule cette fois. Cependant, qu'elle ne s'en inquiète pas trop. La plupart des romains se rendus frais et pimpants comme à chaque événement se déroulant au Colisée. Je laisse échapper un rire franc suite à la remarque taquine de la jeune femme. Je ne l'imaginais pas capable de remarque aussi sarcastique, preuve que j'avais encore beaucoup de choses à découvrir à son sujet.

"Pourquoi un honnête citoyen comme moi servirait de repas aux lions du cirque ? Et puis, pour vous faire une confidence, je doute de n'avoir un très bon goût."

La demoiselle s'empare du bras que je lui offre et nous pénétrons ensemble, côte à côté, dans l'antre du lion romain. Les gradins grouillent de monde et je prend la direction d'une partie moins remplis, pour le moment en tout cas.

"Le fruit de mon dur labeur est dilapidé pour la bonne cause voyez-vous. J'aime offrir nourriture et vêtements aux orphelins de Rome. Ils sont oubliés par la totalité des citoyens mais pas par moi."

Ce n'était point un mensonge, dès que je le peux, j'offre nourriture et toge aux enfants oubliés de l'Empire. Leurs parents sont absents, décédés ou esclaves et ils doivent se débrouiller seuls pour survivre. J'avais beau être un voleur, je n'étais pas sans cœur. Je ne sais que trop bien ce que c'est de mourir de faim.

Alors que je grimpe sur une rangée, mon regard se pose sur une femme dont la silhouette ne m'est pas inconnu. Je fronce les sourcils puis peste silencieusement entre mes dents avant d'entraîner doucement Opsia vers des gradins un peu plus haut. Oh non, je n'avais aucune envie de me retrouver face à l'une de mes nombreuses conquêtes en compagnie d'Opsia. Cependant, la malchance semble en avoir après moi. A quelques mètres devant moi se dresse mon premier amour que je croyais à des kilomètres de la capitale de l'Empire. Azura. Elle ne semble pas m'avoir vu et je nous fais légèrement dévié de sa trajectoire en adressant un clin d’œil amusé à la brune qui tient toujours mon bras. Croiser Azura n'était pas une bonne idée non plus. Enfin j'arrête notre progression à bonne hauteur, un peu plus haut que la moitié du Colisée.

"De là nous aurons une vue imprenable sur les réjouissances."

Souriant à Opsia, je m'installe à ses côtés entre une famille et un vieux couple.

love.disaster

l'invitation douteuse

event #1

☾☾ Jamais il n'avait pensé mettre les pieds à Rome: le lieu même où son existence prenait la plus diabolique des significations, l'endroit où, s'il on apprenait sa magie, il serait mis à mort sans plus de procès. Cependant, il n'avait pas pu laisser partir Ñolofinwë seule. Cela aurait été à l'encontre de tout ce que sa mère avait prophétisé et de la place qu'il s'était peu à peu fait auprès de la jeune fille. Si les motivations de la sorcière lui étaient inconnues, Rome, elle, lui était bien trop familière. Les derniers instants partagés avec Tatiana prenaient un écho tout particulier alors qu'il se trouvait dans la ville même où elle avait été exécutée, invité d'assassins en toges blanches et respirant le luxe et la fête. En d'autres circonstances, il aurait détesté se trouver là, en plein Colisée, à observer les jeux qu'offrait gracieusement l'empereur à son peuple. Mais il n'avait pas confiance en l'impulsivité imprévisible de sa jeune disciple. Rome représentait tout ce qu'il arborait le plus: une foule grouillante, des éclats de voix, un soleil de plomb, l'absence totale de la nature et une prédisposition au complot et aux ragots. Loin de sa solitude passé, Snöfrid grinçait des dents tout en gardant un oeil sur la Ñolofinwë, bien plus alerte quand aux personnes présentes. Pour lui, c'était un mauvais moment à passer. Pour elle ... Il n'aurait sut le dire.

Il profitait de la météo pour garder sa capuche sur sa tête, désireux de cacher à tous la chevelure blanche qui ornait son crâne autant que le regard jaune qu'il posait sur le monde. En cela, sa disciple avait plus de chance: la blondeur extrême était à la mode à Rome en ce moment mais lui ne correspondait nullement aux normes attendus pour un homme et faisait bien plus voyageur égaré que noble citoyen du coeur de l'empire. S'il ôtait sa capuche, il attirerait les regards et ses orbes dorés ne manquerait pas de trahir son appartenance magique. Il se devait d'être discret. Il repéra la petite guérisseuse lorsqu'elle échangea, avec Ñolofinwë, quelques signes d'agacement face au spectacle qui, au contraire, semblait ravir le reste des spectateurs. De la même manière, il repéra avec surprise le jeune infirme, gardien de la mémoire d'Yggradsil qu'il avait croisé à son arrivée dans la cité. Mais malgré les visages familiers, Snöfrid n'était pas à l'aise: quelque chose le dérangeait profondément et il ne parvenait à mettre le doigt dessus. Au delà de la présence même du bibliothécaire qui semblait attiser la colère des deux jeune femmes, il y avait autre chose. Et il craignait de ne trouver avant qu'il ne soit trop tard. « Ne t'éloigne pas de moi. Je n'ai pas exercé mon pouvoir sur une grande surface depuis longtemps. » chuchota-t-il à l'oreille de la sorcière, craignant de la perdre dans la foule si quelque chose se passait.

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l'invitation douteuse

event #1

☾☾ Il n'avait pas été mécontent de retrouver Rome et sa liesse familière. Ses parent n'avaient pas été avare de bonheur à la vue de leur second fils, revenant d'entre les morts après des semaines de disparition et Vel se contenta d'évoquer une guérisseuse lui étant venue en aide alors même qu'il se trouvait dans un état critique, bien loin de la calèche le ramenant à Rome. Les évènements avaient eut un effet positif inattendu: Numerus avait mis de côté l'idée de le marier et Vel ne pouvait qu'être satisfait de cette nouvelle qui lui donnait plus de temps pour mettre en ordre son plan de bataille concernant les désirs conjugaux que désiraient lui imposer sa mère. C'était avec une certaine lassitude, cependant, qu'il entra dans le Colisée ou, déjà, s'amassait une foule de romain avide de jeux. Lui n'y trouvait guère son compte: il était trop faible et noble pour participer et préférait ainsi d'autres jeux bien plus intéressant que de rester les fesses collées sur la pierre pendant des heures. Mais ces jeux n'étaient pas de simple jeux fait pour amuser la foule. C'était un cadeau de l'empereur et les siens espéraient bien y montrer tout le respect et l'honneur qu'il ressentait à leur cher et bienaimé dirigeant. Numerus apparut en premier dans la loge du gouverneur, décidé à saluer les hauts dignitaires s'y trouvant avant de présenter ses hommages à l'empereur. Derrière lui, Vel arborait une mine fatigué mais son éternel sourire visant à s'intégrer dans cette masse informe de politicien qui laissait des esclaves remplir leurs verres ou secouer des plumes immenses pour les rafraichir.

Il s'étonna alors de ne pas voir Opsia auprès de son père avant de la repérer, quelques mètres plus loin, en compagnie d'un homme qu'il ne connaissait pas. Vel fronça les sourcils: c'était un jeu dangereux auquel se livrait la romaine: il la savait fiancée et doutait que le jeune homme qui l'accompagnait soit le promis choisit par Lucius Munatius Plancus. Il haussa les épaules et s'adossa à la pierre tandis qu'on lui offrait un rafraîchissement qu'il accepta bien volontiers. Son regard azur se perdit dans la contemplation de la foule, pauvre ou riche, venue s'amasser en ce jour si spécial. Il lança un coup d'oeil paresseux au consul et à son jouet du moment. Loin d'une jeune demoiselle aux prémices de l'âge adulte, il s'agissait d'un garçon pas beaucoup plus âgé que lui et dont les mouvements semblaient étrangement réduit. Vel n'y prêta guère d'importance: le consul n'était pas un homme qu'il approcherait seul, son père ne le lui permettrait pas. Ses yeux quittèrent alors le jeune homme pour poursuivre leur voyage quand ils tombèrent sur un visage familier manquant de lui faire recracher son vin. « La guérisseuse ! » souffla-t-il pour lui même tandis que sa cadette, Arsinia, lui lançait un regard interrogateur. Qu'est-ce qu'elle fout là, se demanda alors le blond, se redressant subitement, tout en serait le bras de sa soeur.

@made by ice and fire.

EVENT I

L'invitation douteuse

~ Musique d'ambiance - Grande parade, "Ben Hur" ~

Le chant des trompettes annonça le début de la course, sous les cris de joie de la foule impatiente. Avec l'entrée des champions, le poussière vola, dansa, tournoya dans le sillon des chars rutilants. Le métal de leurs roues sembla flamber sous le soleil. À mesure que la parade progressait en rond, la piste éclatante de lumière devenait un théâtre aux ombres mouvantes des auriges et des prestigieux attelages. Tous dirigeaient un quadrige. Chacun aux couleurs de la province qu'ils incarnaient sous le regard de la ville maîtresse du monde méditerranéen. Les conducteurs ne manquèrent pas de saluer Eléazare en passant au-dessous de sa loge. Le public battait des mains, pointait les insignes des armures, tentait ses pronostics. On achevait de prendre les paris. On distribuait les jetons de choix et les rafraîchissements. On encourageait son favori. Tamör l’Égyptien, Ismaël de Judée, Astianax de Gaule, Harald le Germain, Furio l'Ibère, Ilias le Grec... et bien évidemment Quintius le Romain. Les destriers au poil luisant, harnachés et aussi couverts de pierreries que des courtisanes, hennissaient sous le soleil et la nervosité de sentir autant de monde survolté autour d'eux.

Le départ fut donné. Alors la parade aux mouvements chorégraphiés telle une danse se transforma d'un coup en une cavalcade folle. Grinçaient les roues, hurlaient les essieux, claquaient les fouets. Le galop des étalons battait le sable qui sembla se soulever tout d'une même houle comme dans une tornade des mers ! Les rugissements de quelques spectateurs disputaient en puissance ceux des athlètes. Forêt de poings en l'air. Vague de corps que la tension faisait se lever des bancs. Bientôt le sol mordoré se macula du sang des premières victimes. Et la terre buvait l'offrande écarlate, et les yeux enivrés suivaient ces traces de défaite. Tous les coups étaient permis. Deux chars trop près : une roue se détachait en un fracas métallique à vous vriller les oreilles – souffrance et exaltation si souvent se confondent. Un aurige chutait. S'il avait de la chance, il pouvait se traîner au bord de la piste et ne pas finir piétiné sous les sabots des coursiers. Débris de véhicule en plein milieu du chemin. L'on freinait, l'on déblayait au plus vite le passage. L'Ibère puis le Germain tombèrent morts. Quatre tours d'arène supplémentaires et il ne resta du Grec qu'un corps quasi désarticulé. Aussitôt expulsé sur la civière que, paralysé à vie, l'homme ne quitterait sans doute plus.

Chevaux et auriges ruisselaient de transpiration. Les spectateurs s'exaltèrent plus que jamais quand vint les deux derniers tours. Tamör, Ismaël et Quintius se talonnaient en tête. La foule en ivresse suivait la moindre feinte, la moindre accélération... Enfin, l'ultime des poissons dorés qui servaient à compter les tours, s'abaissa. On retenait son souffle. On s'accrochait des yeux aux derniers crissements de roues. Puis ce fut dans l'arène un débordement de joie pour célébrer Quintius. Autour, Ismaël comprima les poings et Tamör ne s'occupait pour l'instant qu'à reprendre son souffle. « Hourra pour Rome ! » « Vivat ! » « Tu t'es bien battu Ismaël ! » « Bravo ! » « On gagne pas à tous les coups, l’Égyptien ! » « Vivat pour Quintius ! » Blessé mais la tête haute, plein de fierté, le vainqueur descendit de son char, tapota l'encolure de ses destriers puis monta recevoir des mains d'Eléazare sa couronne de lauriers. Dans les gradins, l'on se payait les mises des paris, les verres trinquaient, les sesterces sonnaient en allégeant les bourses des uns pour le bonheur des autres.

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Eye of the tiger

Votre bonté m'impressionne. Sûrement devriez-vous apprendre à ceux assis près de notre empereur la compassion dis-je tout en regardant les sénateurs et leurs familles apprêtés de joyaux qui pourraient nourrir des hameaux entiers. Les récoltes de Rome sont réparties équitablement...Les mentons tremblants de graisses des gouverneurs contrastent tant à ceux qui, près de moi, sont plus simplement vêtu. De l'hypocrisie ? Je vais paraître naïve, sûrement rirez-vous de moi, mais je n'avais jamais songé à cette ignoble disparité entre les classes sociales avant ma rencontre avec ce charmeur au beau sourire.Et jamais je ne me serais aventurée plus loin que mon jardin si je n'avais un jour croisé sa route. Mon monde change dernièrement et je ressens plus profondément tous ses sentiments que je tentais de minimiser pour n'être qu'une femme discrète et sans ambition. Je m'émerveille et m'ose m'indigner. Je détourne mon regard de ceux que pourtant je fréquente sans cesse pour poser mon regard sur Aerion.

Peut-être ont-ils des femmes et des filles qui adoreraient faire votre connaissance. Dites-moi d'ailleurs, vous vous occupez tout aussi bien ds veuves que des orphelins?

J'ai toujours été moqueuse mais je gardais mes remarques pour moi même.Ma gouvernante pratique un humour que je ne connais guère. Toutefois je partage le sarcasme aussi bien que ma ma mère pour qui seul son fils existe. J'éloigne cette pensée tandis que j'observe l'attitude de mon guide quand son regard se pose sur une adorable brune. Il me semble plus gêné que pour les autres dames que nous avons du éviter. Me moquer? Je pourrais certes mais si je suis dure, je ne suis point cruelle. Je ne désire pas l'être. Je me contente de sourire à son clin d'oeil tout en m'installant à ses côtés. Le spectacle ne tarde guère à commencer. C'est son visage que je regarde quelques instants tandis que bien des questions à propos de cet étrange individus ainsi que des idées incongrus germent dans mon esprit.Je fini par reporter enfin mon attention se pose à nouveau sur la foule. C'est là que j'aperçois Vel, j'ignore s'il me voit mais je porte discrètement un doigt à mes lèvres pour lui demander de garder la confidence avant de rabattre le voile sur le bas de mon visage.

"Aucun cavalier Scythe. Et pourtant il n'y a pas meilleurs meneurs de chevaux qu'eux. Saviez-vous que chez les Samartes, prêts de la Mer Noire, certains peuplent sont conduits par les femmes? Ici, elles ne font que gouverner dans l'ombre. je pense à ma matriarche dont le comportement me répugne. J'aimerais parfois la contrecarré, m'opposer plus dignement à ces stratagèmes surtout réussis grâce à son comportement dépravé...On acclame le gagnant et je souris.

Les bien aisés s'arrachent des flacons de sueurs des meilleurs gladiateurs. Ce seraient aphrodisiaques. Une seule goutte de votre transpiration devrait valoir une véritable fortune mon ami.

AVENGEDINCHAINS

♛

Freya & all

Du pain et des jeux

Azura fulminait et a juste titre. Cela faisait des semaines maintenant, depuis qu'elle connaissait Ulter en fait! Qu'elle voyait ce petit manège infâme des pontes de Rome exhiber son amour comme on exhibait un trophée. Elle détestait cela au moins autant qu'Azura mais se devait de garder la tête froide. "Oui je sais. Mais il faut garder la tête froide Azura. D'accord? Toi et les tiens êtes exposés. Faire un pas de travers serait donner un prétexte à Rome pour arrêter les habitants d'Yggradsil présent ici." Freya sentait qu'Azura avait les nerfs à vif. Etre si près et si loin en même temps de son meilleur ami...il n'y avait pas plus frustrant.

"Est-ce que ça va?" s'enquit la sorcière après qu'elle eut été bousculé par un romain. Puis elle réfléchit a un moyen de pouvoir l'aider à s'approcher d'Ulter. Malheureusement, il était tout près du Consul Tiberus. Le coeur battant Freya regardait Ulter. Elle voulait tellement lui parler également! "J'ai trouvé! J'ai peut-être une solution mais il va falloir m'écouter attentivement. D'accord?" Elle regarda autour d'elle et attira un peu plus près d'elle pour lui murmurer à l'oreille "Tu vas être ma servante. Je vais aller présenter mes respects au Consul et prétendre que tu m'accompagnes." Elle arrangea la coiffure d'Azura afin qu'elle fasse un peu plus romaine et
elle lui donna quelques conseils "Surtout ne parle pas d'accord? Les servantes ne sont pas autorisées à parler sans qu'on leur en donne l'ordre. Je sais que ça ne sera pas facile mais il faudra prendre sur nous." Elle lui serra la main pour la guider à travers la foule puis elle grimpa en guidant Azura "Oh! J'ai réussi à fournir les onguents à Ulter." Puis deux soldats barrèrent la route aux deux jeunes femmes avant que le Consul les autorisent à passer. "Je venais vous présenter mes respects Consul Tiberus. Votre femme est resplendissante comme toujours. Je vois que vous montrez à notre invité Ulter c'est bien ça? Combien Rome est grande. J'ai pour ma part également le désire d'apprendre un peu plus à ma servante la culture de notre empire. Elle s'appelle Azura."

Elle s'inclina respectueusement devant le couple. Ulter était tout proche d'elles deux. Son regard glissa vers Ulter brièvement c'était une telle torture que de devoir ignorer celui qu'elle aimait si tendrement. C'est alors qu'un vacarme de tous les diables s'éleva au centre du Colisée. La course de chars se déroula sous leur yeux. C'était un spectacle très dur à regarder, étalage de violence et de démembrements en tout genre. Les sauvages n'étaient pas ceux que l'on croyait.

(c) fiche:WILD BIRD & gifs:gifs hunt c l o s e d

J’essayais de rester calme et d’enfouir ma colère au fond de mon cœur. Les amulettes des Eir et de Mimir pendaient à mon cou sous ma chemise. Je regardai Freya avant de hocher la tête. J’inspirais profondément en m’imaginant simplement être devant une opération à hauts risques, plus que complexe. Il fallait que j’eusse cet état d’esprit. Une vague de calme grimpa le long de mes jambes et m’engloutit. J’expirais profondément, la tête plus froide, pour Ulter… il fallait absolument que je reste calme et paisible. C’était le plus important. Rester maîtresse de moi. J’expirais à nouveau avant de sourire à Freya, rester calme, malgré la douleur de la bousculade, je hochai la tête :

« Oui, t’inquiète pas. »

Ce n’était que les quelques traces d’amour de Roland qui restait sur ma peau… Rien de grave. Je regardai Freya, plus Ulter. Elle avait une solution. Je la laissai s’approcher et parler à mon oreille. Je hochais la tête en l’écoutant. Servante. D’accord. Ce n’était pas mon rôle favori, mais pour Ulter j’aurais pu accepter de passer pour une esclave. Je hochais la tête.

« Compris. »

Un large sourire étira mes lèvres quand elle me donna la bonne nouvelle. Par les dieux… Par Eir ! Merci. Je lui rendis son sourire en serrant sa main dans la mienne. J’imitai les gestes de Freyay en baissant les yeux avant de me glisser derrière elle, proche d’Ulter… Non mais ! J’avais rêvé ou il y avait un petit regard entre eux ? La course de chars ?! Vive je tirais sur le cordon de mes talismans qui céda sans difficulté restant dans ma main. Les gardes étaient trop occupés avec la présentation des concurrents, vive je glissai ma main dans celle d’Ulter pour lui déposer avec un sourire.

Je sentis mon cœur se lever en voyant la course débuter. Je plaquai mes mains sur ma bouche pour contenir mon envie de vomir. J’inspirais profondément avant de me mordre les joues en voyant les corps projetés au sol et les morts et le corps complètement désarticulé… Comment pouvait-on apprécier ce genre de spectacle. Je me sentis devenir livide devant tant de violence stupide et gratuite. J’inspirai profondément en essayant de ne pas vomir. Les Romains étaient des tarés… Comment apprécier un tel spectacle ? C’était gratuit et… Je glissai un petit regard vers Ulter sans savoir quoi faire. Il supportait ça depuis combien de temps ? Avec la coiffure de Freya j’avais légèrement la nuque dégagée, j’espérais qu’il ne puisse pas voir les quelques marques.

L'invitation douteuse
Ñolofinwë restait objet des regards oppressants. À distance, Ulter en était mal pour son amie. Quel malheur cela pouvait-il représenter que d'être belle, surtout en une Cité qui s'estimait jouir de droits sur ce qu'elle voulait ! Snöfrid, imposant et concentré, se tenait à ses côtés. Sans doute se donnaient-ils l'un l'autre le courage et l'impassibilité nécessaires. Elle, pour laisser couler ces lorgnades comme bave de crapauds ; lui, pour supporter de se trouver dans la ville où sa mère était morte. L'archiviste imaginait l'épreuve que cela était pour le sorcier. Or il comprenait qu'ils demeurent à distance, contrairement à Azura qui suivait son désir brûlant d'approcher son meilleur ami. Ñolofinwë et Snöfrid avaient raison : créer du remous et tenter quoi que ce fût pour récupérer l'otage, ce serait le vœu des Romains. Ils repéreraient les sorciers, procéderaient à des arrestations ! Aussi douloureux que ce fût, Ulter accepta ce constat et le fait que, pour la sûreté d'Yggradsil, il valait mieux qu'on se tienne loin de lui.
En parcourant les gradins des yeux, il s'arrêta sur deux silhouettes familières... juste devant un couple âgé. Ulter cilla, se concentra malgré la lumière aveuglante. Il finit par reconnaître avec étonnement l'élégante Opsia et – plus surprenant encore – son partenaire de sortie : le cambrioleur avec qui Ulter s'était trouvé nez à nez chez Tiberius ! Son cœur en rata un battement. Il resta deux secondes interdit, regard vissé sur le duo. Par les Dieux ! Qui était ce chapardeur, pour fréquenter ainsi une patricienne, fille de gouverneur ! Leur tandem improbable engendra plusieurs scénarios dans l'esprit de l'otage. Beau parleur comme l'était ce voleur, se ferait-il passer pour un homme haut placé auprès d'Opsia ? Se connaissaient-ils de longue date ? La jeune femme avait-elle connaissance des activités douteuses de son comparse du jour ? La porosité entre toutes ces castes romaines était décidément évidente. Et cette société pleine de facéties ! Ulter imagina que cette compagnie pour la fille du gouverneur ne serait pas du goût de grand monde chez les nobles. D'ailleurs la demoiselle était-elle seule au spectacle, sans sa notable famille ? Un fond de tristesse saisit l'érudit : pour aimer en secret une patricienne – lui, prisonnier et prétendu sauvage – ô combien était-il capable de se figurer le remous que causerait une rumeur parlant d'Opsia avec ce vagabond... À plus fortes raisons s'il se savait que l'individu vivait de rapines. Ulter gardait un bon souvenir de sa rencontre avec la noble, et même de celle du brigand en un certain sens... mais les voir en compagnie l'un de l'autre, cela était une surprise ! Attendrissante... et presque drôle – un pied de nez à Rome.

En contrebas, la parade des auriges commença. L'érudit savait que leur course allait être sans pitié, sanglante, mais essaya de ne pas y penser pour le moment. Il préféra apprendre de nouvelles choses, mémorisa les couleurs et emblèmes des provinces, analysa la mécanique qu'était l'organisation d'une telle course. Tiberius détecta avec satisfaction la curiosité de l'otage et se plut à lui expliquer les tactiques de tel ou tel aurige. « Regarde, l’Égyptien, comme il a orienté les freins et éperons sur son char. Plutôt astucieux. Le Juif a six victoires à son actif. Il est rapide et imbattable dans la gestion des virages ! L'Ibérique peut nous surprendre... on sait leur sens des arts équestres ! » Ulter hocha la tête. À vrai dire, il surveillait l'approche de Freya et Azura. « Prendrais-tu un pari ? » s'amusa à lui demander Tiberius. « Si même je le pouvais, je ne suis pas assez connaisseur de la discipline et des champions pour cela. » répliqua l'estropié. « Vous, pariez-vous ? » ajouta-t-il, faisant semblant de nourrir l'échange, suivant de loin les deux femmes. « J'hésite entre Quintius et Tamör. » Mais le patricien ne s'abaissera pas à payer un jeton ni à se prêter aux jeux d'argent de la plèbe. Sa réponse laissa Ulter silencieux. Sans doute y avait-il une part artificielle : le choix des concurrents. Toutes les provinces n'étaient pas représentées... Rome préférait sûrement convier les unes en fonction des diplomaties du moment, et ne pas convier les autres si elles écornaient l'image de l'Empire. Ni Scythe ni Parthe par exemple ?

Freya et Azura étaient là. Le cœur d'Ulter tambourina. Il croisa les mains sur ses jambes : pas de geste nerveux. Il dut se faire violence pour ne pas adresser de coup d'œil suspect à sa meilleure amie et à son aimée. Malgré tout il y eut, à peine une seconde, le glissement d'un regard amoureux vers Freya après que les gardes du Consul les eussent laissées passer. Immédiatement, Ulter adopta l'attitude discrète et docile de l'otage, malgré le dégoût que cela était à chaque fois pour son esprit fier et revêche si propre aux gens d'Yggradsil. Ses traits affectèrent un air distant. Il fit la révérence qui s'imposait en présence d'une patricienne. Pencher la tête lui permit de voiler l'émoi susceptible de palpiter au fond de ses pupilles. Azura... Ré-entendre le nom de son amie lui serra le cœur.
Il déglutit quand il fallut l'annoncer comme servante. Il n'y avait cependant guère le choix et le plan était même astucieux. « Mademoiselle Mancini, c'est un plaisir. » l'accueillit le Consul en se levant pour lui présenter ses hommages. Cornélia salua avec force bonnes manières. « Je vous remercie. » dit-elle, sans pouvoir retourner le compliment – qui aurait paru hypocrite vue la tenue étonnamment sobre adoptée par Freya. Ulter déchiffra ce bref malaise chez l'épouse du Consul et, intérieurement, s'en amusa. Sans doute un petit pied de nez de la part de sa belle. Et Freya n'avait guère besoin de grande toilette pour lui sembler resplendissante ! « Comment se portent votre belle-mère, votre frère et votre sœur ? Je suis encore sous le charme de cette soirée d'anniversaire... et nous avons à cette occasion découvert en vous une merveilleuse danseuse. » s'enthousiasma Cornélia. Le rappel de ce beau moment émut l'otage. « En effet, reprit Tiberius, il aurait été dommage de ne pas faire profiter à Ulter des plus grands jeux qui se soient donnés à Rome depuis quatre mois ! » Le patricien tout comme son captif savaient bien en réalité la stratégie pour laquelle sa présence était exigée, en ce jour de venue des Yggradsilois. Ses traits se tendirent et pour tromper sa contrariété, il dirigea à tâtons les yeux vers Azura. Elle à qui, évidemment, ni le Consul, ni sa femme ni le contremaître n'adressaient d'intérêt. Juste une servante. Ulter déglutit sa peine. S'il pouvait lui faire fête, l'enlacer, la remercier de sa présence, de son courage, parler des heures avec elle comme de coutume !

Alors qu'il regardait son amie, que la parade touchait à sa fin, que les Genitius et leurs gardes la contemplaient, l'otage sentit dans sa main venir celle d'Azura. Il prit soin de ne pas baisser les yeux dans cette direction, mais n'en eut pas besoin pour deviner ce qu'elle déposait au creux de sa paume. Il identifia au toucher les amulettes protectrices de Eir et Mimir. Il savait à quel point la guérisseuse y tenait et y trouvait réconfort. Surtout avec ce qu'elle subissait ! D'ailleurs, de sinistres marques à la nuque d'Azura furent pour Ulter comme une frappe au ventre. Roland était toujours là. Rien n'avait changé. L'archiviste serra les poings. Ses yeux se gonflèrent de larmes. Il dut ciller pour les chasser.
Elle... les lui offrait ? Profondément ému, Ulter poussa un discret soupir. Un sourire étira ses lèvres, disant à Azura qu'il était correctement traité, et « merci ». Vite, il voulut les glisser sous le tissu de son épaisse ceinture, mais la main brutale du contremaître le fit sursauter quand il lui saisit le poignet. L'homme à l'œil d'aigle avait conservé un peu de surveillance pour l'otage. « Avec quoi tu joues là, toi ? » grogna-t-il, alors qu'un autre garde qui avait été attentif ouvrait le poing d'Ulter pour révéler les amulettes. Souffle bloqué, tétanisé de confusion pour le cadeau d'Azura, l'otage regarda avec appréhension Tiberius prendre connaissance de la situation. Ulter estima n'avoir rien à dire à ce sac à merde de contremaître et ce fut au Consul qu'il exposa : « C'était par terre. Quelqu'un les aura égarés dans l'agitation des gradins. » Un tel remue-ménage occupait les bancs ! Même alors que le jeu avait démarré. Retardataires. Allées et venues autour. Salutations. Silencieux, Tiberius ordonna sévèrement à son homme de lâcher le bras de l'infirme. Ceci fait, il examina les pendentifs et n'y sembla rien identifier de connu. Ulter restait tendu. Ne surtout pas regarder vers Azura...
« Consul, puis-je les garder ? » osa le jeune homme, feignant la naïveté de quelqu'un qui appréciait ces amulettes pour leur seule esthétique. Comme une bénédiction, le vacarme des auriges lancés à toute allure ne laissa pas l'opportunité à des parlementions. Tiberius haussa les épaules et eut, de la main, un geste de désintérêt signifiant à Ulter « Si cela t'amuse ». Il sourit et les rangea. Le boucan de la course déferla de toutes parts. Il faudra attendre la fin de celle-ci pour espérer renouer une conversation audible. L'archiviste suivit d'abord avec un intérêt mathématique la conduite des chars au fil des tours de piste, enregistrant les tactiques et certaines ruses. Mais bien vite, le sang, et les démembrements l'horrifièrent. Ce spectacle serait passionnant – et bien plus stratégique, raffiné, solliciteur d'intelligence ! – sans cette débauche de brutalité. L'otage ne bougea plus le petit doigt, se sachant trop bien surveillé par deux de ces chiens en armure. Simplement, parfois, des regards à Freya et Azura. L'horrible jeu les tourmentait. Il sentait surtout la guérisseuse au bord de la nausée. Ulter l'aurait bien prise dans ses bras... À défaut, il lui adressait tout son soutien du bout des yeux. À la fin du carnage, la remise des lauriers au vainqueur – Romain, bien sûr – le laissa indifférent.
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Je souris très légèrement en entendant le soupir et le sourire d'Ulter quand je lui confiais mes amulettes. Il savait que j'y tenais beaucoup je jouais très souvent avec quand j'étais tendue, stressée , que je réfléchissais ou même... Presque toujours. Ça me rassurait de les avoir à même la peau, c'était presque aussi précieux que mes clés et ça Ulter le savait. Je me forçai à rester immobile face aux remontrances de l'homme. Toi. Je te tuerais pour ce que tu fais à Ulter. Mais je ne fis que baisser les yeux pour ne pas me faire remarquer en inspirant profondément. Pas bouger. Pas d'esclandre. C'était trop risqué pour Ulter et pour tout les autres. J'observai par contre autour de moi : ça je pouvais. Je finis par regarder la course de char et mon estomac se souleva devant tant de violence gratuite. J'avais la tête qui tournait, mon estomac, pourtant habitué à voir des choses... Se tordit sans douceur. Je plaquais mes mains contre ma bouche en luttant contre moi-même.

Je dû me détourner pour ne pas vomir sur le gardien d'Ulter, ce n'était pas le moment de lui causer des ennuis. Je me retournais tombant presque à genoux et mon estomac rendit son maigre contenu, et surtout de la bile, sur les jambes et les pieds du contremaître. C'était pas forcément volontaire... Mais c'était mérité. Et mon cerveau ressentit une douce chaleur que je n'avais pas ressentit depuis... Ulter. J'étais contre les jambes d'Ulter à genoux près de lui. Le contremaître resta interdit un instant puis leva les yeux vers moi et je lus la rage dans son regard. Je le sentis pâlir et se superposa sur son visage celui de Roland. Livide, je tentais de reculer maladroitement en bredouillant une excuse. Il semblait s'en foutre

« Je vais tellement te corriger maudite esclave que tu n'oseras même plus ne pas te retenir de vomir ou tu préfèreras le faire sur toi-même que vomir sur un de tes maîtres !»

Il était si furieux que la moitié de ses phrases ne voulaient rien dire. Je glissai vivement un regard à Ulter pour lui interdire d'intervenir. Le même lorsque je lui avais interdit de parler de Roland. Une correction de plus ou de moins je n'étais pas à ça près. Et en tout cas ça avait détourné l'attention des gardes c'était pas volontaire... Mais si on pouvait en profiter pour tirer Ulter de la...

L'invitation douteuse
Ce qui menaçait d'arriver... arriva. Horrifié, Ulter vit Azura s'effondrer et vomir devant l'atrocité du spectacle. Le contenu de son estomac se répandit sur les jambes du contremaître. Oh Dieux ! La situation pouvait difficilement être pire et l'otage frémit à ce qui allait suivre. Déjà, la brute éructait contre la malheureuse et s'apprêtait à la corriger. L'archiviste croisa le regard de son amie, mais c'en était trop ! Il ne pouvait pas ne pas intervenir alors que cet infecte personnage allait lever la main sur elle ! Les poings du jeune homme se serrèrent de colère. Il s'apprêta à retenir le bras du contremaître – usant de la même énergie avec laquelle il lui avait saisi le poignet. Donnant-donnant. Heureusement, la voix polaire de Tiberius arrêta le rustre : « Flavius, tenez-vous ! Cette esclave appartient à Mademoiselle Mancini. Il lui revient de la corriger comme elle l'estime nécessaire. »
Et les regards de se tourner vers Freya. Le cœur d'Ulter battait à tout rompre. Sa tension redescendit d'un cran, sa main en tremblota deux secondes le temps qu'il retrouve ses nerfs. Ses yeux tombèrent sur Azura et, suivant l'élan qui lui vint à la vue de son visage livide, l'otage s'empara de l'imposante gourde que se partageaient le contremaître et les gardes – laquelle attendait sur le gradin. Deux des hommes râlèrent aussitôt mais qu'importait ! Ils pouvaient s'acheter un rafraîchissement, eux, si cela leur chantait. Ulter versa de l'eau dans le bouchon faisant office de gobelet et le tendit à son amie. « Tiens. » dit-il, s'efforçant d'adopter un ton distant, un regard et un visage fermés – cela lui fendit le cœur. Devant la mine inquisitrice du Consul, il justifia : « Elle est, comme moi, bien peu habituée à vos spectacles. Encore plus si elle n'est à Rome que depuis récemment. » Flavius revint cependant à la charge, pointa la gourde en grognant à Azura : « Qu'elle prenne cette flotte au moins et nettoie ses exactions ! » Il baissa la tête afin de désigner ses sandales et cuirasses de jambes souillées. Un sourire mauvais lui vint. Un regard noir d'Ulter lui répondit. Tiberius les interrompit tous d'un geste autoritaire avant que la situation ne dégénère. Il se retourna vers Freya : à elle le dernier mot.
Un instant, l'otage se demanda si la diversion n'était pas idéale. Freya et Azura allaient occuper l'attention. Il pourrait... s'éclipser ? Ramper ? Serpenter en contrebas de tout ce monde... Il avait l'habitude d'aller vite sur les mains. Ulter jaugea la distance entre lui et Ñolofinwë, beaucoup plus loin dans les gradins. Mais il ne fallait pas être bien futé pour vite se rendre compte que l'entreprise serait folle ! Quelle chance y avait-il pour qu'il parvienne jusqu'à elle sans qu'une seule personne ne le repère le long des bancs ! Et que ferait-il ensuite, sinon mettre en danger la sorcière et Snöfrid ? Sans compter qu'Ulter était désarmé. C'était délirant. L'idée le quitta aussi vite qu'elle était venue.
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Freya & all

Du pain et des jeux

Les yeux de Freya s'écarquillèrent en une franche surprise lorsqu'elle vit le contenu stomacale de son "esclave" s'échapper de la gorge de cette dernière pour finir sur les jambes et les pieds du contremaître. La sorcière resta complètement immobile pour éviter le moindre geste malheureux qui pourrait les condamner tous. Car sa réaction naturelle en voyant son amie malade, aurait été de passer un bras compatissant par dessus les épaules et de l'entraîner vers un endroit reculé, à l'ombre, loin du spectacle afin qu'elle recouvre ses esprits comme...le faisait les amis.

Mais là, elle n'était plus Azura l'amie, mais Azura l'esclave, la servante qui avait pour maîtresse la patricienne Freya Mancini. Le contremaître beuglait avec force, levant la main sur la guérisseuse pour espérer la punir. Freya regarda interdite la scène qui se déroulait devant ses yeux. C'était comme si celle-ci se passait au ralentit. Elle allait intervenir pour défendre de manière irréfléchie Azura et faire voler par la même occasion leur couverture quand soudain, le Consul intervint pour calmer les choses. Suggérant que la décision de punir l'esclave appartenait à sa maîtresse...Freya en l’occurrence.

Son coeur se brisa à l'intérieur de sa poitrine. L'idée même d'avoir à humilier et fustiger la guérisseuse devant tout le monde lui était insupportable. Que faire? La patricienne le savait déjà. Elle savait devrait punir la jeune femme comme une femme de sa condition se devait d'agir. Freya pouvait sentir tous les regards braqués sur elle, rendant la pression de l'instant presque insoutenable. Son visage se ferma et ses yeux se baissèrent sur Azura. Assurément elle savait ce qu'elle devait faire. Punir. Punir pour rester crédible. Mais punir comment? Doser justement la punition, ne pas en faire trop et en faire également assez. Sa main trembla légèrement le long de son corps. Ulter allait assister à cette scène. Il allait la voir frapper sa meilleure amie. Sa main fendit alors l'air pour aller se ficher sur la joue d'Azura avec force. Il fallait jouer la comédie. Préserver à tout prix leur couverture. "Comment oses-tu esclave, salir le nom des Mancini par ce comportement indigne!!" Elle la saisit ensuite par le bras et la tira brutalement pour l'éloigner du contremaître.

Son estomac se noua tant elle était horrifiée par ses propres discours et implorait intérieurement le pardon d'Azura. Elle se détestait. Et puis le contremaître demanda à ce que la jeune "esclave" nettoie elle-même ses exactions sur ses vêtements souillés avec l'eau que lui tendait Ulter. Alors là il n'en était pas question! C'était au-delà de ses forces jamais elle ne laisserait Azura poser ses mains sur ce gros porc qui voulait clairement abuser de sa situation. "Je vous pries de pardonner le comportement impardonnable de mon esclave. Elle sera punie en conséquences je vous le garanties. Mais lui demander de nettoyer ses souillures n'est pas une très bonne idée. Elle risquerait d'aggraver la situation en nous affligeant du même spectacle que précédemment et je doute que vous vouliez cela n'est-ce pas?"

Elle désigna alors une place vide à côté d'Ulter. "Excuse-toi devant le contremaître ainsi que le Consul Tiberus et sa famille. Et puis tu iras d'asseoir Azura, là-bas aux pieds de l'otage. Et tâche de ne plus m'embarrasser, tu en a déjà suffisamment fait pour aujourd'hui." La patricienne pris place en laissa Azura en faire autant. Elle avait fait en sorte que la jeune femme puisse être plus proche de son meilleure ami le temps des jeux, sachant combien il comptait pour elle.

(c) fiche:WILD BIRD & gifs:gifs hunt c l o s e d

Invitation douteuse

event 1

La remarque de la jeune patricienne m'arrache un sourire amusé. Elle n'avait pas tord, peut-être qu'avec un minimum de compassions les puissants de ce monde pourrait offrir une meilleure qualité de vie aux autres citoyens. Cependant, je ne suis sans doute pas la personne la plus approprié pour leur faire une leçon de moral. Tout ce qui m'attendait en allant les confronter serait ma tête au bout d'une pique tandis que mon corps reposerait au fond d'une fosse commune sans aucune sépulture. Je consacre peut-être une grande partie de mon temps à raconter des histoires et des légendes hautes en couleur à qui veut bien l'entendre mais je ne suis pas assez naïf pour croire moi-même à ces rêveries. Le monde n'est pas un conte de bonne femme où le héros courageux et bon triomphe toujours. Non, la réalité est bien plus amère. Les couleurs ne sont que des nuances de gris dans lesquelles chacun essaie de trouver un moyen de s'accrocher à la vie en tentant d'éliminer son voisin. Cependant, ce qui me fait réellement sourire est la question de la jeune femme. Visiblement, Opsia semble m'avoir beaucoup mieux cerner que je ne le pensais. Bien-sûr, je ne l'avais jamais considérer comme une simple d'esprit qui ne découvrirait point mon grand intérêt pour la gente féminine. En revanche, je ne m'attendais pas à ce qu'elle me prenne à mon propre jeu et pour cela j'en étais impressionné. Pour lui répondre, je préfère lui adresse un regard en continuant de grimper les nombreuses marches.

"Je m'occupe de toute personne à laquelle je peux apporter mon aide."

Certes, ma réponse est bien plus qu'évasive et ne répond pas clairement à la réponse d'Opsia mais dans le même temps elle apporte suffisamment d'éléments pour lui permettre de tirer elle-même quelques conclusions. Lorsque je recentre mon attention sur notre progression c'est pour croiser le regard d'une personne que je ne pensais pas du tout trouver ici. Mon cœur rate un battement avant que je ne retrouve contenance, j'adresse alors un clin d’œil malicieux à ma compagne du jour avant de nous faire nous engager dans une rangée. La jeune brune lâche mon bras pour s'assoir à mon côté tandis que des chars et leurs champions s'avancent pour se présenter à l'Empereur avant de se positionner pour la course. Les courses de chars sont bels et biens la seule chose que j'apprécie lors des jeux du cirque. Opsia me surprend encore lorsqu'elle évoque un peuple vivant près de la Mer Noire. Décidément, la jeune femme rencontré au marché m'étonne et m'intrigue de plus en plus. Un peuple gouverné par des femmes. Pourquoi pas. Après tout, les hommes ne sont bon qu'à diriger pour faire la guerre. La preuve en est que l'Empire Romain est toujours en guerre contre tout le monde. Gaulois, goths, égyptiens, je ne compte plus le nombre de peuples qui y ont affronté les légions romaines.

"Cela ne pourrait sans doute faire que du bien à Rome d'être gouverner par autre chose qu'un consommateur de vin et de chair en quête de suprématie."

Je n'avais pas parler si fort que cela, et pourtant le couple d'un certain âge me lance un regard désapprobateur avant de reporter leur attention sur la course qui vient de se terminer. Quand à moi, mon attention est accaparé par Opsia et j'en ai même rater les trois quart de la course. Sa dernière phrase me laisse sceptique et je laisse échapper un léger rire de mes lèvres.

"Certains sont vraiment prêts à croire en n'importe quoi pour se voir investi de la grâce charnelle. Cependant, je doute fortement que ma propre transpiration puisse intéresser qui que ce soit."

En un sens, c'était dégoutant mais d'un autre cela ne me surprenait pas. Les gens sont prêts à vendre leur âme pour des choses aussi futiles, c'est consternants. Ouvrant ma besace, j'en retire une étoffe fine que je viens déposer sur mes genoux. Après avoir délicatement déplié le tissu, celui-ci dévoile la paire de boucle d'oreille que j'avais subtilisé avant d'entrer dans le Colisée. Je pose mes yeux sur Opsia en lui souriant.

"Me permettez vous de vous offrir ce présent ?"

love.disaster

we create our own fate

Every human being is a puzzle of need.
You must become the missing piece.

☾☾ Snöfrid à ses côté, elle prenait sur elle, voilà que maintenant les chars et des hommes venaient animer la foule. La jeune sorcière prit sur elle, mais l'envie de se lever et tout brûler la consommait. Sans compter qu'elle avait vue ülter la personne qu'elle considérait le plus comme un frère et ne rien faire l'agaçait encore plus. Elle pose son regard sur lui et d'un léger sourire tenta de le rassurer comme pour dire que son heure viendra mais pas maintenant.

Elle savait parfaitement que de créer une émeute serait mal venue. Bien trop nombreux et elle ne maîtrisait pas assez son pouvoir pour anéantir tout le monde et maîtriser le feux sans mettre en danger ses congénères. Bien qu'en plus il y ait beaucoup d'innocents. Elle prend la main de @Snöfrid Thorkild "ça me donne envie de vomir !"

CODAGE PAR AMATIS

Je vis clairement Ulter qui allait intervenir ! Non ! Non ! Non Ulter ! C’était hors de question ! IL ne fallait pas qu’on lui fasse du mal par ma faute. Tant pis si je prenais une volée de coup par le contremaître, une de plus une de moins. Je restais immobile quand le consul intervient pour que Freya me punisse. Je levai aussitôt un regard reconnaissant vers elle. N’hésite pas… ne t’inquiète pas… tout ira bien, je savais résister aux coups. Je soutiens le regard de la patricienne, elle tremblait. Jolie gifle fallait le noter, je bredouillais aussitôt des excuses, en me recroquevillant sur place. Je regardai l’eau d’ULter puis le contremaître. Je baissai la tête et pris à deux mains le gobelet.

« Merci Seigneur. »

Dans tes dents le contremaître. Je me rinçais la bouche avec presque un soupir de soulagement. Non mais quand même ! Je pouvais bien le nettoyer pour pas qu’il se venge sur Ulter ! Ça serait pas la première fois que je faisais ce genre de chose. Fallait dire que Freya était remarquablement intelligente. Je restais à fixer mes pieds et à me faire la plus petite possible. J’avalais ma salive avant de m’incliner avec un faux respect devant le consul, à en effleurer le sol de mes genoux, je réussis à bredouiller d’une voix pleine de larmes.

« J… Je… je suis vraiment désolé maître consul… je voulais pas vous déranger et gâcher votre journée… »

Et que Eir bénisse Freya. Je m’assis tout près d’Ulter avant de me coller à ses jambes, assise à même le sol. Je levais timidement les yeux vers lui, rester dans son rôle… C’était dur, mais rien que pour sentir la chaleur d’Ulter près de moi…

« Pardonnez-moi seigneur… pourriez-vous m’expliquer les jeux s’il vous plaît ? J… J… Je viens de très loin… chez moi… il n’y a pas tout ça… Lje… merci pour l’eau seigneur… »

Et je remarquais enfin que ma main libre cherchait machinalement mes talismans qui… étaient dans les mains d’Ulter et il en avait plus que besoin de moi. Je relevai le visage vers lui, plissant les yeux en le regardant, éblouie par le soleil et lui souris doucement. N’importe qui pouvait penser que c’était parce qu’il m’avait aidé.

Eye of the tiger

Je ne soulève pas sa remarque affirmant qu’il aide ceux dont le besoin. Bien évidemment que j’ai nombre de remarques sarcastiques qui me viennent à l’esprit mais ne serait-il point déplacer de me moquer de mon ami sur ce sujet alors que je ne suis qu’une patricienne pleine d’égoïsme ? Mes domestiques me servent sans que je ne leur donne plus qu’un simple remerciement à la grande surprise de mes comparses. Comparses que j’accompagne lors d’œuvre de charité servant surtout les intérêts politiques de mon patriarche. Que la fille du gouverneur est généreuse ! Comme Lucius doit être fier d’avoir une progéniture prête à donner de soi pour aider les plus démunis…Que d’hypocrisie. Je ne faisais servir qu’une vingtaine de soupe dans des orphelinats de Lugdunum ou distribuer vêtements neufs ou quelques bourses d’argent afin que grâce à ces actes de générosités totalement intéressés on puisse voir et admirer la bonté du dirigeant de la ville ainsi que de sa famille. Aerion a sans aucun doute bien meilleur fond, en dehors de ses vices de charmeurs, que je ne l’ai moi-même. Personne ne peut être parfait. Et je ne me sens guère de critiquer ce jeune homme qui arrive à me faire sourire, rire et m’évader de cette prison de glace dans laquelle je m’étais enfermée pour rester éloignée d’autrui.

Nous nous asseyons l’un à côté de l’autre alors que le spectacle commence tout juste. Je sens un regard se poser souvent sur moi et j’en viens à me demander si Aerion cherche des bijoux qu’il pourrait me dérober. Je n’en ai pas mis aujourd’hui. Devant me faire passer pour pauvre, il aurait été idiot de porter rubis ou émeraude. Je détourne mon regard quelques instants des chars pour poser mon regard dans celui de mon compagnon et c’est un immense sourire sincère que je lui offre. Peut-être suis-je naïve puisque connaissant la nature humaine que par mes observations, cachée derrière des piliers ou buissons lors de soirées organisées à mon imposante villa. Mais plus je le regarde, plus je l’écoute et plus je crois voir en lui un diamant d’innocence.

« Nous ne serons toujours gouverné que par des incapables. Ils naissent dans l’opulence et pensent pouvoir comprendre un peuple qui ne peut s’offrir un quignon de pain. J’ai honte d’être la fille du gouverneur de Lugdunum et de ne rien pouvoir faire » dis-je avec une certaine colère dans la voix. Décidément, je me laisse être naturelle en la présence de ce jeune homme. Le penserais-je inoffensif ? Est-ce donc ça de se sentir proche de quelqu’un ? Mes sombres pensées se dispersent lorsqu’Aerion ouvre un pan de tissu pour dévoiler de sublime boucle d’oreilles. « Bien évidemment. C’est la première fois qu’un bel homme m’offre un présent. Tous sont pour la plupart vieux, épais comme des taureaux et avec une odeur de transpiration écœurante. » je me penche doucement vers mon interlocuteur « Tous espère pouvoir déflorer la fille d’un homme important. Je m’enfuirais la nuit de mes noces puisque c’est sûrement à un de ces porcs que je devrais m’unir ».

C’est alors qu’une idée me vint. Une idée sûrement idiote et des plus saugrenues. Sûrement Aerion se moquera t’il de moi mais je me lance. Je n’ai rien à perdre. Je n’ai aucune estime pour ma propre personne et je doute que quiconque puisse en avoir. Je ne suis qu’une femme riche dans un monde où les hommes gouvernent. J’aurais aimé être pauvre…
« Épousez-moi. Je vous ferais passer pour un puissant romain ayant fait fortune en Orient. Je ne vous demande pas de m’aimer ni de me respecter ou de me toucher mais juste de m’éviter de devoir m’offrir et me soumettre à un de ses patriciens répugnants que vous pouvez voir en face de nous. Nous ferons passer un de vos bâtards pour notre fils légitime» je lui montre les loges pour les biens nés. « Vous serez riches et aurez toutes les femmes que vous désirez. Et si vous êtes ambitieux je vous ferais devenir sénateur voire gouverneur. »

Un clairon, annonçant la fin du combat retentit et je reviens à la réalité, laissant mon imagination disparaître. « Pardonnez-moi, je lis et écoute trop de contes. Et je bride tant mon imagination que parfois elle s'enfuit de son étroite cage pour pouvoir s'envoler et enfin s'exprimer.Je vous remercie pour votre présent. Pourriez-vous m’aider à les mettre. Si cela vous paraît indécent, je les rangerais précieusement dans ma bourse et demanderait à une servante de m’aider la prochaine fois que nous nous verrons. » Mon ton est redevenu plus sobre pour redevenir l’Opsia ennuyeuse et ennuyante que je suis habituellement. J'ai honte de moi et un fin observateur verrait un léger rouge colorer mes joues.

AVENGEDINCHAINS

» ☽ LES MISES À JOUR DU FORUM » les nouveautés et mise en place du forum
» [Août 902] De la nuit noire jaillit le feu
» Aux pieds de l'Aigle Impérial [ft. Ñolofinwë Kirkja ¤ Août 902]
» PUB RPG DESIGN » forum d'entraide
» ☽ VERSION 1 » ouverture du forum le 06/04/2020

LUNA NERA

Ñolofinwë Kirkja

Ulter Hërling

EVENT I » l'invitation douteuse [TOPIC ÉVÈNEMENT DU FORUM ¤ Août 902]