Une rencontre percutante [Azura ¤ Mai 902]

Can you help me? Freya avançait au milieu des habitants d'Yggradsil. Un crachin constant ponctué d'averses plus importantes, rythmait la progression de la jeune romaine dans cette ville inconnue. Elle se savait vulnérable ici, elle se savait ennemie de ce peuple, mais pour rien au monde la patricienne n'aurait rebroussé chemin. Ses jambes semblaient animées d'une volonté propre, la portant sur le sol boueux menant visiblement à ce qui ressemblait à une place de marché.

Emmitouflée dans une capeline en laine, Freya grelottait de froid et l'air était saturé d'humidité. Les températures étaient bien différentes de celles de Rome où il y faisait bon vivre quoi que parfois suffocantes l'été. Ce périple n’était que folie. Mais galvanisée par les dires d’Ulter concernant ses probables origines, Freya ne pu se résigner à attendre un mois de plus avant de s’aventurer dans la Cité-Diamant. Pour l’instant, de joyaux, elle n’en avait que le nom. Car les nuages n’aidaient pas à rendre justice à la beauté la ville natale de son ami. Mais peut-être que le soleil se lèverait plus tard ? Après tout, il n'était pas encore très tard.

Freya avait troqué ses robes romaines en tissus précieux contre une robe simple en coton. Elle avait tiré quelques ficelles pour obtenir des vêtements à la mode d'Yggradsil. Car bien entendu, hors de question pour elle de porter l'habit typique des dames romaines en ces lieux. Autant se peindre une cible sur le dos dans ce cas ! Tromper la vigilance de sa mère n'avait pas été chose facile. Elle avait tout de même dû prétexter un déplacement aux thermes situés à quelques heures de cheval, dans lesquelles elle avait l'habitude de se rendre. C'est incognito qu'elle était arrivée aux aurores ce matin-là. Il lui fallait des réponses concernant ses origines. Si elle résumait la situation, tout ce qu'elle savait, c'était que le nom de famille de sa mère était Mjolgnürd qu'elle était d'Yggradsil et mariée a un forgeron du même nom. C'étaient les seules pistes que lui avait données Ulter.

Jamais auparavant, la demoiselle ne s'était sentie si vulnérable et en même temps à sa place. Car elle sentait que ses racines étaient ici. Elle en avait la certitude. Freya attendit un moment, assise près d'une fontaine, le visage encapuchonné. C'est alors que les premiers rayons du soleil pointèrent à l'horizon, réchauffant brièvement l'atmosphère et laissant la lumière se refléter dans les quelques couches de glace qui était née durant la froideur de la nuit. Ulter n'avait pas menti, la ville brillait de mille feux comme si les murs étaient parés de diamants. Elle eu un pincement au coeur en pensant que l'otage n'avait pas vu cet étonnant spectacle depuis des semaines. Les habitants commencèrent à sortir de chez eux, la place du marché s'anima de plus belle. Partout se trouvait des runes inscrites dans le bois, dans la pierre, sur des objets...Que voulaient-elles bien dire ?

Soudain, Freya sentait qu'il était temps qu'elle bouge. Alors elle fit le tour de la place en prononçant du mieux qu'elle le pouvait le mot "Mjolgnürd" aux passants qu'elle croisaient. Ils la regardèrent avec étonnement parfois et pointèrent tous le doigt vers une même direction: Vers une petite boutique où résonnait des bruits de martellement. Un homme au visage buriné et à l'air patibulaire frappait comme un sourd sur une tige de fer chauffé à blanc. "Monsieur Mjolgnürd?" Dire que Freya n'était pas intimidé serait un mensonge néanmoins, elle ne flancha pas. "Qui le demande?" Grogna le forgeron. "Je...je m'appelle Freya. Et je cherche une femme." Le forgeron s'arrêta de taper et alla refroidir l'objet dans une bassine d'eau froide. Puis il en profita pour observer la nouvelle venu. Sa mâchoire carrée se crispa soudainement tandis que ses yeux se rétrécirent en deux fins sillons lorsqu'ils se posèrent sur le pendentif que Freya portait, unique souvenir de sa génitrice. "Y'a pas femme ici. Vas t-en !" "C'est ça que vous regardez? Vous reconnaissez cet objet?" Freya remarqua que le forgeron avait pâli en remarquant le bijou. "Fou le camp te dis-je! Je n'ai rien à te dire fillette." Pour appuyer ses dires, il lui jeta un regard menaçant.

Alors Freya préféra partir sans faire d'histoires. Complètement dépitée et vaincu pour le moment, la romaine préféra jeter l'éponge pour l'instant. Elle erra dans les dédales de rues et de ruelles, cherchant un moyen de pouvoir interroger le forgeron. Comment pourrait-elle procéder? En utilisant ses pouvoirs? Malheureusement, elle ne voulait pas en arriver là cas elle ne maîtrisait rien et avait peur qu'on découvre son secret. "Elle est là!!!" hurlèrent des voix dans son dos qui la tira de sa rêverie. Elle vit alors trois hommes courir dans sa direction. Aussitôt, Freya se mit à courir elle aussi. "Halte-là! Arrêtez là! C'est une espionne !" Quand le mot espionne raisonna à ses oreilles, le coeur de Freya s'emballa ! Car s'il y avait pire qu'une sorcière, c'était bien être une espionne. Repérée, elle s'élança à l'aveugle dans les ruelles, espérant échapper à ses poursuivants. Ces derniers portaient des épées et des uniformes de soldat. Glissant dans une flaque de boue, la jeune noble se fit rattraper sans difficultés par un des hommes qui l'avait prit à revers. "Ahahah tu t'échapperas pas ma belle."

La poigne du barbare sur son bras lui faisait mal. Elle se débattait néanmoins. "Nous allons t'emmener à notre chef." Ajouta un autre homme. Freya utilisait toute sa force pour s'échapper, mais c'était peine perdue. C'est alors qu'elle sentit de la chaleur au creux de son ventre, se répandant dans tout son corps. Elle sentait une force l'envahir, comme la fois où sa belle-mère avait déchaîné sa colère sur elle. Non! Non! Ce n'était pas bon! Elle n'allait pas pouvoir retenir ses pouvoirs! C'est alors qu'une onde de choc jaillit de son corps, propulsant à quelques mètres l'assaillant qui la maintenait. Stupéfaits, tous se regardèrent puis fixèrent Freya qui n'en revenait pas de ce qu'elle venait de faire. Cependant, elle ne s'attarda pas et se remit à courir. Sa robe pesait lourd à cause de la boue mais elle continuait tout de même à courir comme si elle avait le diable aux trousses. Elle entendait ses poursuivants hurler "Sorcière! Sorcière!" Agile, elle se glissa à travers un dédale de débris de bois et de muret puis changea vraisemblablement de quartier. Il fallait qu'elle quitte Yggradsil! Courant toujours à en perdre haleine, elle percuta quelqu'un de plein fouet en prenant un virage serré sur sa gauche. Sonnée, la romaine cligna des yeux à cause de sa vision trouble. Lorsque tout fut plus net, elle se rendit compte que c'était une autre jeune femme qu'elle venait de renverser. "Dé-je suis désolée.!" Marmonnait-elle en essayant de se redresser.:copyright:️ 2981 12289 0

La journée avait commencé dans une bruine peu agréable. Mais j’avais vite changé d’idée quand un de mes grands-frère était venue me voir tranquillement pour passer un petit déjeuner avec moi. C’était toujours agréable de se voir. On vivait tous dan la même ville, on se voyait très régulièrement, mais j’aimais particulièrement passer du temps avec eux, il ne fallait pas plaisanter, alors que mon frère vienne passer du temps avec moi me faisais très plaisir. Surtout que si mes frères étaient là, Roland non. Et c’était tellement agréable… Je ris quand il raconta ses dernières aventures. Il resta à m’aider pour trier les plantes qu’il m’avait ramené, Falcon tout comme Osmon étaient souvent en vadrouille quand ni moi ni ma mère ne pouvions aller chercher nos plantes. Ils étaient tout aussi fier que nous d’être des Layndos. Il secoua la tête en me faisant rire. On finit de tout ranger avant que je ne glisse mon bras sous le sien pour une petite balade dans la ville avant d’ouvrir ma boutique.

Je profitais de la chaleur du soleil sur mon visage était agréable, j’écoutais Falcon me raconter ses dernières aventures, il voulait se lancer dans la fauconnerie, il lui fallait un peu de temps, mais il allait réussir il était sûr de ça. Il passa une main dans ses cheveux pour les repousser en arrière en continuant de discuter. J’écoutais beaucoup plus que je ne parlais, c’était pour ça que j’étais une bonne soignante. Mon frère m’observa et je lui souris sans rien lui dire de plus. Il me serra contre lui sans rien dire et je souris en tenant sa main du bout de la mienne. On se ressemblait assez pour qu’il n’y ait nullement aucun quiproquo, surtout que Falcon était très protecteur avec moi, mais rien de sale. Je lui lâchai la main quand il me salua pour partir en direction d’un drôle de bruit. Je me retrouvais seule quelques secondes avant que quelqu’un ne me percute avec violence et que je ne tombe sur les fesses. Aie. Je levais la tête pour regarder la brunette en me redressant vivement.

« Il n’y a pas de mal. Je… Falcon ! »

Mon frère avait dû entendre la bousculade et il se précipita observant la femme et me glissa quelques mots. Je hochais la tête et pris le bras de la jeune femme pendant que Falcon détachait sa cape pour lui poser sur les épaules et le visage. Je souris à la femme, romaine ? De ce que Falcon avait pu entendre.

« Venez avec moi, il y a un endroit qu’ils n’oseront profaner. »

Je l’entraînai vivement derrière moi jusqu’à ma boutique. Je l’ouvris et la fis entrer avant de refermer la porte derrière nous et d’observer la femme. Ici elle ne risquait rien. Sauf si elle osait quelque chose. Surtout depuis que les romains avaient pris mon ami, je l’invitais à s’asseoir d’un geste avant de m’éloigner pour faire bouillir de l’eau.

« C’est vrai alors ? Vous êtes une… romaine ? »

Romaine ou pas… il fallait que je sache pourquoi elle était là.

Can you help me? Le choc avait été rude, si Freya n'avait pas reçu de l'aide venant de cette pauvre jeune femme qu'elle avait percuté, il n'était pas certain qu'elle aurait pu se relever. Cependant, elle sentit qu'on lui saisissait le bras et qu'on la couvrait. Freya sentait bien qu'on la traînait quelque part mais trop préoccupé à essayer de caler sa vision sur un point fixe, la sorcière ne fit aucune protestation.

Aurait elle eu la force de s'échapper si jamais les deux personnes qui la guidaient l'amenaient en réalité chez une figure d'autorité au lieu de l'aider? Cela encore, ce n'était pas certain. Fort heureusement, c'est dans une petite masure qu'on l'emmena. Ou plutôt une petite boutique à en juger par les différents bouquets et plantes qui séchaient au plafond ainsi que des pilons et mortiers qui trainaient sur un plan de travail. La vue de Freya s'habitua à la luminosité de la pièce, tout devenant plus net. Néanmoins, une vive douleur sur son front perdurait. "Je...heu...merci de m'avoir aider." Bredouillait la romaine en regardant partout autour d'elle comme si elle craignait tout de même de voir débarquer le groupe d'hommes de tout à l'heure.

Elle prit place puis baissa les yeux sur ses vêtements boueux. Les tissus de laine étaient lourds...complètement différent de ceux qu'elle portait à Rome. C'est alors qu'elle détailla un peu plus l'endroit où Freya se trouvait. C'était complètement différent des petites boutiques que l'on trouvait dans Rome. Ici, tout était en bois, sculpté de runes diverses comme Ulter l'avait décrit. Serrant de ses doigts gelés les pans de sa robe, Freya réalisa qu'elle était dans les ennuis jusqu'au cou. Lorsque sa "sauveuse" lui demanda si elle était réellement romaine, Freya fut tenté de répondre par la négative dans un premier temps mais elle se ravisa.

S'enfoncer dans un mensonge qui ne tenait pas la route n'était pas une solution. Cependant, est-ce que la jeune femme en face d'elle et le colosse qui n'était pas loin, seraient des alliés ou au contraire, la livreraient-ils à la garde une fois qu'elle aurait avoué qu'effectivement, elle était bien de Rome? "C'est exact. Je viens de Rome." avoua t'elle finalement. "Ecoutez, je ne veux pas vous causer d'ennuis et je ne suis pas une espionne." Freya leva les mains comme pour prouver sa bonne foi. "Je suis juste venu ici pour...essayer de retrouver quelqu'un mais ça n'a rien à voir avec Rome c'est personnel." Se justifiait-elle pour que la jeune femme ne la soupçonne d'être une espionne.:copyright:️ 2981 12289 0

Je rangeais vivement mon plan de travail en observant l’étrangère, elle n’était pas à l’aise dans la laine salie qui la couvrait. Je tournai un regard vers Falcon, appuyais sur le mur près de la sortie. Il faisait bon dans ma boutique, mais elle risquait elle d’attraper froid. Machinalement je me mis à préparer une infusion pour la réchauffer. Et elle ne mentit pas, bon point pour elle. Pas une espionne ? Si elle l’avait été elle n’aurait pas été très bonne. Repéré en quelques secondes. Trouver quelqu’un ? Personnel ? Je fronçais les sourcils.

« Falcon ? Tu veux bien aller chercher des vêtements pour mademoiselle. Ça serait la honte pour une guérisseuse que quelqu’un tombe malade dans son échoppe. »

Falcon observa la jeune femme d’un regard perçant puis la rue avant de se décoller du mur et de se diriger à l’étage. Peut-être serait-elle au courant de chose. J’eus un sourire.

« Personne dans cette ville n’oserait entrer avec l’intention de causer des ennuis chez une Layndos. Je suis guérisseuse, herboriste, sage-femme. Je n’ai pas le surnom de « Donneuse de vie » pour rien, Romaine. Qui cherchais-tu ? Peut-être que je pourrais t’aider. »

Le « Romaine » n’était pas dit méchamment. C’était un simple constat. Je servis deux infusions strictement identiques avant de lui apporter une tasse et de boire une gorgée de la mienne en l’observant avec attention. Je levais les yeux en entendant quelques coups au-dessus de nous. Falcon devait chercher des vêtements à la taille de notre invitée surprise.

« Cependant… Tu es romaine… Et vous avez en votre… Garde ? Si on peut dire ? Un am qui m’est très cher. Plus que cher. Il se nomme Ulter. J’aimerais savoir si tu le connais… Et si oui, je veux des informations sur comment il va. »

Dés que je mentionnais Ulter, une émotion particulière avait habillé ma voix. Falcon redescendit et jura quand il se mangea une étagère. Il se frotta la tête et tendit à la romaine de quoi s’habiller parmi mes vieilles affaires dont une chemise en lin épaisse et un pantalon pour qu’elle se change. Du menton je lui désignai la salle de soin qui n’avait pas de fenêtre à l’extérieur.

« Comment vous appelez-vous au fait ? »

Si je pouvais éviter d’utiliser le « Romaine » toute la sainte journée… Je tendis ma tasse à mon frère qui en but une gorgée

Freya était toujours assise sur sa chaise, ayant à présent les idées plus claires. Elle venait de leur avouer qu'elle n'était en rien une espionne mais juste une romaine. Non, juste un être humain. Un être humain qui se fichait bien des tensions, rancoeurs et autres guerres qui déchiraient Rome et Yggradsil. Mais si la demoiselle en question se sentait bien au-dessus de toute cette trivialité, est-ce que ce serait le cas pour ces deux habitants? Ainsi donc l'intuition de Freya ne s'était pas trompée. Il s'agissait bien d'une herboristerie. Elle regarda le dénommer Falcon lui apporter quelques vêtements secs. Freya murmura un rapide "Merci" a l'intention du jeune homme qui n'arrêtait pas d'essayer de lire en elle de son regard perçant. Regard que Freya ne put s'empêcher de soutenir. Combien de fois encore allait-elle devoir soutenir ce genre de regard? Cela stimulait immanquablement son côté insoumise et rebelle, son mécanisme de défense depuis l'enfance.

Lorsque sa sauveuse lui demanda qui elle cherchait, Freya se demanda encore une fois si elle devrait révéler ce détail de sa vie personnelle à une parfaite inconnue. Même si cette dernière l'avait bien aidé..."Eh bien, je..." Serrant un peu plus ses vêtements contre elle, Freya finit par lâcher le morceau. "Je cherche ma mère. Un ami à moi m'a donné des informations sur ses probables origines et liens à Yggradsil. Mais cela n'a rien donné." Freya ne feignait pas sa déception. Car non seulement, ce Mjolgnürd n'avait pas voulu lui divulguer la moindre information mais sans doute qu'il avait également prévenu les hommes qui l'avaient pourchassé.

Finalement, la guérisseuse apporta deux infusions. Par mesure de précaution, Freya laissa la jeune femme boire en premier. Les empoisonnements étaient légions à Rome...aussi pathétique que cela puisse paraître. Cependant, elle but quelques gorgées après avoir constaté que tout était sans danger. Elle sentit le liquide chaud couler le long de son oesophage et réchauffer ses entrailles. Bien qu'un peu amère, l'infusion lui fit le plus grand bien. Freya fut étonnée de constater le tournant que prenait la discussion. Et notamment, lorsqu'elle aborda le fameux "ami plus que cher que Rome avait à sa garde". Haussant un sourcil, la jeune femme resta un instant perplexe et son regard s'anima lorsque le prénom d'Ulter franchit ses lèvres. "Vous connaissez Ulter?"

C'était incroyable comme le monde était petit! Le visage de Freya s'ouvra alors. Nul doute que sa rencontre avec le jeune homme avait eu un grand impacte dans sa vie. Jamais elle n'avait eu autant de plaisir à discuter avec quelqu'un. "Si cela peut vous rassurer, Ulter va bien. J'ai eu l'occasion de passer quelques heures avec lui et il est bien traité. Je connais personnellement la personne qui il est retenu. C'est un homme sage. Il est bien nourrit et on lui fait faire des tâches plutôt cérébrales."

La jeune femme se dirigea vers la pièce que lui indiquait la guérisseuse puis elle ôta un à un ses vêtements imbibés d'eau et de boue. Elle frissonna. Comme il pouvait faire froid dans ces contrées! Freya n'avait pas l'habitude de ce climat si rude. Elle se pressa donc "Je m'appelle Freya." La dénommée se rendait bien compte que son prénom n'avait rien de très romain. D'ailleurs, Ulter lui-même lui avait fait remarquer que son prénom était celui d'une déesse bien de chez lui. "J'espère que vous ne risquez rien à m'aider! Je ne voudrais pas vous attirer d'ennuis!" Enfin, elle ressortit de la pièce où elle venait de se changer. "Merci pour les vêtements." Sans eux, Freya aurait probablement attrapée la mort!

Falcon continuait d’observer la jeune fille. Je finis par lui donner une petite tape sur l’épaule et il secoua la tête sans rien dire. Il ne portait pas le nom de Falcon pour rien après tout. Il avait un regard très perçant et un nez particulier. Mais j’aimais bien mon frère. Il posa juste une main sur mon épaule. Ce n’était pas qu’il était méchant ou quoi, c’était qu’il ne cillait pas spécialement. Mais il était calme. Et la romaine semblait étrange. Je fronçais les sourcils à sa remarque. Une Romaine à moitié d’Yggdrasil ? Soit… Pourquoi pas. Je hochais la tête.

« Je vois. »

Et visiblement j’eus un sésame en prononçant le nom d’Ulter. J’eus un sourire et hochai la tête.

« Oui, c’est un ami qui m’est cher. »

Et au vu de son ton elle l’aimait bien aussi. C’était déjà ça. Elle lui parlait ? J’échangeais un regard avec Falcon. Si Ulter lui parlait et qu’il allait bien… J’étais rassurée… Mais est-ce qu’on le traitait bien ? Et est-ce qu’on lui faisait ses drainages et ses massages ? Et ses douleurs la nuit ? Je me mordis les joues, envahit par la tristesse de ne pouvoir l’aider d’une manière ou d’une autre. Des tâches cérébrales. Je contournai mon comptoir pour attraper quelques fioles de potions. J’attrapais un parchemin pour inscrire ce qu’il fallait prendre et comment prendre. J’emballais le tout dans l’un de mes châles et lui tendis à la romaine.

« C’est pour lui… C’est pour l’aider, je le soigne depuis longtemps… C’est moi qui m’occupais de ses jambes tout ça. Je lui ai indiqué de quoi prendre. Et comment les prendre. »

Je fronçais les sourcils en entendant son nom. Freya ?! Ulter avait du lui dire, Falcon fronça les sourcils lui aussi et l’examina avec soin avant de prendre la parole.

« C’est quoi le nom de votre mère ?
- Tu penses qu’Osmon pourra trouver ?
- Ça coûte rien. »

Ulter était précieux et si elle lui parlait… Sans doute qu’il pourrait l’aider ? Je ne savais pas. J’observais la femme sans rien dire et haussais les épaules.

« Je suis guérisseuse. Je crois que chez vous on appelle ça le Serment d’Hippocrate ? Soigner sans se préoccuper du sang, de la religion tout ça ? Du moins c’est notre serment chez les Layndos. Nous soignons et aidons sans distinction, juste ceux qui en ont besoin. Et à Yggdrasil on ne tente pas de fracasser la porte d’entrée d’une guérisseuse. »

On était précieuse. Et surtout pas une Layndos.

« De rien. Je n’aurais pas aimé que vous attrapiez froid. Je vais éviter de me donner du travail »

J’eus un sourire amical et glissais une mèche derrière mon oreille.

« Je m’appelle Azura d’ailleurs. »

Je doutais qu’Ulter ait parlé de moi, je fronçais les sourcils.

« Ulter ne vous a pas prévenu que ça pouvait être dangereux ici pour les romains ? Venez, je vais vous tresser les cheveux, plus vous aurez un style proche de celui des femmes d’Yggdrasil, plus vous serez tranquille. »

Falcon remua le nez à nouveau et observa la rue, toujours calme.

Can you help me? Azura parlait d'Ulter avec beaucoup de tendresse. Nul doute qu'Ulter était quelqu'un de précieux à ses yeux. Il manquait à ses semblables et la jeune guérisseuse ne devait pas être la seule. Sans dire un mot, la jeune femme se leva pour aller chercher ça et là quelques objets dont Freya ignorait pour l'instant l'utilité. Ce n'est qu'un peu plus tard que la maîtresse des lieux lui indiqua qu'elle s'occupait des jambes d'Ulter. Est-ce que ses jambes avaient un problème? Avait-il été blessé jadis? Freya n'avait pas eu le plaisir de le voir debout car ce dernier était assis devant ses tablettes en cire. Elle saisit cependant le châle contenant les onguents. "Très bien, je lui donnerais les remèdes dès que j'aurais le moment sera propice. Je ne peux malheureusement pas le rencontrer quand j'en ai envie." Qu'un otage politique puisse discuter librement ce n'était pas envisageable aussi, leurs entrevues se dérouleraient toujours dans le plus grand secret. De plus, elle appartenait à la haute société romaine! S'abaisser à discuter avec un sauvage serait extrêmement répréhensible pour elle. L'expression "pour vivre heureux vivons cachés" leur allait comme un gant!

C'est alors que le frère de la guérisseuse ouvrit enfin la bouche pour lui demander comment se prénommait sa mère. Une expression gênée s'afficha sur son visage tandis qu'il la dévisageait. "J'ignore comment elle s'appelait. Je sais juste qu'elle était mariée au forgeron de votre ville un certain Mjolgnürd. C'est lui que je suis venu voir mais il n'a pas voulu m'écouter. D'ailleurs, je suis certaine que c'est à cause de lui si ces hommes armés ce sont lancés à ma poursuite!" Accusait la romaine en affichant un air dédaigneux en parlant de ce type qui s'avérait être son beau-père par alliance. Décidément, niveau famille, elle était sacrément vernie! "Je suis désolée c'est très maigre comme informations j'en ai bien conscience. Mais c'est la seule piste que je possède."

Freya écoutait ensuite Azura parler avec fierté de sa profession. Est-ce que les guérisseurs étaient des gens respectés à Yggradsil? "Oui ont les appels des docteurs et ils obéissent au serment d’Hippocrate. Ils doivent soigner peu importe le niveau de richesse ou les croyances. Est-ce que vous êtes guérisseurs de générations en générations dans votre famille?" Freya paraissait intriguée par l'histoire de la jeune femme. Elle ne pu s'empêcher de ricaner en écoutant Azura refuser de s'accorder du travail supplémentaire. Elle continua de boire sa boisson. "Enchantée Azura." Et puis voilà que la guérisseuse lui fit remarquer que c'était dangereux pour elle de s'aventurer ici seule. Mais ce qu'Azura ignorait, c'était que Freya était ce genre de personne à n'en faire qu'à sa tête, semblant courir après les ennuis. "Il n'a pas eu à me dire que c'était dangereux pour moi. Après tout, Rome est l'ennemi d'Yggradsil et visse-versa. Il m'a simplement dit d'être prudente."

Un doux sourire étira ses lèvres avant qu'elle ajoute "Il a certainement deviné qu'essayer de me dissuader de venir serait peine perdu. Dès qu'il a commencé à me mettre sur le voie de mes origines, c'était peine perdu de me faire entendre raison. Je cours après qui je suis depuis tellement longtemps que je n'ai pas eu la patience. Et puis, je ne connais personne qui aurait accepté de m'accompagner hormis Ulter et sachant sa situation..." mais finalement le risque valait le coup. Elle s'approcha lorsqu'Azura se proposa de lui tresser les cheveux. Elle se laissa faire. "Vous devez me trouver idiote. Quelle idiote cette romaine de se jeter ainsi dans la gueule du loup!" Elle ferma un peu les yeux en laissant Azura jouer avec ses mèches. Elle trouvait cela très apaisant. Pendant un moment le silence régna dans la chaumière jusqu'à ce qu'on entende une main ferme frapper à la porte avec vigueur. "Ouvrez! Ici la garde! Nous cherchons une espionne romaine et nous voulons savoir si d'aventure, vous ne l'auriez pas vu! Toute aide sera récompensé!" Freya se raidit alors, s'arrêtant complètement de respirer. Elle serra lança un regard suppliant à la guérisseuse. :copyright:️ 2981 12289 0

Je hochais la tête. Du moment qu’à un moment où un autre Ulter avait ses potions… C’était le plus important. Il en avait besoin… Je repensais à tous mes moments avec lui. Je finis par reprendre ma plume pour tracer quelques mots à son intention et la rajoutais vivement au milieu des autres mots. Ce n’était pas grand-chose… Juste un petit mot à l’intention. Rien de bien incroyable, rien qui ne puisse lui porter du tors ou quoi… Juste un mot pour lui dire que j’étais là… que je pensais à lui… Ce n’était rien, je ne pouvais même pas lui dire que j’avais réussis à chasser Roland : ce n’était pas vrai. Alors j’essayais de lui montrer qu’on l’attendait, qu’on voulait qu’il revienne…

J’écoutais les déclarations de la Romaine et regardai Falcon qui haussa les épaules. Mjolgnürd. Ah ça… Avec son mauvais caractère… c’était pas étonnant. Mon frère fit la moue à son tour et haussa les épaules en rejetant ses cheveux en arrière.

« Mjolgnürd a fort mauvais caractère… Mais j’imagine qu’en discutant longuement avec lui on doit savoir quelque chose… Surtout s’il est aviné. »

Il eut un petit rire et je ne répondis que par un froncement de sourcil sans rien rajouter de plus. J’étais plus intéressée parce ce que demandait la petite brune. Je l’observais longuement, cherchant la vérité derrière son crâne, si je pouvais… Falcon eut un rire en marmonnant que c’était bien une Romaine pour ne pas connaître les Layndos. Je levais les yeux au ciel à sa remarque et finis ma tasse avant de la poser sur la table.

« Oui, les Layndos sont une grande famille de guérisseuse. De mère en fille. Nous ne sommes pas qu’ici, nous sommes une grande famille et nous officions dans beaucoup d’endroits. Les hommes nous servent de coursiers. »

Petite pique à Falcon qui me fit une grimace, amusé. Lui il aimait ça, ça lui permettait de voir du pays. Et la brunette semblait savoir ce qu’elle encourait en venant ici, tant mieux pour elle. Je n’aimerais pas aller à Rome pour ma part. Ulter l’aurait accompagné lui. J’eus un soupir de tristesse et hochais la tête. Idiote ? Je haussais les épaules.

« Les deux. Idiote et courageuse. »

Je tournais la tête vers la porte, peu impressionnée, pris la main de Freya et la conduisis dans ma salle de soin en attrapant au vol un petit pot d’onguent pour la peau. Rien de bien méchant sur elle. Cela ne devrait que régénérer la peau. Son tas de vêtement était caché. Je me mis à lui étaler consciencieusement sur la figure en lui faisant les gros yeux. En quelques secondes elle était oubliée et dissimulée. Falcon ouvrit la porte et la garde entra. Je me tournais poings sur les hanches.

« Et bien ! On a pas idée de frapper si fort à la porte d’une guérisseuse ! N’avez-vous vu l’inscription sur la porte ! Qu’auriez-vous fait si j’étais en pleine opération et que vous m’auriez fait sursauter ? Ou en préparation d’un de mes baumes ! »

Falcon s’occupait discrètement de faire disparaître les tasses. Je regardais dans les yeux le chef des gardes, le visage maquillé par la colère. Et protégeant en passant la romaine méconnaissable de par ses vêtements typiques d’ici et le fait que je lui ai tartouillé le visage d’un de mes onguents qui lui ferait une peau magnifique. Mais ça pouvait être autre chose, dans cette pièce j’étais a seule à connaître ce que je faisais avec mes plantes et ingrédients. Même Falcon ne savait rien.

Can you help me? Freya grimaça lorsque le grand frère d'Azura dépeignit un portrait fort peu flatteur de ce forgeron. De plus, elle ne se voyait pas vraiment essayer de l'inviter à s'enivrer avec elle à la taverne du coin. Cet être ne lui avait pas vraiment fait bon impression et elle soupçonnait que ce soit lui qui ait dénoncé sa présence aux hommes qui maintenant, la traquaient. "Je crois qu'il m'a dénoncé aux gardes. Je crois que c'est de sa faute. Il y avait quelque chose dans son regard...qui me ait penser ça." Ce type avait tout du scélérat qui n'hésitait pas à se ranger automatiquement du côté des plus puissants. "Je ne sais pas comment vous comptez vous y prendre mais je n'ai guère envie de recroiser son chemin." Elle soupira, ayant soudain grande peine pour sa mère qui avait dû composer avec cet homme. Rien d'étonnant à ce qu'elle ait trouvé du réconfort dans les bras de son père.

Elle écouta attentivement le court récit de l'histoire de la guérisseuse. Comme elle devait être fière de ses origines! Un petit sourire étira ses lèvres tandis qu'elle écoutait sa vis-à-vis. "C'est fantastique! A Rome, les femmes guérisseuses ou les accoucheuses sont qualifiées de sorcières et...on sait tous comment est-ce que ça se finit." Elle se tut un instant avant de reprendre "Tu dois être extrêmement fière de cet héritage." Visiblement, ici, à Yggradsil les femmes avaient plus de pouvoir qu'à Rome. Freya trouvait ce fait très avant-gardiste pour quelqu'un qui n'avait connu que la soumission aux hommes depuis sa plus tendre enfance.

Lorsque les types louches qui l'avaient poursuivit frappèrent à la porte, la panique envahie la jeune femme. Heureusement, Azura réagit au quart de tour mais dans le plus rand calme. Saisissant sa main, Freya ne protesta pas et se laissa emmener sans rechigner. Elle espérait que la guérisseuse n'essayait pas de l'endormir pour ensuite la livrer sur un plateau d'argent. On faisait souvent ça à Rome...la délation était monnaie courante. Elle lui tartina le visage d'un onguent étrange ainsi que de vêtements de la citée. Cela lui faisait un visage grêlé, comme si la variole s'était emparée d'elle. "Je vous pries d'excuser notre intrusion mais nous cherchons une espionne romaine et quelqu'un jure l'avoir vu entrer ici." Le chef commença à avancer dans la pièce. "Elle...Nous voulons juste nous assurer que vous ne risquiez rien. On ne sait jamais avec Rome, ils sont près à tout pour nous nuire. De plus...nous croyons qu'elle est une sorcière." :copyright:️ 2981 12289 0

Falcon avait une manière géniale de rassurer les gens. Je grondais un peu et il me fit un sourire angélique. N’importe quoi… Je hochai la tête en l’écoutant soigneusement. Il fallait faire attention, tous n’étaient pas des personnes bonnes ici. Je me mordis les joues et regardai à nouveau Falcon qui haussa les épaules. Avec Osmon c’était toujours sa manière de faire. Il faisait… je ne sais pas comment il faisait, mais il avait toujours des résultats d’une manière ou d’une autre. Alors… on pouvait lui faire confiance sans absolument aucun doute. Un nom c’était largement suffisant pour lui. Je haussai les épaules à sa remarque avant de rire et de hocher la tête avec un fin sourire :

« C’est pour ça que je vis à Yggdrasil et je suis très fière de ce que je fais et de ma famille. »

Et bien sûr les gardes arrivèrent et je protégeai la jeune femme sans aucune hésitation. J’observai les gardes avant de hausser un sourcil sans rien dire devant leur stupidité. Ou pas. Mais c’était tout à fait autre chose. Je soupirais longuement en posant mes poings sur mes hanches et fis un pas en avant vers eux.

« Est-ce que vous vous rendez compte de la stupidité de votre phrase ?! Une sorcière, espionne de Rome. Est-ce que je dois vous rappeler ce que ces femmes et ces hommes subissent ?! Si elle est une espionne de Rome, en aucun cas elle ne serait une sorcière ! Et l’inverse est vrai ! Vous poursuivez potentiellement une sorcière qui cherche juste à vivre ! Une sorcière espionne de Rome, j’en aurais entendu des bêtises mais là ! »

Je secouais la tête avec exaspération. Manquerait plus qu’ils commencent à fouiller un peu trop. Falcon s’avança avec son plus beau sourire.

« Messieurs, vous connaissez ma cadette et la réputation de notre famille quand même. Pensez-vous qu’elle cacherait une espionne de Rome alors qu’elle-même risquerait le bûcher si elle y allait ? »

Il adressa un doux sourire et inclina la tête. Merci Falcon.

Can you help me? Freya écoutait la conversation entre ses sauveurs et le groupe de garde qui ne semblaient pas vouloir partir pour autant. Pourtant ils ne semblaient pas être très intelligents alors pourquoi est-ce qu'ils ne pouvaient pas hocher de manière idiote la tête et tracer leur chemin? Que faire...que faire? Freya avait rarement eu aussi peur de sa vie mais en même temps, elle sentait l'excitation du danger la tarauder.

Ce n'était pas quelque chose de nouveau chez Freya! Elle aimait braver les interdits mais jamais encore ses frasques n'avaient atteint un tel degré. Regardant non loin d'elle, elle vit une petite coupelle contenant des ce qui semblait être des granules de charbon. "Oui nous la connaissons bien évidemment mais nous avons des ordres. Que croirait que penserait le chef de la ville si nous laissions une potentielle espionne circuler librement entre nos murs? Si vous n'avez rien à vous reprocher, alors vous n'avez rien à craindre de ce petit interrogatoire."

Sans demander l'avis des occupants des lieux, les gaillards s'introduisirent dans la petite échoppe. Freya arrêta un instant de respirer. Réfléchie...mais réfléchie bon sang! pensa la jeune noble. Alors elle regarda ses mains et son apparence en général. Elle avait l'air bien trop propre pour être quelqu'un atteinte de vérole! Sans réfléchir, la belle saisit les granules de charbon et se frotta rapidement des mains avec
afin d'avoir les ongles noir comme le deuil. Mais elle ne s'arrêta pas là! Elle croqua dans un bout et le mâcha jusqu'à ce qu'une pâte infâme lui enduise la bouche et les dents. Là, elle voûta son dos à l'image d'une petite vieille ou bien d'une malade affaiblit. "Hey toi! Ne bouge pas!" ordonna l'un des gardes qui s'approcha d'elle et la saisirent par le bras.

Comme si elle était en pleine pièce de théâtre, Freya adopta le regard fuyant et simula une quinte de toux grasse et répugnante! Sa "toux" secouait ses épaules et elle cracha à leurs pieds un horrible crachat noirâtre qui ne manqua pas de faire reculer les hommes les plus craintifs. "Oh...oh...pardonnez moi mes seigneurs! C'est que le mal dont je souffre ronge ma carcasse comme un chancre sur une verge!" déclara-t'elle d'une vois chevrotante. La respiration de Freya se voulait sifflante et difficile. Le garde lâcha alors sa prise en voyant le visage grêlé par la vérole de la malade. "Par tous les Dieux! Ce n'est pas elle!" Une mine dégoûtée déformaient les traits de l'individu qui regarda la main qui avait touché la "pestiférée" comme s'il avait peur de voir la maladie déjà galoper sur ses doigts. Freya eu une nouvelle quinte de toux qui tordit son corps de spasme tandis qu'elle se retenait courbée à une petite table. Le liquide noir maculait ses lèvres sèches, ce qui hâta le départ de toute la petite bande. "Nous...nous allons partir! Désolés de vous avoir importuner!" Comme des lapins, ils déguerpirent. Freya attendit que la maison soit de nouveau dans le calme complet et demanda à Azura et Falcon "C'est bon?? Ils sont partis??":copyright:️ 2981 12289 0

La chasse aux sorcières avait de beaux jours devant elle si même à Yggdrasil on les chassait… Je soupirai un peu en cherchant une autre manière de protéger Freya… Je ne pouvais pas laisser juste filer ma chance d’avoir des nouvelles d’Ulter… ou même de protéger une sorcière. Je ne savais pas si j’avais décidé de l’aider pour Ulter, ou juste pour le plaisir d’aider quelqu’un. Je l’avais aidé avant de savoir qu’elle connaissait Ulter, donc je voulais juste continuer ma bonne action quelque part. Je me mordis les joues sans rien dire, cherchant une idée sans rien dire. Non… Je n’avais aucune idée ! Falcon non plus n’aimait pas ça. Il se tendit, mais ne dit rien. Mais visiblement on avait le droit à une petite futée. Je regardai la garde fuir en haussant un sourcil.

« Et bien… Heureusement que je ne réagis pas comme ça à chaque malade que je reçois. Oui, ils sont partis.»

Falcon haussa un sourcil avant de rire. Je me glissai derrière Freya pour attacher soigneusement ses cheveux en arrière pour ne pas les salir.

« Joli coup. C’était très malin. On va te rincer la figure. »

Et en plus elle aura la peau toute belle. Je finis de glisser ses cheveux en arrière pour m’assurer qu’ils restent propres avant de revenir de l’aider à ôter la pâte de son visage avec délicatesse. Sa peau était magnifique maintenant. Mmh… Elle allait en faire tourner des têtes. Je levai les yeux vers elle avec douleur… Elle pouvait veiller sur mon meilleur ami… Et moi je ne pouvais rien faire, même pas l’aider. J’indiquai la sortie à mon frère qui quitta la salle de soin en fermant la porte. Je me tournai vers Freya à nouveau avant de prendre ses mains dans les miennes et de souffler :

« Freya… Tu pourrais dire à Ulter… que je suis désolée, de ne pas pouvoir être avec lui et l’aider. Oh… et, dîtes lui qu’il ne s’inquiète pas pour Roland ? Que tout va très bien. »

Je me massai la nuque avec un soupir avant d’expliquer :

« Je soigne Ulter depuis des années… Je crois, sans mentir, dire que je le considère comme mon meilleur ami. Et le savoir loin avec des gens ignorants tout de sa maladie, de ce qu’ils doivent faire, pour une guérisseuse c’est difficile à vivre. Je t’ai donné ses potions contre ses crises et tout ce qu’il peut prendre seul. »

Je secouai la tête pour essayer de me calmer et d’apaiser les tourments de mon cœur. J’expirai et repris la parole :

« Quand voulez-vous repartir ? Falcon ou Osmon pourra vous escorter je pense sur un bout de chemin. »

Je ne pouvais pas la laisser filer comme ça. Et s’il lui arrivait quelque chose. Elle était appréciée par Ulter, je devais elle aussi la protéger.

« Est-ce qu’il… vous faut un soin particulier ? Une potion, onguent… »

Savait-on jamais.

Can you help me? La garde venait de déguerpir sans demander son reste. Tous les mêmes...qui ne serait pas révulsé en voyant une convalescente probablement rongée par la vermine ou autre bacille extrêmement contagieux? Freya n'en revenait toujours pas cependant, d'avoir eu l'audace de faire ce qu'elle avait fait! Elle en tremblait encore! "Bon sang, j'ai eu une de ces peurs!" Cependant elle s'inclina devant Azura et Falcon telle une actrice de théâtre que venait de jouer son plus grand rôle. "Je ne pensais pas les berner si facilement. Merci!" répondit-elle à la guérisseuse tandis qu'elle l'aidait à nettoyer son visage. Elle en profita pour se rincer la bouche afin d'ôter toute trace du charbon qu'elle venait de mâchouiller. C'était répugnant. Mais rien ne semblait arrêter la romaine dans ses idées les plus folles.

Une fois le cataplasme d'Azura retirée, la jeune femme sentait que sa peau était on ne peut plus élastique, douce et repulpée. Il n'y avait aucune miroir à disposition dans l'immédiat mais la sensation que la sorcière ressentait ne la trompait pas. Et puis, son regard croisa celui d'Azura et elle cru y déceler une pointe d'appréhension ou bien serait-ce de la tristesse? Elle comprit bien vite l'origine de cette mine douloureuse lorsque sa vis-à-vis parla d'Ulter. Visiblement elle aimait beaucoup l'otage a tel point que lorsqu'Azura lui saisit les mains pour les serrer dans les siennes, Freya en éprouva un petite pincement au coeur. "Ne t'en fait pas, je lui transmettrais tes messages et je lui donnerais les onguents que tu m'as confié. Je t'en fais la promesse." Entendre sa sauveuse dire qu'Ulter était son patient et plus encore, son meilleur ami sembla curieusement rassurer intérieurement la jeune romaine. De quoi avait-elle eu peur au juste?

Cependant entendre qu'Ulter était soignée depuis des années par la jeune femme l'inquiéta plus que de savoir connaître la nature du lien qui les unissaient. Est-ce qu'Ulter était malade? "De quoi souffre t-il? Est-ce...grave?" la pâleur subite de son visage montrait que son intérêt était sincère. Elle estimait beaucoup le jeune otage sans doute à tord? Car Rome ne tolérerait jamais qu'une de leur "citoyenne" parle avec un prisonnier de guère. Pour essayer de reposer courage à la guérisseuse, Freya s'avança vers cette dernière et posa une main sur son épaule. "Si cela peut t'aider à atténuer un peu les inquiétudes qui t'assaillent, Ulter va très bien. De ce que j'ai pu constater en tout cas. Il vit que le Consul Tiberus qui est un homme droit mais surtout juste en fait, je crois qu'Ulter n'aurait pas pu mieux tomber pour vivre sa captivité. Il traite correctement Ulter et semble lui confier des tâches assez cérébrales. Il est traité avec respect et connaissant le Consul, je pense qu'il va plutôt chercher à lui montrer la culture romaine et la lui expliquer...D'homme éclairé à homme éclairé." Elle espérait que ces quelques affirmations aident la guérisseuse à calmer quelque peu ses peurs. Et puis elle regarda dehors, par une des fenêtres qui donnait sur la route principale . La lumière déclinait, il était temps de rebrousser chemin.

"Je crois qu'il serait sage que je parte sans plus tarder. Je ne voudrais pas qu'il t'arrive des ennuis à cause de ma présence ici. Tu as déjà tellement fait pour moi, je ne sais comment te remercier." Si aujourd'hui la romaine n'en avait guère plus apprit sur ses origines, elle espérait que cette rencontre marque le début d'une amitié avec Azura. Si Freya en avait eu la possibilité, elle l'aurait emmené avec elle pour voir Ulter. "Hummm si tu pouvais me redonner un peu de cet onguent fantastique que tu viens de m'appliquer s'il te plait! J'ai l'impression d'avoir une peau de nourrisson!" Freya rougissait un peu de faire preuve de tant de coquetterie. "Merci pour tout encore une fois. Sans toi et ton frère, je crois que je croupirais dans une geôle. J'espère que nos chemins se croiseront de nouveau Azura Layndos. En attendant, prend soin de toi et que les Dieux en soient témoins, je transmettrais tout ceci à Ulter." :copyright:️ 2981 12289 0

Les berner si facilement… J’étais une guérisseuse, pas n’importe qui. Ça aidait à ne pas trop avoir d’ennuis quand je disais quelques choses. Il valait mieux m’avoir dans son camp que l’inverse. Mais il fallait avouer que cette jeune femme avait un talent pour le théâtre. Enfin, pour l’instant… ce n’était plus très important. Nous avions fait le plus difficile… Je la nettoyai soigneusement avant de ranger ma salle de soin soigneusement pour m’assurer de ne rien laisser traîner. J’étais très soigneuse dans mon travail. C’était la chose la plus importante de ma vie, c’était en réalité toute ma vie. Et savoir un de mes patients loin de moi… Surtout Ulter qui était mon meilleur ami… Je soupirais de soulagement quand elle me promit de tout transmettre à Ulter. Si je m’écoutais, cela ferait longtemps que je serais infiltrée à Rome pour le soigner régulièrement. Je me mordis les joues à la question de Freya avant de secouer la tête :

« Secret médical. Je ne peux en parler, cela serait trahir sa confiance. Ce n’est pas… grave… Dans le sens où s’il est soigné tout va bien. S’il veut vous en parler il le fera, mais je ne parlerais pas de sa maladie comme ça. Je suis désolée. »

Mais c’était comme ça. Secret médical, je ne dirais rien. Même si elle était maintenant impliquée jusqu’au cou, et au-delà. Mais c’était hors de question que je trahisse mes serments. Si Ulter me disait que je pouvais lui en parler… Oui j’accepterais de lui en parler. Mais je n’étais pas sûre qu’il le veuille, alors… je ne dirais rien. Je lui rendis son sourire :

« Avec ces potions, il n’aura que peu de problème. »

Enfin… j’espérais. Je ne pouvais être sûre de rien. Et au moins il était bien traité. Je souris tristement avant de ricaner :

« Le premier qui fait du mal à Ulter le regrettera si je l’apprends. »

On ne touchait pas à mon meilleur ami sans risque et péril. Guérisseuse, oui, mais cela voulait dire que je connaissais bien des poisons également. Et la culture Romaine ? Connaissant Ulter il devait être ravi de ces nouvelles connaissances… Mais les refuser et penser qu’Yggdrasil c’était mieux. Et s’il trouvait un meilleur guérisseur que moi… J’eus un frisson de peur à cette idée. Je regardais le soleil, oui… il était temps pour elle de partir. J’eus un rire à sa demande.

« Pas de problème. »

Je disparaissais dans ma réserve et reviens pour lui donner un pot contenant l’onguent, je lui souris

« Pas de problème, les amis d’Ulter sont mes amis. Prends soin de toi Freya, rentre bien et courage pour Rome. Merci pour Ulter, que les dieux veillent sur toi. »

Je l’observai quitter ma boutique sans rien dire. J’avais le cœur lourd… J’aurais aimé partir à sa place… ou l’accompagner pour retrouver Ulter… La prochaine fois.

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