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Les Coqs par trois fois piaillèrent [RP solo – intrigue Azura, Roland, Ulter ¤ Juillet 902]

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Ulter Hërling
Ulter Hërling
Humain
☾ ton métier : Archiviste
Les Coqs par trois fois piaillèrent [RP solo – intrigue Azura, Roland, Ulter ¤ Juillet 902] Tk5o
☾ tell us : Mémoire d'Yggradsil, gardien des écrits de la ville. Son corps estropié - et sa condition de simple mortel au milieu des Sorcières - ne lui permettent pas d'aider les siens dans les combats. Mais son savoir et ses conseils sont écoutés. Il a donc constitué une proie stratégique pour les Romains, qui l'ont capturé et le gardent comme otage politique - objet d'une certaine pression sur Yggradsil.

Les Coqs par trois fois piaillèrent [RP solo – intrigue Azura, Roland, Ulter ¤ Juillet 902] 75yu
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répondu : Les Coqs par trois fois piaillèrent [RP solo – intrigue Azura, Roland, Ulter ¤ Juillet 902] EmptyMer 8 Juil - 21:34
Les coqs par trois fois piailleront

¤ Intrigue Roland - @Azura Layndos - Ulter ¤

¤ Épisode 1 / 3 ¤

Le véhicule du Consul bringuebalait sur les pavés humides de Rome. Une pluie drue laissait des éclats de reflets entre les pierres mal assemblées. Le regard soucieux d'Ulter y vit défiler passants et chevaux, trompant ainsi son inquiétude. Un Romain haut placé avait ordonné de le voir, paraissait-il. L'otage avait questionné le patricien, mais celui-ci s'était contenté de répondre ce que lui-même savait : il fallait interroger l'infirme et lui faire passer des informations. Une connaissance commune à l'empereur et à Tiberius. Cela n'augurait rien de bon. Ulter n'avait pas eu son mot à dire et s'était contenté de monter dans l'attelage envoyé pour lui. Il l'achemina dans le quartier Est de la ville, ce qui surprit le jeune homme. L'endroit était réputé rassembler les plus virulents chasseurs de sorciers de la Cité, leurs bureaux, leurs salles d'armes et d'entraînement. Et même les chambres de torture. Rassurant, décidément...
On fit halte devant un local dépouillé – le commanditaire souhaitait donc rester discret. L'otage prit appui sur ses béquilles et suivit les gardes à travers un couloir, qui déboucha sur une salle étroite que meublaient une table austère et deux chaises. Un homme sortit de l'ombre et se présenta devant Ulter tandis qu'on le faisait s'asseoir. Il pâlit. Fut secoué d'un frisson. Ses yeux écarquillés, tranchants de toute sa haine, équarrirent la silhouette de Roland. Lui, qui battait Azura depuis des mois. Qui venait parfois aux archives consulter le fils Hërling à la recherche de tel compte, telle formule ou tel point d'Histoire, en lui présentait une mine affable comme si de rien n'était. Qui affichait pour chacun un sourire suave capable de donner le change devant tout Yggradsil. Un haut-le-cœur saisit le captif. Comment, par les Dieux, pouvait-il être ici à titre d'interrogateur romain ? Il en avait même l'allure, avec une élégante toge et une cuirasse comme en arboraient les gardes prétoriens. Roland nargua Ulter d'un large sourire.

« On vous le laisse, Tarquin Valerius. » annonça l'un des vigiles en charge de surveiller l'entretien. La porte claqua et seule une petite fenêtre permettait de jeter un œil sur le duo. L'otage déglutit, serra ses poings sur la table. Tête haute, il soutint le regard de l'infâme : ainsi, il serait en réalité de Rome. Une épouvantable mosaïque se composait dans son esprit : Roland ne serait que le pseudonyme d'un individu à la solde de l'Empire. La rage remonta en Ulter au souvenir de sa dernière conversation avec Azura. Savait-on, à Rome, comment il traitait sa fiancée ? Sans doute pas... Et quand bien même, la Cité Éternelle s'en moquerait ! Cet individu avait du reste l'art de passer pour le meilleur des hommes.
Sourcils froncés, l'otage se questionna : devait-il tout dire ? Dénoncer ses agissements ? Au Consul, dont il avait l'oreille attentive malgré leurs places respectives. Il se ravisa. Cela ne regardait pas Tiberius. D'autant que ce dernier allait régulièrement rendre à l'empereur des rapports sur tout ce qu'il pouvait tirer de l'otage. Hors de questions que les plus hautes instances de Rome soient informées de la vie privée de la guérisseuse d'Yggradsil – leur adversaire. Ulter n'oubliait pas en outre qu'il avait fait promesse de silence à Azura... Azura d'ailleurs ! Avait-elle enfin pris sur elle et trouvé le courage de révéler à Yggradsil ce qu'elle endurait ? Son amie se trouvait-elle en sécurité ? Et si elle avaut parlé ? Et si telle était la raison de la venue de Roland en ce jour... L'infirme ne tarderait pas à le savoir. Droit comme une statue, de marbre, il guetta en silence et avec autant de mépris que possible au fond de ses yeux bleus, ce que le visiteur avait à dire.

Rien, en vérité ! Roland n'eut rien de nouveau à dire et Ulter comprit qu'il venait pour le seul plaisir de le contrarier – et de connaître au passage auprès de Rome comment se portait le dossier Yggradsil. L'homme ne fit que parler de tout et de rien, rappela son pourvoir sur Azura, prit plaisir à exposer son double jeu entre l'Empire et le village, son rôle d'espion au service des patriciens. L'otage faisait au mieux pour canaliser sa rage au souvenir des souffrances de son amie et retenir sa furieuse envie de cracher au visage de l'odieux visiteur. « Je sais, pour Azura. Et tu oses, charogne, venir te pavaner ! » finit-il par le couper, acerbe, sans crier gare, entre deux phrases où il pérorait. La réponse de Tarquin ne fut qu'un éclat de rire à lui glacer le sang. Ulter comprit que Roland s'en doutait déjà sûrement : Azura était sa meilleur amie et lui confiait tout. Il eut alors très vite l'affreuse certitude qu'il continuait comme si de rien n'était à maltraiter sa fiancée. Et lui, là, désarmé, à devoir supporter sa présence ! Mais que faisait-on à Yggradsil ?
Entre deux nouvelles interventions quant à ses dernières prouesses romaines, Tarquin – puisque tel était son vrai nom – ne daigna bien sûr rien dire à Ulter sur son cher village, et ce malgré ses tentatives même détournées d'apprendre au moins des bribes. Sur sa famille. Sur le chef. Sur les sœurs Kirkja et évidemment Azura. Ou sur n'importe quoi d'autre susceptible de lui permettre de se raccrocher, un temps soit peu, au souvenir d'Yggradsil. L'otage contenait sa peine entre ses poings fermés. Prendre son mal en patience. Attendre que s'achève le mauvais moment et ne surtout pas donner les verges pour se faire battre ! Roland ne rêvait que de le mettre hors de lui. Voire qu'il commette le geste de trop qui le mènerait sur la croix... Ulter le sentait. Il fallait dire qu'en tant que meilleur ami d'Azura, en tant qu'homme, en tant enfin que personne qu'elle soignait, Roland avait toujours haï le fils Hërling bien qu'il s'évertuait à le cacher. Mais il le sentait. Désormais la chose était limpide.
Voici qu'avec une fausse compassion, habilement travaillée par l'orateur qu'il était, Roland en vint à s'enquérir des conditions de vie de l'otage. À simuler la peine par ironie, à lui décrire combien il manquait à tous ces fils de putain d'Yggradsil. La rage aux tripes, Ulter prit sur lui. Pour tenter de se décharger et agacer à son tour le traître autant qu'il le pourrait, il regarda ouvertement ailleurs, ignora la moindre de ses paroles, ou ne réagit à ses questions que par des marques de dédain. « Notre divin empereur est trop bon, je ne me serai même pas encombré d'un éclopé dans ton genre. Faudrait que tu le remercies, non ? » « Il fait beau. » « La paille et les rats sont comment, chez le Consul ? ...Mais... quoi ? On dit que tu manges à sa table ? » « Oh, il y a un oiseau. » « T'aimerais pas que je transmette de ta part un petit billet à Azura ? » « J'aimerais juste continuer d'élever au carré dans ma tête tous les multiples de 4, cela est plus intéressant que ton verbiage. »
Azura... Derrière le bouclier de ses provocations, Ulter aurait pleuré. Elle subissait encore son bourreau. Et il avait l'affront de prétendre vouloir lui apporter un message pour lui. Heureusement, Freya se chargeait de cela. Cette pensée lui réchauffa le cœur. « Aie au moins l'élégance de ne pas faire durer la mauvaise farce. Les plus courtes sont les meilleures. » siffla-t-il. Roland eut beau rire, il se lassa rapidement. Décampa sans un mot. De pierre, Ulter se laissa reconduire dans l'attelage, puis chez Tiberius. Le long du trajet, son ventre se noua d'intenses douleurs, en réceptacle de toute la rage endiguée durant l'entretien et qui maintenant revenait hurler à pleines dents. Mains serrées dans ses cheveux en bataille, l'otage réfléchit. Si Tarquin s'amusait à revenir le provoquer, Ulter ne devrait pas s'y rendre ! Ou il redoutait ce dont il serait capable ! Non, il devait trouver quelque chose à dire à Tiberius. Le Consul aurait le pouvoir d'empêcher le pire. Dans sa fureur et son désespoir, le jeune homme voulut croire en la bonne foi du patricien. Restait à composer une justification cohérente.
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répondu : Les Coqs par trois fois piaillèrent [RP solo – intrigue Azura, Roland, Ulter ¤ Juillet 902] EmptyJeu 9 Juil - 12:30
Les coqs par trois fois piailleront

¤ Intrigue Roland - @Azura Layndos - Ulter ¤

¤ Épisode 2 / 3 ¤

« Il ne faut pas me laisser revoir cet homme ! » Ulter venait d'apprendre que le bourreau d'Azura le réclamait encore et entendait ne pas lui faire ce plaisir. Tiberius lui adressa un regard sévère et demanda : « Et pourquoi cela ? » « Il ne vient en vérité que pour tenter de me pousser à bout. Savez-vous que son vrai nom est Tarquin Valerius, qu'il se fait appeler Roland et mène une double vie à Yggradsil ? » Le Consul hocha gravement la tête. « Oui, je le sais. » C'était au moins honnête de le reconnaître, songea l'otage. « Rome et mon village sont certes adversaires, mais cautionnez-vous cela ? Un espion et fauteur de troubles ! » « De telles méthodes sont tout à fait dans notre droit, quoique je ne puisse pas me porter garant de tout ce que fait l'informateur dans ton village. Par ailleurs vois-tu, je ne suis pas seul à prendre des décisions concernant Yggradsil. Même si je le voulais, je ne pourrais rien sur celle qui a consisté à y envoyer Tarquin et il est d'une famille assez influente pour ne pas être empêché. »
Ulter poussa un soupir sec. Il s'appuya contre sa béquille et laissa ses prunelles ombrageuses errer sans but. Une tension vive tirait ses traits anguleux. « Quant à moi, suis-je donc à la disposition de tous les tarés de Rome ? » siffla-t-il plein de hargne. Tiberius demeura calme et froid en relevant l'injure. Il répliqua : « Garde à l'esprit ce que tu es. Tu devrais être vigilant aux paroles que tu prononces si tu ne souhaites pas que je t'en corrige. Et pour te répondre : tu peux être convoqué par les patriciens impliqués dans le dossier Yggradsil, oui. J'ai alors ordre de te remettre. » L'otage secoua la tête. Silence. Le consul chercha son regard et s'enquit dans un bref moment de meilleure disposition : « Puis-je savoir pourquoi il t'en veut au point de venir pour le seul plaisir de te hérisser, comme tu le prétends ? Qu'est-il arrivé entre vous ? » Le jeune homme se redressa. Le Consul semblait un minimum intéressé par l'histoire qui avait pu mener à tant de haine entre son captif et Tarquin, qu'il avait en grande partie formé et eu sous ses ordres. « Il... » La vérité lui tordait le ventre, lui brûlait les lèvres. Azura... Mais aussi respectueux que soit Tiberius à son endroit, Ulter ne pouvait se risquer à lui confier une telle chose. Comment savoir ce qu'il ferait de l'information ? Si ce serait bénéfiques à Azura ou encore pire ? Rome se moquerait bien des malheurs conjugaux d'une guérisseuse de la cité adverse... « Quand nous nous côtoyions à Yggradsil, nous avons toujours eu de gros différends. Je pense que cette situation l'amuse. » exposa-t-il, contenant sa colère. « J'ai ensuite découvert que... qu'il profite de sa place pour... faire du mal dans le village. » Formule bien elliptique qu'Ulter se détesta de prononcer. « Je vois. » grommela Tiberius. « Mais tant pis, cela ne change rien : je n'ai aucun motif pour refuser sa demande. Ni le pouvoir de l'empêcher de continuer d'aller à Yggradsil. Reste docile en sa présence, c'est tout ce que je peux te dire. » acheva-t-il avant de laisser l'otage aux commis venus le cueillir. Ulter prit sa tête entre ses mains. Brillante administration romaine, qui diffractait tâches et missions pour que chacun soit un petit maillon de la chaîne, une petite part de responsabilité - et où personne jamais ne désobéissait ! Sans aucun doute était-ce là ce qui avait fait pendant des siècles déjà la puissance de la Cité Éternelle !

Pour la deuxième fois, donc, il se tenait assis dans cette pièce, mâchoires serrées sur sa haine prête à aboyer. Et l'Empire qui se rendait complice ! Et Tiberius qui n'avait aucune raison d'entrer en conflit avec ses pairs ni sa hiérarchie. Et... lui-même... qui se demandait si, en un sens, il n'était pas lâche, à ne pas tout raconter ou à ne rien tenter contre Roland lors de leurs rencontres. Ulter était égaré. Échoué entre ces murs où l'adversaire se plaisait à causer autour de lui, trop content de le voir là, captif, loin de l'amie si chère, impuissant ! L'otage croisa les doigts sur ses genoux, voulut songer à autre chose.
Mais une odeur connue attira son attention quand Tarquin fouilla son sac. Ses yeux s'agrandirent, même imperceptiblement. Assez pour que Tarquin ricane : « Oh ! On a flairé son susucre ! » Le susucre, c'était un flacon contenant la potion qu'Azura préparait à son ami. Celle qu'il devait boire quand lui venaient ses crises. Celle qui lui manquait à Rome et dont, heureusement, Freya avait reçu pour lui une première fiole. Roland en agita une sous ses yeux, un rictus aux lèvres. Il se servait dans le laboratoire d'Azura. Peut-être même lisait-il ses recettes. L'otage secoua la tête avec un soupir. Bien évidemment que Tarquin ne lui céderait pas la fiole. Ulter en resta même de marbre quand arriva ce qu'il avait déjà pressenti : Tarquin faignant de lui tendre le breuvage, le laissant s'éclater au sol, affectant une mine navrée.
Le regard noir de l'otage s'abattit sur lui. Et l'espion d'attendre là devant lui, bras croisés, souriant. « On t'en laisse bien, du temps à perdre, pour un homme d'importance, cracha Ulter. À ta place, je trouverais cela injurieux. » « Oh, c'est plutôt que j'arrive toujours à me dégager des petits moments pour venir voir un ami. » « Amicus certus in re incerta cernitur.* » claqua la voix d'Ulter, suintante de fausse reconnaissance. Un rictus tordit le visage de Roland, qui comprenait bien le sens, mais n'en retrouva pas immédiatement la référence, ainsi qu'il le trahit : « Et c'est de toi cette belle vérité ? » « Trop d'honneur ! De Cicéron. Mais pardon, il est vrai que deux ans chez les sauvages ont peut-être entamé ta culture latine. » L'adversaire bondit de sa chaise et serra le poing devant Ulter. Qui ne bougea pas. Interdiction de molester un otage sans motif et ordre expresse. Tous deux le savaient. Roland préféra donc se mettre à tourner lentement tel un rapace autour de sa proie.
Resserrant un peu plus chacun de ses cercles, il susurrait : « Si tu voyais comme la petite Azura met du cœur à l'ouvrage dans son laboratoire... Le soleil, les odeurs qui caressent, ses pas sautillants, et elle qui se remue le cul en chantonnant, oh oui... » Nausée. Le ton et les termes répugnants avec lesquels ces choses étaient décrites retournèrent les tripes d'Ulter, alors que le tableau de son amie heureuse à son travail l'aurait en temps normal rempli d'un doux émoi. « Ça se croit à l'abri et ça fredonne ''Nous étions le corps et deux vies, une vie... Qui naît, qui réjouit... Petit miracle.'' Et là, j'entre d'un coup, je lui rappelle comme je lui en fous, du petit miracle... » Les yeux de l'otage se gonflèrent de larmes. Azura... La rage revint le tenter. Était-ce... ce qu'il craignait de lire en double discours sous un tel propos ? Il pâlit. Non... S'il pouvait, là, tout de suite... À sa gorge, une boule de dégoût. Il draina toute sa patience en une longue inspiration. Ses poings restèrent fermés sur ses genoux. Ne sifflèrent entre ses dents que ces mots froidement articulés : « Les Dieux m'en soient témoins, un jour tu paieras. De ma main ou d'une autre. Si je ne vis pas assez vieux, je contemplerai de l'Au-delà. »
___________________________

* « C'est dans le malheur qu'on reconnaît ses amis. » phrase du poète Ennius, rapportée par Cicéron dans De l'amitié.
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répondu : Les Coqs par trois fois piaillèrent [RP solo – intrigue Azura, Roland, Ulter ¤ Juillet 902] EmptyJeu 9 Juil - 22:53
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¤ Intrigue Roland - @Azura Layndos - Ulter ¤

¤ Épisode 3 / 3 ¤

Prendre son mal en patience. Conserver regard froid et tête haute. Deux consignes qu'Ulter s'était répétées une nouvelle fois, alors qu'on le conduisait où l'attendait Tarquin. Troisième venue de sa part. Fallait-il qu'il le haïsse – lui, ou l'affection qu'Azura lui vouait – pour lui consacrer autant de temps ! L'otage comptait sur la lassitude qui finirait par s'installer. À parler à un mur, à délayer dans le vide. Cette visite néanmoins fut différente. Le bourreau avait pris soin d'amener un trophée.
Insignifiante possession – mais si lourde de sens – qu'il ne fut pas long à tirer de sa poche. À présenter sous le nez de l'otage tétanisé. Mains agrippées à la table telles des serres ; si violemment crispées que ses os ressortaient. Il contempla avec horreur une touffe de cheveux. Dont les pointes fourbues laissaient deviner la violence dans laquelle ils furent arrachés. Le cœur d'Ulter accéléra. D'hébétude et comme en manque de souffle, ses lèvres s'entrouvrirent. Roland lui abandonna la mèche sur les genoux et se pencha à son oreille pour susurrer : « Elle est bien bonne la petite, tu sais. Surtout quand je la prends un peu farouche au début... » Le sang du jeune homme ne fit qu'un tour. Yeux injectés de colère. Son poing partit à la face de Tarquin. Si alors il avait eu sa hachette, c'en aurait déjà été fini et de l'œil et du crâne de l'espion ! L'otage ne pensait rien. N'était plus que fureur. Cette infinie rage contenue, qu'une offense de trop venait de faire éclater, se déversa en un hurlement furibond. Tout son poids, quand il se projeta hors de sa chaise, renversa Roland à terre. Cou entre les mains solides de l'archiviste devenu fauve. L'autre pouvait alors mesurer la grande force de ses bras aux muscles bandés, de ses larges épaules, quand bien même ses jambes restaient un poids mort dans sa suite. Passés l'essoufflement et la surprise, Roland gueula et décocha lui aussi plusieurs coups bien sentis, dignes de sa formation de vigoureux combattant, sur le désossé.
Dès la seconde suivante, les gardes surgirent dans la salle. L'un d'eux, par la lucarne, avait vu Ulter attaquer. « Bordel, qu'est-ce qui t'prend ?! » « Sauvage ! » « Arrache-toi de là ! » grognèrent-ils en libérant Tarquin de l'emprise folle. Quand l'estropié reprit contact avec la réalité, il se trouvait déjà immobilisé, à plat ventre au sol, à sentir le métal froid des menottes qu'on lui mettait derrière le dos. Il toussota. Chercha ses mots. Tarquin en profita pour récupérer à toute allure la mèche de cheveux qu'il cacha, et clama : « Je lui posais des questions et il a bondi d'un coup. » « Saloperie ! Tu te vanteras plus très longtemps de... » Une frappe l'interrompit. Tout s'assourdit à ses oreilles. Il ne perçut que des bribes. Comment osait-il souiller l'honorable Tarquin Valerius ? Ça allait, ça venait. Prévenir le Consul... Profitant d'un instant où la soldatesque s'agitait plus loin, Roland empoigna la chevelure d'Ulter, le força à le regarder. Il darda ses yeux sur lui, glissa d'une voix doucereuse : « Adieu ! Ravi de t'avoir connu. » Un crachat lui répondit, avant qu'il ne s'écartât, laissant l'otage aux vigiles.

Les heures suivantes ne furent que profonde angoisse. On avait mené l'estropié à la prison, on l'avait jeté au fond d'un cachot en attendant Tiberius. Un lourd claquement de porte annonça son arrivée dans la cellule. Relevant ses prunelles rougies, Ulter découvrit le patricien livide, le front strié de souci et d'incompréhension. Le regard noir de colère. « Que s'est-il passé, par Jupiter ?! Qu'est-ce qu'il se dit exactement, lors de ses visites ? » Il savait son captif assez intelligent pour qu'il ne s'agisse pas juste d'une histoire d'ego, de banales insultes sur son infirmité. L'otage posa son souffle. Il se remua en un grincement de chaînes. « Il relate par le menu ses exactions à Yggradsil. On doit cesser de l'envoyer là-bas, Consul ! » En vérité, Ulter savait qu'aux yeux de la loi, battre sa femme et la prendre quand on le souhaitait ne constituaient pas un crime... Encore moins un qui occuperait les Romains pour une femme du village adverse. « En quel honneur oses-tu me donner cet ordre ? Que fait-il ? Et à qui ? Parle ! » Malgré la rigueur de Tiberius, son empressement criait au jeune homme qu'il désirait malgré tout comprendre. Et s'il présentait Azura ? Essayait de la faire venir à Rome ? Non... Cela l'éloignerait d'un martyr pour lui en faire risquer d'autres ici : une fille d'Yggradsil, une guérisseuse, et avec Roland à Rome ! Or tout le monde serait informé d'une souillure qu'elle lui avait fait jurer de tenir secrète. Ulter déglutit. Baissa les yeux. Mais l'horreur sur son visage parla à sa place et les deux hommes se comprirent. « Je vois, fit gravement Tiberius. Une chose qui touche à l'honneur de quelqu'un qui t'est cher. » De ces choses inavouables. Il ne commenta néanmoins pas davantage et demeura parfaitement distant vis-à-vis de cet élément de l'affaire. Déjà, on pressait le Consul à reprendre la route : il avait demandé à voir au plus vite les autorités judiciaires, il ne devait pas traîner. Après un ultime regard sceptique sur le prisonnier, il quitta le cachot.
La famille Valerius – et Tarquin au premier chef – allaient réclamer le pire. Un barbare avait frappé un patricien. Un patricien qu'apparemment, tout le monde prenait pour un blanc chevalier. L'effroi saisit Ulter. Ventre noué, souffle corseté. Le réserverait-on aux crocs des fauves du Colisée ? Ou à l'atroce agonie d'être cloué sur une croix, comme cela avait été signifié à Yggradsil en cas de problème ? Il tenta de ravaler ses larmes alors que ses pensées allaient vers Freya. Son aimée... Sa si chère... Quand elle saurait cela... Et sa famille, et ses amis. Dans un bref cynisme impulsé par le désespoir, il songea qu'au moins au village, on serait à nouveau parfaitement libre de tout mouvement contre Rome et Roland, une fois lui mort – la pression d'un otage en moins ! Puis il inspira brusquement, se ressaisit, leva au ciel ses yeux en prière. Tiberius tenterait peut-être de lui sauver la mise, afin de ne pas perdre sur ce seul coup Ulter - la possession de l'Empereur dans l'affaire Yggradsil ? Sans doute n'écornerait-on jamais sérieusement l'armure dorée de Tarquin, mais au moins préférerait-on cette fois-ci sauver son agresseur de la condamnation à mort ?

Le lendemain, la porte du cachot s'ouvrit sur deux gardes. Ils s'emparèrent d'Ulter, au teint hâve et aux paupières lourdes d'une nuit sans sommeil. Maintenu sous les bras, le désossé fut traîné jusqu'à une petite cour intérieure où se dressait un poteau muni d'entraves métalliques. Quatre soldats, dont un au long serpent de cuir. Il comprit : Tiberius avait obtenu le fouet plutôt que la peine capitale. Grâce aux Dieux ! Et que l'affaire soit vite expédiée, en comité restreint, avant qu'on ne risque d'en parler trop autour de lui. Le Consul était là. Roland aussi – bien sûr ! Ulter le dévisagea, fier un court instant du superbe œil au beurre noir dont il l'avait orné. Il soutint son regard sans ciller, sans un tremblement, avec défiance tandis qu'on l'installait et lui ôtait sa tunique. À genoux, poignets ferrés en hauteur. L'espion n'avait pas eu sa vie ! L'otage ne baisserait pas la face devant lui, durant la sentence. Sa présence lui en inspira même davantage de volonté lorsqu'une première volée s'abattit contre son dos. Quinze coups avaient été annoncés. La lanière siffla, dansa, claqua. Ulter compta les frappes, dents serrées à se les fendre pour s'interdire de crier. Ses yeux dardaient Tarquin, plus ardents que n'importe quelle malédiction – promesse de réparation à venir. Poings comprimés, il se griffa les paumes. Un frisson lui parcourut les membres et quelques grognements coulèrent de ses lèvres, mais il tint bon. Les zébrures labouraient sa peau et le sang serpenta en goutte à goutte le long de ses fesses, de ses jambes, puis à terre. Enfin, on le détacha.
Son corps s'affaissa au sol comme un sac. Alors, il discerna vaguement la silhouette de Roland qui approchait. D'un pas lent, fier, toujours avec ses airs de grand seigneur – air sur lequel il déclara de toute sa magnanimité : « Oublions cette affaire. Je te pardonne, Ulter. Seul l'Azur portera tes coups. » Azura... Ces mots-ci l'anéantirent, bien plus que les morsures du fouet. Il eut vers Roland une expression déformée davantage par l'effroi que par la douleur, qui pourtant lui perçait tout le corps. Ses forces l'abandonnèrent, il s'effondra. Azura... non ! Il n'aurait jamais dû frapper... Il s'était emballé. Il avait été trop bête... Trop faible. La mort dans l'âme, il se sentit déplacé – un ruban rouge en son sillage – et porté dans un attelage. La voix du Consul résonna en sourdine : « Restituez-moi sa tunique et ses béquilles. Missionnez immédiatement un médecin à ma villa. »

À l'abri au fond de la voiture, Tiberius assura à voix basse : « Tarquin ne réclamera plus à te voir en seul à seul. Ce que tu lui as mis a au moins servi d'argument concret pour que la Cour interdise vos rencontres sans surveillance. » Ulter, allongé sur la banquette, réagit d'un sourire frêle à la pointe ironique. « J'ai appris par ailleurs qu'on va lui attribuer, bientôt, certaines affaires susceptibles de le retenir un petit peu plus souvent à Rome. Quant à toi, estime-toi heureux que pour cette fois-ci j'ai pris ta défense. Mais rappelle-toi que la peine que tu as reçue est bien indulgente. » L'otage coula vers le patricien un regard reconnaissant. « M... Merci, Consul. » articula-t-il de tout son cœur. C'était déjà cela : si, grâce à de plus longues absences de Roland les prochains temps, Azura pouvait ainsi moins souffrir en attendant que sa situation change ! Cette pensée réchauffa Ulter. Elle l'accompagnera durant toute la semaine où il allait rester couché, le dos couvert d'onguents et entièrement bandé. Quant à Roland, l'otage s'était juré qu'il paierait. Et qu'il participerait d'une façon ou d'une autre à ce que son masque tombe, à ce que sa chute arrive.

Roland qui, cependant, n'en démordait pas de son côté. Tiberius, tenu de respecter l'exigence de bien traiter les otages, avait cette fois-ci protégé le désossé. Il avait réussi à faire interdire leurs rencontres en tête à tête, sans regard extérieur ? Qu'à cela ne tienne ! Il trouverait d'autres moyens, officieux, de se remettre au travers de la route de l'otage ! Quant à Yggradsil... S'il fallait qu'il s'en absente de temps à autres en raison de nouvelles obligations, soit ! Jamais à cours d'histoires ni de créativité, il inventerait le nécessaire comme il avait toujours habilement su le faire. Être espion le lui avait enseigné. Mais Azura n'en perdrait rien pour attendre.
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